[CRITIQUE] : Nowhere
Réalisateur : Albert Pintó
Acteurs : Anna Castillo, Tamar Novas, Tony Corvillo,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h49min.
Synopsis :
Une femme enceinte, seule et prisonnière d'un conteneur à la dérive, tente de survivre après avoir fui un pays totalitaire dévasté.
Critique :
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le début des années 2000, à un passeport ibérique.
Évidemment, en bon pourvoyeur de péloches jetables et oubliables, la plateforme au Tudum vient régulièrement contredire cette affirmation à coups de séances difficilement défendables.
Mais si Le Book Club Mortel, proto-Souviens-toi l'été dernier sauce Scream (ces pompages grossiers aux deux premiers opus, cette révélation finale...), estampillé premier long-métrage du wannabe réalisateur Carlos Alonso Ojea, confirmait cette vérité, Nowhere, nouvel effort du plutôt doué Albert Pintó (l'excellent Malasaña 32), vient - un temps - la contredire.
Catapulté dans une Espagne/Europe dystopique où les régimes totalitaires, à l'aube d'une catastrophe écologique, commence à exterminer femmes et enfants (le trait politique est, il est vrai, assez grossier et à peine esquissé), une femme enceinte, Mia, tente avec son mari Nico de quitter les terres espagnoles pour rejoindre une Irlande où la liberté existe encore un peu.
Le hic, c'est que leur tentative d'évasion dans un conteneur traversant l'atlantique puis la Manche, ne se passe pas comme prévue : Mia est séparée de Nico - qu'elle ne peut joindre que par téléphone -, et se retrouve seule dans un conteneur recraché par un navire au beau milieu de l'océan...
Épousant gentiment les contours d'un huis clos/survival claustrophobique, débrouillard dans sa manière de maximiser la petitesse de son cadre, minimaliste à l'extrême (Mia n'a que pour compagnie son impuissance, son isolement et sa crainte, à la fois pour elle et son bébé), moins dans son accumulation de rebondissements à la cohérence relative, Nowhere jongle tout du long entre le tortueux immersif et l'absurde le plus complet (comme cette physique douteuse qui empêche le conteneur de se remplir intégralement d'eau).
S'il n'a jamais l'ambition d'user de son concept pour aborder frontalement la question désespérée et très actuelle des réfugiés (quand bien même son écriture s'inspire de vrais témoignages de migrants), et que la coïncidence/providence plus ou moins généreuse, semble être la seule chose capable de déterminer les penchants de l'intrigue et la survie de son héroïne (les incohérences irritantes sont légion), le film n'en reste pas moins divertissant, lui qui recèle en lui une performance de poids, celle d'une Anna Castillo qui du coeur et du liant à un survival qui serait bien terne sans elle.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Anna Castillo, Tamar Novas, Tony Corvillo,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h49min.
Synopsis :
Une femme enceinte, seule et prisonnière d'un conteneur à la dérive, tente de survivre après avoir fui un pays totalitaire dévasté.
Critique :
S'il n'use jamais vraiment de son contexte politique dystopique, et encore moins de son concept pour aborder frontalement la question des réfugiés, #Nowhere se fait un correct survival claustrophobique, jonglant tout du long entre le tortueux immersif et l'absurde le plus complet pic.twitter.com/cAYfXWFfzq
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 30, 2023
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le début des années 2000, à un passeport ibérique.
Évidemment, en bon pourvoyeur de péloches jetables et oubliables, la plateforme au Tudum vient régulièrement contredire cette affirmation à coups de séances difficilement défendables.
Mais si Le Book Club Mortel, proto-Souviens-toi l'été dernier sauce Scream (ces pompages grossiers aux deux premiers opus, cette révélation finale...), estampillé premier long-métrage du wannabe réalisateur Carlos Alonso Ojea, confirmait cette vérité, Nowhere, nouvel effort du plutôt doué Albert Pintó (l'excellent Malasaña 32), vient - un temps - la contredire.
Copyright EMILIO PEREDA/NETFLIX |
Catapulté dans une Espagne/Europe dystopique où les régimes totalitaires, à l'aube d'une catastrophe écologique, commence à exterminer femmes et enfants (le trait politique est, il est vrai, assez grossier et à peine esquissé), une femme enceinte, Mia, tente avec son mari Nico de quitter les terres espagnoles pour rejoindre une Irlande où la liberté existe encore un peu.
Le hic, c'est que leur tentative d'évasion dans un conteneur traversant l'atlantique puis la Manche, ne se passe pas comme prévue : Mia est séparée de Nico - qu'elle ne peut joindre que par téléphone -, et se retrouve seule dans un conteneur recraché par un navire au beau milieu de l'océan...
Épousant gentiment les contours d'un huis clos/survival claustrophobique, débrouillard dans sa manière de maximiser la petitesse de son cadre, minimaliste à l'extrême (Mia n'a que pour compagnie son impuissance, son isolement et sa crainte, à la fois pour elle et son bébé), moins dans son accumulation de rebondissements à la cohérence relative, Nowhere jongle tout du long entre le tortueux immersif et l'absurde le plus complet (comme cette physique douteuse qui empêche le conteneur de se remplir intégralement d'eau).
Copyright EMILIO PEREDA/NETFLIX |
S'il n'a jamais l'ambition d'user de son concept pour aborder frontalement la question désespérée et très actuelle des réfugiés (quand bien même son écriture s'inspire de vrais témoignages de migrants), et que la coïncidence/providence plus ou moins généreuse, semble être la seule chose capable de déterminer les penchants de l'intrigue et la survie de son héroïne (les incohérences irritantes sont légion), le film n'en reste pas moins divertissant, lui qui recèle en lui une performance de poids, celle d'une Anna Castillo qui du coeur et du liant à un survival qui serait bien terne sans elle.
Jonathan Chevrier