[CRITIQUE] : Le syndrome des amours passées
Réalisatrice • teur : Ann Sirot et Raphaël Balboni
Acteurs : Lucie Debay, Lazare Gousseau, Nora Hamzawi, Florence Loiret-Caille,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Comédie,Fantastique, Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “ Syndrome des Amours Passées ”.
Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.
Critique :
Le cinéma belge, dans sa variété de tonalités, offre constamment quelques talents qui frappent directement. C’est évidemment le cas d’Ann Sirot et Raphaël Balboni qui ont vu leur premier long-métrage, Une vie démente, être plébiscité par la critique et les professionnels, au point de recevoir sept Magritte en 2022. Il y avait donc une attente certaine concernant leur deuxième long-métrage, Le Syndrome des amours passées, d’autant plus au vu du résumé. Le film suit ainsi un couple qui, n’arrivant pas à avoir d’enfant, s’adresse à un spécialiste. Ce dernier leur révèle qu’ils souffrent du Syndrome des amours passées et que, pour se relever de ce blocage, ils devront avoir une relation sexuelle avec tous leurs ex…
Le ton volontairement absurde de ce résumé prolonge des thématiques présentes dans leur précédent essai, notamment le rapport au couple et au besoin de s’étendre d’un point de vue familial. L’approche formelle explose néanmoins encore plus par les « métaphores », ces séquences représentant des scènes de sexe avec une fantaisie visuelle soutenue. Ce parti pris participe clairement à la singularité du long-métrage tout en accentuant les questionnements sur les tabous du sexe en son sein. Le rapport au corps y est différent, avec une sensualité drôle et une tonalité qui sert le propos sur ces interrogations sentimentales.
Ann Sirot et Raphaël Balboni reprennent également leurs jumpcuts, permettant de mieux laisser respirer leurs acteurs durant le tournage et permettre une improvisation plus vivante tout en se laissant une marge de manœuvre au montage. Si la technique pourra surprendre les non-initiés, reste à admettre que les ellipses qui s’y dessinent sont parfois d’une émotion franche, tout en conférant un réel sentiment de développement dans le jeu de son duo principal (Lucie Debay et Lazare Gousseau) avec une énergie forte. Là bouillonnent des sentiments amples et une remise en question des impositions du couple, que ce soit celle d’avoir un enfant pour acquérir en maturité ou celle de l’exclusivité sexuelle. Ces interrogations franches se dessinent dans la narration avec une légèreté certaine tout en n’ignorant jamais la dramaturgie de son fond dans un équilibre précaire de prime abord mais constant tout au long du récit.
On se plait donc à imaginer les couples de tout âge découvrir ce Syndrome des amours passées et réinterroger peut-être cette structure si formatée socialement. Il en sort en tout cas une comédie franche, hilarante même, dont le côté populaire n’annule en rien des questionnements pertinents par ce qu’il s’y dessine en vérités émotionnelles. De quoi définitivement asseoir Ann Sirot et Raphaël Balboni parmi les incontournables du cinéma francophone.
Liam Debruel
Acteurs : Lucie Debay, Lazare Gousseau, Nora Hamzawi, Florence Loiret-Caille,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Comédie,Fantastique, Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h29min.
Synopsis :
Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “ Syndrome des Amours Passées ”.
Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.
Critique :
#LeSyndromeDesAmoursPassés où une comédie franche, légère et hilarante, dont le côté populaire n’annule en rien des questionnements pertinents (sur le couple, la sexualité) par ce qu’il s’y dessine en vérités émotionnelles. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/3Hu6njiEu3
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 21, 2023
Le cinéma belge, dans sa variété de tonalités, offre constamment quelques talents qui frappent directement. C’est évidemment le cas d’Ann Sirot et Raphaël Balboni qui ont vu leur premier long-métrage, Une vie démente, être plébiscité par la critique et les professionnels, au point de recevoir sept Magritte en 2022. Il y avait donc une attente certaine concernant leur deuxième long-métrage, Le Syndrome des amours passées, d’autant plus au vu du résumé. Le film suit ainsi un couple qui, n’arrivant pas à avoir d’enfant, s’adresse à un spécialiste. Ce dernier leur révèle qu’ils souffrent du Syndrome des amours passées et que, pour se relever de ce blocage, ils devront avoir une relation sexuelle avec tous leurs ex…
Copyright HÉLICOTRONC & TRIPODE PRODUCTIONS |
Le ton volontairement absurde de ce résumé prolonge des thématiques présentes dans leur précédent essai, notamment le rapport au couple et au besoin de s’étendre d’un point de vue familial. L’approche formelle explose néanmoins encore plus par les « métaphores », ces séquences représentant des scènes de sexe avec une fantaisie visuelle soutenue. Ce parti pris participe clairement à la singularité du long-métrage tout en accentuant les questionnements sur les tabous du sexe en son sein. Le rapport au corps y est différent, avec une sensualité drôle et une tonalité qui sert le propos sur ces interrogations sentimentales.
Ann Sirot et Raphaël Balboni reprennent également leurs jumpcuts, permettant de mieux laisser respirer leurs acteurs durant le tournage et permettre une improvisation plus vivante tout en se laissant une marge de manœuvre au montage. Si la technique pourra surprendre les non-initiés, reste à admettre que les ellipses qui s’y dessinent sont parfois d’une émotion franche, tout en conférant un réel sentiment de développement dans le jeu de son duo principal (Lucie Debay et Lazare Gousseau) avec une énergie forte. Là bouillonnent des sentiments amples et une remise en question des impositions du couple, que ce soit celle d’avoir un enfant pour acquérir en maturité ou celle de l’exclusivité sexuelle. Ces interrogations franches se dessinent dans la narration avec une légèreté certaine tout en n’ignorant jamais la dramaturgie de son fond dans un équilibre précaire de prime abord mais constant tout au long du récit.
Copyright HÉLICOTRONC & TRIPODE PRODUCTIONS |
On se plait donc à imaginer les couples de tout âge découvrir ce Syndrome des amours passées et réinterroger peut-être cette structure si formatée socialement. Il en sort en tout cas une comédie franche, hilarante même, dont le côté populaire n’annule en rien des questionnements pertinents par ce qu’il s’y dessine en vérités émotionnelles. De quoi définitivement asseoir Ann Sirot et Raphaël Balboni parmi les incontournables du cinéma francophone.
Liam Debruel