[CRITIQUE] : Hit Big
Réalisateur : J.-P. Valkeapää
Avec : Pääru Oja, Outi Mäenpää, Johannes Holopainen,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Thriller, Comédie.
Nationalité : Finlandais.
Durée : 2h03min
Synopsis :
Sur la Costa Del Sol espagnole, Marjaleena, 60 ans, alcoolique, ex vice-Miss Finlande, tient le Bar Belle au bord de la faillite, aidée par son fils et son homme à tout faire. Fraîchement sorti de prison après 20 ans, Worm, son mari violent, s’apprête à vivre des recettes d’un ancien braquage, avec son amant et compagnon de cellule. Marjaleena ne l’entend pas de cette manière !
Critique :
Quand bien même il n'est pas aussi exporté que son voisin suédois, le cinéma finlandais n'en reste pas moins prolifique et surtout (très) intéressant à suivre, lui qui ne se résume - évidemment - pas qu'aux quelques envolées lyriques du maître Aki Kaurismaki.
Pour preuve les excellentes et récentes excursions dans le cinéma de genre de ces cinéastes, du gentiment protéiforme et barré Egō d'Hanna Bergholm (cauchemar savoureusement grotesque et tragique à la fois, sorte de fusion folle délicate entre le body horror, le thriller psychologique et la satire acérée), au résolument plus régressif et musclé SISU - De l'or et du sang de Jalmari Helander (pur midnight movie pulpeux et déviant venu du froid, qui joue avec les codes du survival et de l'actionner décomplexé, pour mieux dégainer un massacre fun et sanglant).
La comédie noire et grinçante a, elle aussi, une belle place dans le septième art du pays aux mille lacs, en grande partie grâce à J.-P. Valkeapää, que l'on a découvert tout récemment grâce à Mubi et à la firme au Tudum Netflix, avec la diffusion tardive de They Have Escape mais surtout Les Chiens ne portent pas de pantalon, auquel Hit Big ressemble énormément.
En effet, difficile de ne pas voir des similarités évidentes dans les deux derniers efforts du bonhomme, plongée au cœur de la vérité désespérée et sordide, dénuée de tout jugement putassier, de marginaux finlandais immigrés dans une Espagne où ils pensaient pouvoir un brin s'en sortir.
Des êtres méprisants, peu empathiques mais pas aussi méchants qu'ils en ont l'air, symbole d'un rejet/abandon, jusqu'à l'aliénation - physique comme géographique - d'une nation qui n'accepte que ceux qui sont dans la norme.
Ou quand le rejet totalitaire alimente encore plus la marginalisation d'âmes luttant pour survivre, où quand la lente corrosion causée par un alcool omniprésent, ôte tout optimisme, même dans un cadre/refuge idéalisée ou le vernis ensoleillé se décolle bien vite pour laisser poindre la douleur et le désespoir.
Férocement pulp (mais moins barré que son précédent effort), arpentant avec gourmandise autant le territoire de la comédie noire que ceux du drame familial et du film de braquage à la surréalité violente et extrême, avec même un doigt craspec de tragédie burlesque; Hit Big, embaumé par la photographie désenchantée de l'Estonien Meelis Veeremets, n'offre aucune lueur ou presque, d'humanité dans l'obscurité.
Sans doute, le meilleur film de Valkeapää.
Jonathan Chevrier
Avec : Pääru Oja, Outi Mäenpää, Johannes Holopainen,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Thriller, Comédie.
Nationalité : Finlandais.
Durée : 2h03min
Synopsis :
Sur la Costa Del Sol espagnole, Marjaleena, 60 ans, alcoolique, ex vice-Miss Finlande, tient le Bar Belle au bord de la faillite, aidée par son fils et son homme à tout faire. Fraîchement sorti de prison après 20 ans, Worm, son mari violent, s’apprête à vivre des recettes d’un ancien braquage, avec son amant et compagnon de cellule. Marjaleena ne l’entend pas de cette manière !
Critique :
Férocement pulp, arpentant avec gourmandise autant le territoire de la comédie noire que ceux du drame familial et du heist movie, avec même un doigt craspec de tragédie burlesque et violente; le (très) sordide #HitBig n'offre aucune lueur ou presque, d'humanité dans l'obscurité. pic.twitter.com/tfiqUE1DRI
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 7, 2023
Quand bien même il n'est pas aussi exporté que son voisin suédois, le cinéma finlandais n'en reste pas moins prolifique et surtout (très) intéressant à suivre, lui qui ne se résume - évidemment - pas qu'aux quelques envolées lyriques du maître Aki Kaurismaki.
Pour preuve les excellentes et récentes excursions dans le cinéma de genre de ces cinéastes, du gentiment protéiforme et barré Egō d'Hanna Bergholm (cauchemar savoureusement grotesque et tragique à la fois, sorte de fusion folle délicate entre le body horror, le thriller psychologique et la satire acérée), au résolument plus régressif et musclé SISU - De l'or et du sang de Jalmari Helander (pur midnight movie pulpeux et déviant venu du froid, qui joue avec les codes du survival et de l'actionner décomplexé, pour mieux dégainer un massacre fun et sanglant).
La comédie noire et grinçante a, elle aussi, une belle place dans le septième art du pays aux mille lacs, en grande partie grâce à J.-P. Valkeapää, que l'on a découvert tout récemment grâce à Mubi et à la firme au Tudum Netflix, avec la diffusion tardive de They Have Escape mais surtout Les Chiens ne portent pas de pantalon, auquel Hit Big ressemble énormément.
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En effet, difficile de ne pas voir des similarités évidentes dans les deux derniers efforts du bonhomme, plongée au cœur de la vérité désespérée et sordide, dénuée de tout jugement putassier, de marginaux finlandais immigrés dans une Espagne où ils pensaient pouvoir un brin s'en sortir.
Des êtres méprisants, peu empathiques mais pas aussi méchants qu'ils en ont l'air, symbole d'un rejet/abandon, jusqu'à l'aliénation - physique comme géographique - d'une nation qui n'accepte que ceux qui sont dans la norme.
Ou quand le rejet totalitaire alimente encore plus la marginalisation d'âmes luttant pour survivre, où quand la lente corrosion causée par un alcool omniprésent, ôte tout optimisme, même dans un cadre/refuge idéalisée ou le vernis ensoleillé se décolle bien vite pour laisser poindre la douleur et le désespoir.
Férocement pulp (mais moins barré que son précédent effort), arpentant avec gourmandise autant le territoire de la comédie noire que ceux du drame familial et du film de braquage à la surréalité violente et extrême, avec même un doigt craspec de tragédie burlesque; Hit Big, embaumé par la photographie désenchantée de l'Estonien Meelis Veeremets, n'offre aucune lueur ou presque, d'humanité dans l'obscurité.
Sans doute, le meilleur film de Valkeapää.
Jonathan Chevrier