[CRITIQUE] : Sentinelle
Réalisateurs : Hugo Benamozig et David Caviglioli
Acteurs : Jonathan Cohen, Raphaël Quenard, Jessy Ugolin, Emmanuelle Bercot,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Français
Durée : 1h39min
Synopsis :
François Sentinelle mène une double vie. Le jour, il est le flic le plus médiatique de l’Île de la Réunion, connu pour ses méthodes musclées et ses chemises à fleur, poursuivant les criminels à bord de son célèbre defender jaune. Mais hors des heures de service (et bien souvent pendant), Sentinelle a un autre métier : chanteur de charme. Tous les réunionnais ont dansé sur "Le Kiki", son tube de jeunesse aujourd'hui un peu embarrassant. Depuis quinze ans, il essaye de renouer avec le succès en préparant un nouvel album… sans succès. Mais entre la police et la musique, Sentinelle ne veut pas choisir. Alors qu’il reste affairé à ses concerts et la sortie de son album, une vague de crimes violents secoue l’île. Une figure de l’élite locale est kidnappée, une autre assassinée. Pour n’importe quel flic, ce serait l’affaire d’une vie. Mais Sentinelle, tout à sa musique, n’a pas vraiment la tête à enquêter.
Critique :
Alors même que le cinéphile se plaint d'une uniformisation - pas toujours véridique - de la comédie hexagonale, quelques irréductibles plumes gauloises tentent de leur prouver qu'on peut proposer quelque chose d'original par chez nous, sans forcément chercher à renouveler le genre de fond en comble - ni même chercher à atteindre le sacro-saint statut de référence singulière.
Dans la droite lignée du shooté au ZAZ La Loi de la Jungle d'Antonin Peretjako, Terrible Jungle, premier essai du tandem Hugo Benamozig et David Caviglioli, dépoussiérait le sillon de la comédie d'aventure en terre exotico-hostile, avec un bon gros trip burlesque et absurde aux enjeux aussi multiples que délirants, qui faisait fit de sa fragilité certaine avec une énergie et une envie de bien faire admirable.
Un petit OFNI sympathiquement inclassable, se complaisant avec malice dans le baroque et le burlesque le plus extrême, tout en renouant avec une comédie perdue (celle légère et décomplexée des 80s, avec Claude Zidi en chef de file par chez nous, et les ZAZ outre-Atlantique).
Le genre de cinéastes à suivre en somme, raison de plus donc pour ne pas rater leur second effort, toujours avec le désopilant Jonathan Cohen devant la caméra : Sentinelle, où le comédien perfectionne encore un petit peu plus son costume de boulet magnifique, en incarnant cette fois un policier-chanteur à mocassin et à mulet, fusion entre Sonny Crockett, Frank Drebin et Francky Vincent (oui) au cœur de la Réunion.
Une petite célébrité désormais ringarde, qui désespère de faire son grand come-back, cantonné qu'il est à son statut de flic aux méthodes maladroites et musclées, mollement lancé dans une enquête sur une criminalité qui touche l'élite locale...
Du velours donc, pour un Cohen qui fait littéralement le show (sans pour autant trop tirer la couverture sur lui) en héros virilo-déglingué, trop peut-être pour le bien d'un humour pas toujours finaud, qui ne parvient jamais totalement à masquer la bancalité évidente de son récit à l'intérêt et au rythme inégaux (un peu comme le tandem Cohen/Quenard, pas du tout sur la même tonalité comique), et qui semble constamment se chercher entre la comédie parodico-musicale et le polar un poil politique, sans véritablement se trouver.
Perfectible et prévisible mais néanmoins joliment absurde et généreux, Sentinelle incarne une douce loufoquerie assumée jusqu'à l'extrême, qui dénote de la proposition comique habituelle d'un Amazon Studios ne trouvant jamais réellement la bonne formule avec ses productions hexagonales.
