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[CRITIQUE] : Dark Harvest


Réalisateur : David Slade
Acteurs : Casey LikesEmyri CrutchfieldJeremy Davies,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min

Synopsis :
La nuit d'Halloween de 1963, dans une petite ville rurale. Comme chaque année, à la même période, October Boy (ou Ol’ Hacksaw Face ou encore Sawtooth Jack) quitte son champ de maïs, un couteau de boucher à la main et se dirige vers la ville. Des groupes d'adolescents l'attendent afin d'affronter le croque-mitaine, parmi eux, l'ambitieux et intrépide Pete McCormick.



Critique :


À l'instar de son compatriote Neil Marshall, dont le début de carrière fut hautement enthousiaste, David Slade a gentiment excité les cinephiles avec un premier long plus qu'audacieux (l'uppercut Hard Candy, avec les mésestimés Ellen Page et Patrick Wilson), avant de confirmer le tir avec une pur bombe - 30 Jours de Nuit -, puis de s'écrouler comme une grosse bouse que l'on estime pas qu'il est pourtant, notamment avec un Twilight (le troisième, Hésitation, définitivement le moins mal torché de la saga, et de loin), ou un épisode de série à la médiocrité risible - Black Mirror : Bandersnatch.

Si depuis, sa dégringolade est quand-même moins catastrophique que celle du papa de The Descent et Doomsday, difficile pour autant de s'enthousiasmer un minimum pour les nouveaux efforts du bonhomme, même si son plutôt chouette - et oubliable - Dark Harvest, adaptation du roman éponyme de Norman Partridge (qui s'est gentiment inspiré du Marche ou Crève de tonton King), parvient un poil à changer la donne et à raviver un intérêt face à son cinéma, que l'on pensait mort et enterré.

Copyright MGM

Sorte de fusion improbable entre un Hunger Games local, Ça et Children of the Corn avec un soupçon de kitsch à la Grease (la faute au postulat 60s/70s), le film conte comment une poignée de mômes d'un trou paumé de l'Illinois, testent leur virilité naissante en tentant d'abattre Sawtooth Jack, une entité vicieuse qui, vaincu avant minuit lors d'une nuit brumeuse d'automne, permettra au grand gagnant d'avoir un bon de sortie - la bagnole et un peu de blé qui va avec - pour quitter le bled, alors que sa famille se voit offrir une baraque toute pimpante dans le centre-ville.
En 1963, un an après son grand frère Jimmy, c'est au tour de Ritchie, incapable de vivre dans l'ombre de son aîné, de tenter sa chance et de rompre la malediction de la ville mais, évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu...

Ne s'embarrassant pas vraiment d'une écriture nuancée (les thèmes de la dénonciation des élites, de la jeunesse sacrifiée, sont à peine survolés) et encore moins d'un peu de substance narrative essentiel quant à son concept et ses origines (quand bien même il reste crupuleusement fidèle à son matériau d'origine), pour mieux aller strictement à l'essentiel - un petit jeu de massacre pour autant pas dénué de quelques longueurs -, dans un joli petit cocktail de brutalité et de tension ne se perdant jamais trop dans la surenchère facile; Dark Harvest assume pleinement son statut de bisserie modeste et prévisible à l'atmosphère prenante, chapeauté avec suffisamment de poids pour s'avérer un poil plus charmante que la moyenne.

Copyright MGM

Car aussi oubliable et mal incarnée soit-elle (annihilant de facto, toutes ses tentatives d'insérer un minimum d'émotion dans les débats), la péloche se fait souvent solide sur ses appuis (et aurait sans doute eu plus fière allure sur grand écran), que ce soit via le sens du cadre et la gestion de la lumière du tandem Slade/Larry David, aux maquillages du vétéran François Dagenais (avec un boogeyman ressemblant à un cousin pas si éloigné et à citrouille, du cultissime Pumpkinhead).

Ça casse pas trois pattes à un canard unijambiste donc, et ça souffrira sans doute de ses multiples visions au fil du temps, mais Dark Harvest est un petit conte horrifique qui fait sensiblement bien le café, au cœur d'un Halloween 2023 jusqu'ici plutôt chiche en bonnes séances de genre.


Jonathan Chevrier


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