[CRITIQUE] : Bernadette
Réalisatrice : Léa Domenach
Avec : Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Laurent Stocker, Sara Giraudeau,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable.
Critique :
Évidemment que l'affirmation prête gentiment au débat, s'il est évidemment question qu'il en est réellement un, mais il est bien difficile de ne pas considérer Catherine Deneuve comme, sans doute la plus grande actrice que le septième art hexagonal n'est jamais connu, n'en déplaise aux Bardot-maniaque, aux Moreau-philes où même aux Huppert-fanatiques (trop de superlatifs foireux, on en convient).
À la fois beauté exceptionnelle et femme de tous les jours, prouvant non sans effort et au fil des décennies, qu'elle était décemment capable de tout jouer avec un naturel confondant, Deneuve a incarné toutes les femmes possibles, de François Truffaut à Jacques Demy, en passant par Luis Buñuel, André Téchiné ou même Dino Risi et Arnaud Desplechin, même les reines mères gentiment vacharde - coucou Palais Royal !.
Il ne lui manquait presque que le statut de Première Dame au fond, une injustice désormais réparée par la wannabe Léa Domenach avec Bernadette, son premier long-métrage (un temps titré La Tortue, surnom " affectueux " donné par le président à sa femme, dans leur intimité), biopic gentiment satirique sur Bernadette Chirac/Mme Chodron de Courcel qui, comme le laissait présager la bande annonce, a plus d'une pièce jaune dans son sac.
Dès son affiche gentiment pop, Domenach laissait transpirer le fond de sa vision : une mise en images d'une Première Dame qui n'allait pas se laisser enfermer dans sa fonction, n'allait pas faire " tapisserie " comme le veut presque une tradition archaïque, gentiment véhiculé par une misogynie politique et sociétale toujours d'actualité.
Épouse délaissée (même trompée) et esseulée, voire même gentiment ringardisée par les médias (l'image d'une " mamie vieille France ", dont elle ne s'est finalement jamais détachée), épouse donc la revanche à la fois fictionnelle et réelle (entre vraies anecdotes, faits et reproduction d'archives), qui évite soigneusement l'hagiographie facile, d'une femme consciente du cynisme qui l'entoure, mais qui a bien décidé, avec l'aide d'un conseiller futé (génial - comme toujours - Denis Podalydès) à dépasser le statut d'épouse effacée et docile qu'on lui a assigné, pour mieux prendre sa place dans l'univers médiatique hexagonal.
Catherine Deneuve oblige (elle signe une nouvelle fois, une prestation royale), Potiche n'est jamais très loin dans les mémoires, d'autant que le film emprunte le même équilibre fragile et irrévérencieux, entre la satire burlesque un chouia kitsch et la comédie de boulevard, où les petites pointes de caricatures ne font que révéler la vérité derrière les portes closes de l'Elysée.
Gentiment féroce, autant dans sa peinture du milieu politique que de quelques-unes de ses figures (Nicolas Sarkozy en tête), empathique sans forcément jouer la carte de l'angélisme, Bernadette se fait une belle bulle de fantaisie cocasse et piquante, pas toujours habile certes mais plaisante à suivre, et qui a le bon ton de s'amuser de sa propre excentricité.
Jonathan Chevrier
Avec : Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Laurent Stocker, Sara Giraudeau,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable.
Critique :
Féroce autant dans sa peinture du milieu politique que de quelques-unes de ses figures, empathique sans jouer la carte de l'angélisme,#Bernadette incarne une belle bulle de fantaisie burlesque, certes pas toujours habile mais qui a le bon ton de s'amuser de sa propre excentricité pic.twitter.com/XYk6OBhbjA
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 4, 2023
Évidemment que l'affirmation prête gentiment au débat, s'il est évidemment question qu'il en est réellement un, mais il est bien difficile de ne pas considérer Catherine Deneuve comme, sans doute la plus grande actrice que le septième art hexagonal n'est jamais connu, n'en déplaise aux Bardot-maniaque, aux Moreau-philes où même aux Huppert-fanatiques (trop de superlatifs foireux, on en convient).
À la fois beauté exceptionnelle et femme de tous les jours, prouvant non sans effort et au fil des décennies, qu'elle était décemment capable de tout jouer avec un naturel confondant, Deneuve a incarné toutes les femmes possibles, de François Truffaut à Jacques Demy, en passant par Luis Buñuel, André Téchiné ou même Dino Risi et Arnaud Desplechin, même les reines mères gentiment vacharde - coucou Palais Royal !.
Copyright Warner Bros. France |
Il ne lui manquait presque que le statut de Première Dame au fond, une injustice désormais réparée par la wannabe Léa Domenach avec Bernadette, son premier long-métrage (un temps titré La Tortue, surnom " affectueux " donné par le président à sa femme, dans leur intimité), biopic gentiment satirique sur Bernadette Chirac/Mme Chodron de Courcel qui, comme le laissait présager la bande annonce, a plus d'une pièce jaune dans son sac.
Dès son affiche gentiment pop, Domenach laissait transpirer le fond de sa vision : une mise en images d'une Première Dame qui n'allait pas se laisser enfermer dans sa fonction, n'allait pas faire " tapisserie " comme le veut presque une tradition archaïque, gentiment véhiculé par une misogynie politique et sociétale toujours d'actualité.
Épouse délaissée (même trompée) et esseulée, voire même gentiment ringardisée par les médias (l'image d'une " mamie vieille France ", dont elle ne s'est finalement jamais détachée), épouse donc la revanche à la fois fictionnelle et réelle (entre vraies anecdotes, faits et reproduction d'archives), qui évite soigneusement l'hagiographie facile, d'une femme consciente du cynisme qui l'entoure, mais qui a bien décidé, avec l'aide d'un conseiller futé (génial - comme toujours - Denis Podalydès) à dépasser le statut d'épouse effacée et docile qu'on lui a assigné, pour mieux prendre sa place dans l'univers médiatique hexagonal.
Copyright Warner Bros. France |
Catherine Deneuve oblige (elle signe une nouvelle fois, une prestation royale), Potiche n'est jamais très loin dans les mémoires, d'autant que le film emprunte le même équilibre fragile et irrévérencieux, entre la satire burlesque un chouia kitsch et la comédie de boulevard, où les petites pointes de caricatures ne font que révéler la vérité derrière les portes closes de l'Elysée.
Gentiment féroce, autant dans sa peinture du milieu politique que de quelques-unes de ses figures (Nicolas Sarkozy en tête), empathique sans forcément jouer la carte de l'angélisme, Bernadette se fait une belle bulle de fantaisie cocasse et piquante, pas toujours habile certes mais plaisante à suivre, et qui a le bon ton de s'amuser de sa propre excentricité.
Jonathan Chevrier