Breaking News

[SƎANCES FANTASTIQUES] : #87. Vampire in Brooklyn

Copyright Paramount Pictures

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#87. Un Vampire à Brooklyn de Wes Craven (1995)

Qu'on se le dise, tous les enfants des 80s/90s, ont été biberonnés aux comédies savoureusement irrévérencieuses du génial Eddie Murphy, avant que quelques choix de carrière maladroits couplés à des flops plus où moins retentissants, n'est définitivement enterré le bonhomme dans les limbes de la jungle Hollywoodienne, malgré de petits sursauts d'estime au fil des deux dernières décennies.

Et à une heure où il s'est offert un come-back comme le cinoche ricain les aime tant (Dolemite is my name et Un Prince à New-York 2 de Craig Brewer hier, Le Flic de Beverly Hills 4 demain), il n'y a donc rien de plus naturel que de se replonger avec nostalgie, dans les aventures passées de l'éternel Axel Foley, celles dont on a poncées les VHS plus que de raison...

Copyright Paramount Pictures

Vampire in Brooklyn, seule et unique incursion dans le genre horrifique de l'éternel Axel Foley, chapeauté par un feu Wes Craven à la carrière un brin en dents de scie, est clairement de celles-là, petite pépite de comédie horrifique où le comédien cassait sensiblement son image, à l'instar d'un Harlem Nights lui aussi injustement décrié, en campant pour la première fois, le vilain de l'histoire.
Ce qui en fait, au-delà de son cocktail résolument sombre (même si le papa de Scream semble mettre le pied sur le frein plusieurs fois), une magnifique anomalie au cœur d'une filmographie marquée par les comédies et quelques actionners musclés.

D'autant qu'à la différence de ses autres films de l'époque, ce n'est pas sur la comédie que l'accent est plus prononcé, mais bien le fantastique, ici savoureusement macabre, qui vient subtilement doser les excentricités familières de Murphy (sa propension, outrancière, à se grimer plus que de raison, dont le point de rupture sera atteint avec La Famille Foldingue et Norbit).
Le comédien y campe un wannabe Dracula - en moins romantique - en quête de sa Mina, Maximilian, débarquant à Brooklyn à la recherche d'une femme mi-humaine, mi-vampire qui ignore sa lignée pour être son épouse.
Soit Rita (une superbe Angela Bassett, qui sortait tout juste du chef-d'œuvre Strange Days de Kathryn Bigelow), une fliquette badass qui enquête justement sur les meurtres perpétrés par le vampire...

Copyright Paramount Pictures

In fine plus proche d'un Fright Night sauce Coming to America que d'un Blacula, auquel Craven distille un doux parfum de monster movie des 30s/40s (avec un doigt de culture caribéenne, au bon souvenir de son The Serpent and the Rainbow), Vampire in Brooklyn boîte un brin il est vrai, dans sa volonté gourmande de jouer sur tous les plans (la comédie, l'action, le fantastique, l'horreur), un peu à l'image d'un Eddie Murphy voulant démontrer coûte que coûte - malgré ses dérives comiques habituelles -, qu'il pouvait briguer un rôle plus dramatique et fouillé.

Mais toute sa bonne volonté, combinée à une mise en scène enlevée, des effets (visuels, maquillages) solide et un casting joliment au diapason (mention aux voleurs de scènes Kadeem Hardison - en simili-Renfield qui tombe en lambeaux -, et John Witherspoon, hilarants), surclassent sans forcer ses menus défauts (une intrigue prétexte, une Angela Bassett qui n'a pas grand chose à moudre, un final abrupte et maladroit), plus le fruit de multiples réécritures et de bagarres avec la Paramount, que de vraies plantages artistiques.
Vingt-huit ans après, la péloche a toujours fière allure, et mérite toujours autant d'être célébrée.


Jonathan Chevrier


Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.