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[CRITIQUE] : Poisson Rouge


Réalisateurs : Hugo Bachelet, Clément Vallos et Matthieu Yakovleff
Avec : Guillaume Darnault, Julie Gallibert, Andy Pimor, Fabien Strobel,...
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Guillaume, 33 ans, perd la mémoire de façon irréversible et va rentrer dans un centre spécialisé. Dans l'espoir de lui laisser un souvenir heureux, ses potes d'enfance lui organisent un dernier week-end festif. Ils se lancent dans un road trip qui permettra peut-être à Guillaume de régler ses problèmes avant qu'il ne les oublie…



Critique :


Bien qu'il soit presque une institution à lui tout seul outre-Atlantique - voire même outre-Manche -, le film de bande au masculin, à l'instar de son cousin le stoker movie, n'a pas particulièrement su faire son trou dans l'hexagone, non pas que les (bons) exemples manquent à l'appel, bien que moins important sur les dernières décennies (L'Aventure c'est l'aventure, Vincent, François, Paul et les autres..., Un éléphant, ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis, Mes Meilleurs copains, Le Péril Jeune ou encore Radiostars), juste ne sont-ils pas assez pour pérenniser son existence par chez nous.

En ce sens, Poisson Rouge, estampillé premier long-métrage du trio Hugo Bachelet, Clément Vallos et Matthieu Yakovleff, presque une anomalie à lui tout seul rien que pour avoir trois réalisateurs à sa barre (une rareté, au-delà du giron de l'animation), se fait donc une séance à part, certes un brin oubliable (un comble vu son sujet) mais joliment empathique, au sein d'une rentrée ciné déjà particulièrement riche et éclectique.

Copyright Destiny Films

L'histoire s'attache à Guillaume, 33 ans au compteur et une mémoire qui, inéluctablement, le lâche de plus en plus.
Avant d'être médicalement interné et de définitivement perdre la moindre parcelle de lucidité qui lui reste, ses meilleurs amis s'en vont lui offrir un dernier week-end entre potes, vestige d'une existence jusqu'ici douce et  qu'il aura arpenté en bon vivant qu'il était.
Un dernier week-end pour vivre librement avant de survivre, pour dire adieu à l'insouciance et se laisser ensevelir une maladie écrasante, dévorante, qui le frappe à un âge où il avait encore toute son existence devant lui.

Sortie quasiment à point nommé à la vue de son sujet (la journée mondiale consacrée Alzheimer, était jeudi dernier, le 21 septembre), le film se fait une sympathique comédie dramatique où le rire et le désespoir forment un ballet certes engourdi par de quelques facilités (rebondissements faciles, personnages gentiment stéréotypés) et autres scories évident (apanage de tout premier effort, et encore plus un fauché jouant la carte de l'improvisation), mais d'une sincérité et d'une authenticité difficilement discutable.
Film de potes à l'issue tragique, aussi dynamique qu'il est bardé de figures plaisantes à suivre, Poisson Rouge fait gentiment le café, et on ne lui en demandait pas forcément plus.


Jonathan Chevrier