[CRITIQUE] : Les Secrets de la princesse de Cadignan

Réalisatrice : Arielle Dombasle
Acteurs : Arielle Dombasle, Julie Depardieu, Cédric Kahn, Michel Fau,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Historique, Romance.
Nationalité : Français
Durée : 1h28min

Synopsis :
C’est une princesse, une grande séductrice. « Don Juan femme », selon l'expression de Balzac. D'une intelligence diabolique. Cette femme, qui a eu de nombreux amants, presque tous les personnages masculins de la « Comédie humaine », va enfin trouver l'amour. Le vrai. Le grand.

Critique :

Portrait fascinant même si un chouia étiré, #LesSecretsDeLaPrincesseDeCadignan fascine dans la manière qu'à Dombasle de s'amuser avec la littérature autant que de s'interroger sur la dureté du temps qui passe, mais décontenance un brin dans ses errances à la lisière de l'ego trip pic.twitter.com/GozQVD2PKQ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 13, 2023

Personnalité ô combien excentrique et imprévisible, qui à son propre univers décalé autant qu'elle semble toujours aussi solidement tromper le temps à mesure que les années passent (elle ne fait absolument pas ses soixante-dix ans), Arielle Dombasle a le bon ton de ne jamais s'attacher à des projets divers et variés, quitte à parfois passer du tout au tout de manière assez abrupte.

Comme cette année, où elle figurait aussi bien à la distribution de la comédie potache Alibi.com 2 de Philippe Lacheau, à celle de la romance plate et soporifique La Fille et le Garçon de Jean-Marie Besset, mais aussi donc de sa nouvelle réalisation, la cinquième, Les Secrets de la princesse de Cadignan, petit film d'époque débrouillard mais sincère et totalement façonné à son image : baroque et tout en excès, dans ses qualités comme dans ses imperfections.

Adaptation très (très) libre du roman éponyme de Balzac, le récit reste tout du long vissé sur la sulfureuse princesse éponyme, aristocrate courtisane et séductrice vendue par l'auteur lui-même comme une Don Juan au féminin.
Une femme qui, alors que son époux est en exil, réalise qu'elle n'a jamais rencontré l'amour, le Vrai, quand bien même elle a su collectionner les amants.
Tout change lorsque son amie, la marquise d’Espard, lui fait rencontrer un homme avec lequel elle pourrait découvrir le feu ardent de la passion, Daniel d'Arthez...

À la fois portrait fascinant un brin étiré de la princesse, et lettre d'amour à peine masquée au père de la Comédie humaine, Les Secrets de la princesse de Cadignan décontenance autant qu'il séduit, fascine dans la manière qu'à Dombasle de s'amuser avec la littérature et l'histoire autant que d'user de la plume de Balzac pour s'interroger sur la dureté du temps qui passe, laisse résolument plus pantois dans ses errances égocentriques à la lisière du méta.

Mais impossible de nier l'audace et la sincérité du projet, fresque historique comme on en voit rarement et définitivement plus défendable, même dans ses réflexions féministes, que le Jeanne du Barry (aux moyens plus conséquents) de Maïwenn.

Jonathan Chevrier