On commence à se rapprocher du but donc, même si ce n'est pas encore ça...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Jonathan Cohen, Raphaël Quenard, Jessy Ugolin, Emmanuelle Bercot,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Français
Durée : 1h39min
Synopsis :
François Sentinelle mène une double vie. Le jour, il est le flic le plus médiatique de l’Île de la Réunion, connu pour ses méthodes musclées et ses chemises à fleur, poursuivant les criminels à bord de son célèbre defender jaune. Mais hors des heures de service (et bien souvent pendant), Sentinelle a un autre métier : chanteur de charme. Tous les réunionnais ont dansé sur "Le Kiki", son tube de jeunesse aujourd'hui un peu embarrassant. Depuis quinze ans, il essaye de renouer avec le succès en préparant un nouvel album… sans succès. Mais entre la police et la musique, Sentinelle ne veut pas choisir. Alors qu’il reste affairé à ses concerts et la sortie de son album, une vague de crimes violents secoue l’île. Une figure de l’élite locale est kidnappée, une autre assassinée. Pour n’importe quel flic, ce serait l’affaire d’une vie. Mais Sentinelle, tout à sa musique, n’a pas vraiment la tête à enquêter.
Critique :
Perfectible et prévisible mais néanmoins joliment absurde et généreux, #Sentinelle incarne une douce loufoquerie assumée jusqu'à l'extrême, vissée sur le one man show virilo-déglingué de Jonathan Cohen, fusion improbable entre Sonny Crockett, Frank Drebin et Francky Vincent. pic.twitter.com/sbDYDr5I8X
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 8, 2023
Alors même que le cinéphile se plaint d'une uniformisation - pas toujours véridique - de la comédie hexagonale, quelques irréductibles plumes gauloises tentent de leur prouver qu'on peut proposer quelque chose d'original par chez nous, sans forcément chercher à renouveler le genre de fond en comble - ni même chercher à atteindre le sacro-saint statut de référence singulière.
Dans la droite lignée du shooté au ZAZ La Loi de la Jungle d'Antonin Peretjako, Terrible Jungle, premier essai du tandem Hugo Benamozig et David Caviglioli, dépoussiérait le sillon de la comédie d'aventure en terre exotico-hostile, avec un bon gros trip burlesque et absurde aux enjeux aussi multiples que délirants, qui faisait fit de sa fragilité certaine avec une énergie et une envie de bien faire admirable.
Un petit OFNI sympathiquement inclassable, se complaisant avec malice dans le baroque et le burlesque le plus extrême, tout en renouant avec une comédie perdue (celle légère et décomplexée des 80s, avec Claude Zidi en chef de file par chez nous, et les ZAZ outre-Atlantique).
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Le genre de cinéastes à suivre en somme, raison de plus donc pour ne pas rater leur second effort, toujours avec le désopilant Jonathan Cohen devant la caméra : Sentinelle, où le comédien perfectionne encore un petit peu plus son costume de boulet magnifique, en incarnant cette fois un policier-chanteur à mocassin et à mulet, fusion entre Sonny Crockett, Frank Drebin et Francky Vincent (oui) au cœur de la Réunion.
Une petite célébrité désormais ringarde, qui désespère de faire son grand come-back, cantonné qu'il est à son statut de flic aux méthodes maladroites et musclées, mollement lancé dans une enquête sur une criminalité qui touche l'élite locale...
Du velours donc, pour un Cohen qui fait littéralement le show (sans pour autant trop tirer la couverture sur lui) en héros virilo-déglingué, trop peut-être pour le bien d'un humour pas toujours finaud, qui ne parvient jamais totalement à masquer la bancalité évidente de son récit à l'intérêt et au rythme inégaux (un peu comme le tandem Cohen/Quenard, pas du tout sur la même tonalité comique), et qui semble constamment se chercher entre la comédie parodico-musicale et le polar un poil politique, sans véritablement se trouver.
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Perfectible et prévisible mais néanmoins joliment absurde et généreux, Sentinelle incarne une douce loufoquerie assumée jusqu'à l'extrême, qui dénote de la proposition comique habituelle d'un Amazon Studios ne trouvant jamais réellement la bonne formule avec ses productions hexagonales.
On commence à se rapprocher du but donc, même si ce n'est pas encore ça...
Jonathan Chevrier