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[CRITIQUE] : Comme une Louve


Réalisatrice : Caroline Glorion
Avec : Mathilde La Musse, Aydan Hullmann-Bennouioua, Sandrine BonnaireSarah Suco,...
Distributeur : Alba Films
Budget : 1,5M€
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Lili, 26 ans, précaire, élève seule ses trois enfants. Accusée à tort de mauvais traitements, les services sociaux les lui arrachent. Elle s'effondre mais très vite, entourée de femmes solides et d’un amour naissant, Lili se lance dans une bataille décisive pour reconstruire sa famille.

Inspiré d’une histoire vraie.



Critique :


Sacré périple que celui arpenté par Caroline Glorion, pour ce qui est communément surnommé le " film de la confirmation ", puisque la journaliste, documentariste, réalisatrice et écrivaine à mis pas moins de dix ans, pour sauter le pas entre son téléfilm Joseph, L'insoumis (vissé sur le combat contre la misère du Père Joseph Wrésinski, et de la naissance, à la fin de années 60, du mouvement ATD Quart Monde), et Comme une Louve, son premier " vrai " long-métrage, en salles depuis mercredi et " inspiré d'une histoire vraie ".

Si elle n'a évidemment pas chômé entre-temps (elle a écrit sur de nombreux projets, télévisées comme documentaires), c'est face au couperet résolument moins clément du septième art, quelle se présente donc avec un drame social vissé sur une mère acculée mais battante, bien décidée à ne jamais baisser les bras malgré les nombreux coups que lui asséne la vie.

CÉCILE MELLA / ALBA FILMS

Soit Magalie dit Lili, 26 ans au compteur et maman célibataire de trois enfants, que les services sociaux vont subitement lui arracher à tort, pour suspicion de maltraitance.
Si elle accuse logiquement le coup face à cette injustice, elle désire coûte que coûte les récupérer, et n'a dès lors plus qu'une seule porte de sortie : rentrer dans les clous, sauver les apparences et espérer pouvoir reconstruire sa vie, malgré ses propres vices (impulsivité, immaturité,...) et ceux que le monde lui inflige (précarité, sexisme, institution glaciale,...).

Drame social à la fois sombre et lumineux, qui ne pète décemment pas dans la soie de l'originalité ni n'est exempt d'un certain manichéisme, Comme une Louve n'en reste pas moins un beau portrait de femme courage, qui se bat tout autant qu'elle est consciente d'être furieusement paumée dans un monde qui n'accepte que trop peu la marge (et qui ne facilite jamais la rédemption), capté avec bienveillance et délicatesse par une caméra complice.
Mais si le film vaut décemment son osant de pop-corn, c'est pour la prestation habitée et empathique de Mathilde La Musse, véritable révélation d'une expérience qui serait définitivement moins forte sans elle.


Jonathan Chevrier