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[CRITIQUE] : Inside


Réalisateur : Bishal Dutta
Acteurs : Megan Suri, Neeru Bajwa, Mohana Krishnan,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Sam, une adolescente sans histoire, assiste à un phénomène surnaturel terrifiant dans son école. Sa meilleure amie en est la première victime. Elle sera la suivante, si ce qui est enfermé parvient à s’échapper...



Critique :


Plus où moins présenté comme un « film d'horreur sous fond de culture/mythologie hindoue », Inside, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Bishal Dutta, se voulait, à l'instar du The Vigil de Keith Thomas avec le judaïsme, comme la preuve sur pellicule que les prêtres chrétiens et les couvents hantés, n'étaient pas les seuls à se partager les plaisirs de l'horreur à forte connotation religieuse et ce, même s'il ne plonge pas pleinement au coeur de la théologie et des superstitions traditionnelles qu'il prend pour thématiques.

Un contexte culturel inédit donc (comme si, un comble, le cinéma horrifique avait lui-même peur d'aborder le sujet), qui ajoute sur le papier, un vent de fraîcheur sincère à ce qui incarne in fine un trop modeste et maladroit bout de flippe sous fond de choc des cultures, de quête identitaire, d'entité démoniaque et d'héritage culturel, ici plus menaçant et dangereux - parce que rejeter - que lourd à porter, quand bien même celui-ci est rejeté par une héroïne (une attachante Megan Suri) tentant tant bien que mal à embrasser/assimiler pleinement tous les us et coutumes, d'un pays de l'oncle Sam pas aussi accueillant qu'il l'affirme fièrement.

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Le hic, c'est que toutes les spécificités culturelles et religieuses hindoues, ainsi que ses possibilités de représentation un tant soit peu originale, sont à peu près aussi nuancées qu'un épisode spécial d'un sitcom made in Disney Channel, et le cocktail de l'épouvante religieuse n'en est ici qu'encore plus familier et éculé... tout comme son récit initiatique et identitaire.
Car au fond, rien ne distingue réellement son héroïne, Sam, de ses camarades, tant son malaise quant à ses origines et son héritage, ne semble uniquement lié qu'à son désir extrême d'intégration - quitte à larguer au passage, son ancienne BFF.

Même son pendant horrifique, avec un démon mangeur de chairs humaines plutôt bien amené (le "
Pishacha "), qui s'inspire d'un ancien mythe hindou (et dont les quelques références désinvoltes n'en font pas une entité plus distinctives qu'une autre), s'avère infiniment frustrant, jamais relevé par une mise en scène apathique (ses gros plans lourds et irritants, apanage d'une " elevated horror " mal digérée), qui aurait pu inviter le spectateur à ne pas trop s'attarder aux facilités/clichés d'une narration trop familière et dérivée pour son bien, allant de pair avec une caractérisation aussi creuse que son symbolisme multiple (religion, aliénation du microcosme scolaire,...) est de surface.
Une petite déception donc, plus réchauffée que fraîche.


Jonathan Chevrier


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