[CRITIQUE] : Zone(s) de Turbulence
Réalisateur : Hafsteinn Gunnar Sigurðsson
Avec : Timothy Spall, Emun Elliott, Ella Rumpf,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Islandais, Britannique, Allemand.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Sarah est une femme d’affaire basée à Londres qui souffre d’une peur incontrôlable de l’avion. Pour sauver sa nouvelle relation amoureuse, elle doit surmonter sa phobie et apprendre à lâcher prise – quitte à endurer un vol inattendu et follement imprévisible vers l’Islande…
Critique :
On avait laissé le cinéma de l'islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson en 2018 avec, sans doute, l'une de ses plus belles pépites corrosives : Under The Tree, merveille de comédie noire savamment corsée, qui bifurquait amoureusement du côté de la satire sociale affûtée et du drame psychologique étonnamment violent, vissé sur une querelle de voisinage rappelant aux bons souvenirs du tout aussi féroce - voire plus - Mes chers voisins de Álex de la Iglesia.
C'est outre-manche qu'on le retrouve cette fois, bien moins habile que sur ses terres, avec un nouvel effort (son premier en langue anglaise), Zone(s) de turbulences, inscrit dans la même veine existentialo-deglinguée que ses aînés - voire celle tout aussi inconsistante du récent Sans Filtre de Ruben Östlund, aux protagonistes semblables -, mais expurgé de toute finesse d'écriture et d'un penchant satirique un tant soit peu mordant.
Vissé sur une galerie de personnages stéréotypés plus où moins plaisant à suivre (un promoteur immobilier prospère, un agent des forces spéciales à la retraite, une influenceuse irritante,...) souffrant d'aérophobie, et duquel émerge une femme d'affaire londonienne qui, comme ses petits camarades angoissés (elle a besoin de vaincre sa peur pour sauver son couple, et partir en voyage au Cap-Vert avec son compagnon), s'inscrit désespérément à un vol pseudo-thérapeutique qui ne peut que mal tourner; Zone(s) de turbulences reste continuellement sur le tarmac, plombé par une écriture pachydermique qui ne permet jamais à son étude de moeurs burlesque et ses rebondissements/quiproquos redondants, de décoller.
Laborieux et sensiblement artificiel (les " turbulences " se résument à une accumulation de mauvais choix, à un vol retardé et à une escale luxueuse dans un hôtel paumé), véritable film à sketchs à l'humour aussi désespéré que ses protagonistes, qui n'ose jamais vraiment embrasser sa part d'ombre et encore moins son excentricité.
Reste des prémisses un brin accrocheuses (et une aérophobie décrite avec précision) et quelques partitions assez inspirés mais c'est maigre, rachitique même, pour incarner une séance un tant soit peu mémorable - et encore moins recommandable.
Jonathan Chevrier
Avec : Timothy Spall, Emun Elliott, Ella Rumpf,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Islandais, Britannique, Allemand.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Sarah est une femme d’affaire basée à Londres qui souffre d’une peur incontrôlable de l’avion. Pour sauver sa nouvelle relation amoureuse, elle doit surmonter sa phobie et apprendre à lâcher prise – quitte à endurer un vol inattendu et follement imprévisible vers l’Islande…
Critique :
Cousin malade du déjà mal portant #SansFiltre, #ZonesDeTurbulence, malgré des prémisses accrocheuses, reste cloué au tarmac, plombé par une écriture pachydermique qui ne permet jamais à son étude de moeurs burlesque et ses rebondissements/quiproquos redondants, de décoller. pic.twitter.com/45OJyeazRs
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 9, 2023
On avait laissé le cinéma de l'islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson en 2018 avec, sans doute, l'une de ses plus belles pépites corrosives : Under The Tree, merveille de comédie noire savamment corsée, qui bifurquait amoureusement du côté de la satire sociale affûtée et du drame psychologique étonnamment violent, vissé sur une querelle de voisinage rappelant aux bons souvenirs du tout aussi féroce - voire plus - Mes chers voisins de Álex de la Iglesia.
C'est outre-manche qu'on le retrouve cette fois, bien moins habile que sur ses terres, avec un nouvel effort (son premier en langue anglaise), Zone(s) de turbulences, inscrit dans la même veine existentialo-deglinguée que ses aînés - voire celle tout aussi inconsistante du récent Sans Filtre de Ruben Östlund, aux protagonistes semblables -, mais expurgé de toute finesse d'écriture et d'un penchant satirique un tant soit peu mordant.
Copyright Netop Films / Brynjar Snaer Thrastarson |
Vissé sur une galerie de personnages stéréotypés plus où moins plaisant à suivre (un promoteur immobilier prospère, un agent des forces spéciales à la retraite, une influenceuse irritante,...) souffrant d'aérophobie, et duquel émerge une femme d'affaire londonienne qui, comme ses petits camarades angoissés (elle a besoin de vaincre sa peur pour sauver son couple, et partir en voyage au Cap-Vert avec son compagnon), s'inscrit désespérément à un vol pseudo-thérapeutique qui ne peut que mal tourner; Zone(s) de turbulences reste continuellement sur le tarmac, plombé par une écriture pachydermique qui ne permet jamais à son étude de moeurs burlesque et ses rebondissements/quiproquos redondants, de décoller.
Laborieux et sensiblement artificiel (les " turbulences " se résument à une accumulation de mauvais choix, à un vol retardé et à une escale luxueuse dans un hôtel paumé), véritable film à sketchs à l'humour aussi désespéré que ses protagonistes, qui n'ose jamais vraiment embrasser sa part d'ombre et encore moins son excentricité.
Reste des prémisses un brin accrocheuses (et une aérophobie décrite avec précision) et quelques partitions assez inspirés mais c'est maigre, rachitique même, pour incarner une séance un tant soit peu mémorable - et encore moins recommandable.
Jonathan Chevrier