[CRITIQUE] : Nouveau Départ

Réalisateur : Philippe Lefebvre
Acteurs : Franck Dubosc, Karin Viard, Clotilde Courau, Clémentine Baert, Youssef Hadji, Tom Leeb,...
Distributeur : UGC Distribution / Orange Studio
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français
Durée : 1h40min

Synopsis :
Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver. Nouveau Départ, c’est l’histoire d’une histoire d’amour à quitte ou double.

Critique :

Sympathique et légère comédie romantique ne cherchant jamais vraiment à révolutionner une popote aussi fructueuse que familière,#NouveauDépart touche néanmoins juste dans sa manière gentiment douce-amère, de traiter les questionnements d'un mariage au carrefour de la cinquantaine pic.twitter.com/ArMAAFKAz8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 19, 2023

Karin Viard est de ces talents sincères et enthousiastes capable de nous vendre presque toutes les tambouilles possibles sur pellicules ces dernières années, des comédies pas toujours défendables (L'Origine du monde, Voyez comme on danse) aux suites non-désirées de franchises ne supportant pas le poids des années (Les Visiteurs : La Révolution), en passant par des drames profondément bouleversants (Les Chatouilles, Chanson Douce).
Ces talents sont rares mais essentiels pour nous faire déplacer dans des salles obscures et soutenir un cinéma hexagonal toujours aussi - stupidement - dévalorisé.

Définitivement omniprésente dans les salles obscures, on l'avait admiré par quatre fois déjà cette année, en sage-femme d’expérience au caractère bien trempé dans l'excellent Sage-Homme de Jennifer Devoldere, en conseillère immobilière gentiment perturbée dans Wahou! de Bruno Podalydès, en chancelière du diocèse dans Magnificat de Virginie Sauveur mais aussi dans le wannabe Before Sunrise, Une Nuit, d'Alex Lutz.

C'est donc pour une cinquième fois qu'elle nous revient avec Nouveau Départ, nouvelle réalisation de Philippe Lefebvre (Le Siffleur) pour laquelle elle partage la vedette avec un autre comédien rompu au genre, Franck Dubosc, une comédie romantico-dramatique vissée sur la lente érosion amoureuse d'un couple qui n'est résolument pas sur la même longueur d'onde, alors que la crise de la cinquantaine pointe gentiment le bout de son nez.

Faire revivre la flamme fragile d'une passion passée grâce à un coup de poker (quitter l'autre), où risquer de tout perdre en se laissant aller aux tentations extérieurs et jusqu'ici interdites, c'est tout le sel de cette sympathique et légère comédie ne cherchant jamais vraiment à révolutionner une popote aussi fructueuse que familière (à la différence du récent et Allenien Le Processus de Paix, qui n'hésitait pas à déborder du cadre), quitte à tailler à la serpe ses personnages - et encore plus ses seconds couteaux, malgré les présences lumineuses de Youssef Hadji et Clémentine Baert.

Du cousu de fil blanc, qui touche néanmoins juste dans sa manière gentiment douce-amère, de traiter les questionnements de la vie à deux et du mariage, passé plusieurs stades cruciaux (trente ans de vie commune, la cinquantaine, l'éducation d'enfants ayant quitté le nid, l'accomplissement professionnel en fin de parcours, la nécessité de se réinventer,...), toujours vissé sur un excellent couple Viard/Dubosc, à l'alchimie naturelle.
Agréable donc, mais pas forcément plus.

Jonathan Chevrier