[CRITIQUE] : Le Gang des bois du temple
Réalisateur : Rabah Ameur-Zaïmeche
Avec : Régis Laroche, Philippe Petit, Marie Loustalot,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h54min
Synopsis :
Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s'apprête à braquer le convoi d'un richissime prince arabe...
Critique :
Quand bien même son nom n'est pas forcément sur toutes les lèvres des cinéphiles et autres spectateurs hexagonaux, le cinéma du franco-algérien Rabah Ameur-Zaïmeche n'en reste pas moins l'un des plus exigeants et rigoureux du septième art français, de sa mise en scène jamais tape à l'œil mais d'une efficacité redoutable, à son traitement au cordeau de thèmes sociétaux toujours fraîchement ancrés dans la réalité.
Passé la claque sèche et entêtante que fut Terminal Sud, porté par un Ramzy Bedia joliment investi, il enchaîne quasiment quatre ans jour pour jour, avec Le Gang des bois du temple, pur thriller aux résonances Melviliennes (Le Cercle rouge et Le Samouraï, évidemment), où il convoque à la fois le western urbain, le film noir et le film de braquage, pour les faire fusionner dans un tout captivant, d'une ambition et d'une radicalité rares, habité par des âmes aussi imparfaites que follement empathiques.
D'un pitch que l'on pourrait juger, en apparence, de savamment balisé (un morceau de vie dans le quartier des bois du temple, à Clichy-sous-bois, entre un ancien militaire respecté en deuil suite au décès de sa mère, et les aléas d'une bande, dont son voisin, qui se lance dans le braquage risqué de la fortune d'un richissime prince saoudien), glissant lentement mais sûrement vers la tragédie et plus ou moins inspiré d'un fait divers de 2014, le cinéaste en tire une fresque hargneuse et touchante, sur des robins des bois des temps modernes voulant s'extirper de leur confinement social, mais vite rattrapés par une réalité nihiliste.
Un drame choral aussi chaleureux que pétri de colère, entre l'ode à l'amitié et à la solidarité d'une poignée de déclassés d'une France/d'un monde capitaliste à deux vitesses, et le récit désespéré et brutal où la violence excessive d'un acte criminel - et de sa réponse tout aussi tragique qu'implacable -, ne se fait que le miroir d'une lutte des classes et d'une injustice sociale tout aussi violentes, où le mépris des plus aisés va de pair avec une immunité qui pousse encore plus à la révolte.
Une sacrée séance, comme souvent avec Rabah Ameur-Zaïmeche...
Jonathan Chevrier
Avec : Régis Laroche, Philippe Petit, Marie Loustalot,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h54min
Synopsis :
Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s'apprête à braquer le convoi d'un richissime prince arabe...
Critique :
#LeGangDesBoisDuTemple convoque le western urbain, le polar Melvilien et le film de braquage, pour mieux croquer une fresque hargneuse et touchante, sur des robins des bois des temps modernes voulant s'extirper de leur confinement social, vite rattrapés par une réalité nihiliste. pic.twitter.com/lDcR7SqLk7
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 6, 2023
Quand bien même son nom n'est pas forcément sur toutes les lèvres des cinéphiles et autres spectateurs hexagonaux, le cinéma du franco-algérien Rabah Ameur-Zaïmeche n'en reste pas moins l'un des plus exigeants et rigoureux du septième art français, de sa mise en scène jamais tape à l'œil mais d'une efficacité redoutable, à son traitement au cordeau de thèmes sociétaux toujours fraîchement ancrés dans la réalité.
Passé la claque sèche et entêtante que fut Terminal Sud, porté par un Ramzy Bedia joliment investi, il enchaîne quasiment quatre ans jour pour jour, avec Le Gang des bois du temple, pur thriller aux résonances Melviliennes (Le Cercle rouge et Le Samouraï, évidemment), où il convoque à la fois le western urbain, le film noir et le film de braquage, pour les faire fusionner dans un tout captivant, d'une ambition et d'une radicalité rares, habité par des âmes aussi imparfaites que follement empathiques.
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D'un pitch que l'on pourrait juger, en apparence, de savamment balisé (un morceau de vie dans le quartier des bois du temple, à Clichy-sous-bois, entre un ancien militaire respecté en deuil suite au décès de sa mère, et les aléas d'une bande, dont son voisin, qui se lance dans le braquage risqué de la fortune d'un richissime prince saoudien), glissant lentement mais sûrement vers la tragédie et plus ou moins inspiré d'un fait divers de 2014, le cinéaste en tire une fresque hargneuse et touchante, sur des robins des bois des temps modernes voulant s'extirper de leur confinement social, mais vite rattrapés par une réalité nihiliste.
Un drame choral aussi chaleureux que pétri de colère, entre l'ode à l'amitié et à la solidarité d'une poignée de déclassés d'une France/d'un monde capitaliste à deux vitesses, et le récit désespéré et brutal où la violence excessive d'un acte criminel - et de sa réponse tout aussi tragique qu'implacable -, ne se fait que le miroir d'une lutte des classes et d'une injustice sociale tout aussi violentes, où le mépris des plus aisés va de pair avec une immunité qui pousse encore plus à la révolte.
Une sacrée séance, comme souvent avec Rabah Ameur-Zaïmeche...
Jonathan Chevrier