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[CRITIQUE] : Yamabuki


Réalisateur : Yamasaki Juichiro
Acteurs : Kang Yoon-sooKilala InoriYohta Kawase,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais, Français.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Maniwa, petite ville dans les montagnes de l'ouest du Japon. Chang-su, un ancien jockey olympique de l'équipe de Corée du Sud, criblé de dettes suite à la faillite de l'entreprise paternelle, travaille dans une carrière. Il vit avec Minami et sa fille en bas âge, qui a fui son mari et sa famille il y a sept ans. Pendant ce temps, Yamabuki, une lycéenne qui a perdu sa mère et vit avec son père policier, se met spontanément à manifester de manière silencieuse à un carrefour, en pensant à des causes par-delà l'océan. À leur insu, les vies de Chang-su, de Yamabuki et des autres habitants de la ville commencent doucement à s'entrecroiser.



Critique :


La Yamabuki est une rose élégante aux pétales jaunes claires, fleurissant au printemps et dans des zones ombrageuses/montagneuses, une fleur à la signification/appréciation importante dans la culture nippone, et autour de laquelle le cinéaste Yamasaki Juichiro tisse une jolie métaphore au cœur de son nouveau long-métrage éponyme, dont il dote du même nom l'un de ses personnages principaux : une jeune adolescente qui, elle aussi, est un soleil que l'on ignore, à laquelle il plaque le destin en chute libre d'un ancien Cavalier professionnel déraciné et blessé (à tous les niveaux), Chang-su, un travailleur immigré qui n'aspire qu'à avoir un foyer et une famille au Japon.

Comme la rose, elle fleurit/grandit à l'abri des regards, dans une zone difficile - Maniwa, une petite ville minière à l'ouest du Japon -, comme elle, elle tente de mettre de la lumière et de la beauté dans des zones granuleuses, elle qui se tient constamment à la croisée des chemins, manifestant et protestant pacifiquement, en silence et avec des pancartes aux messages humanistes, pour changer le monde, pour attirer les gens vers une naïve certes mais essentielle, quête de résolution des maux qui gangrènent nos sociétés.

Copyright Survivance

Elle est une rose poussant aux carrefours de Minewa, qui cherchent à rassembler, à dissoudre les distances qui nous sépare, à faire fleurir les consciences de ceux qui l'entoure, même si jamais personne où presque, ne la regarde : elle est la, elle résiste.
Elle veut être un moteur du changement, le moteur d'un avancement et/où d'une continuité de la vie face à la stagnation (la manière dont nous nous dirigeons tous, figés, face à notre future perte et un monde en perdition, qui se meurt de par notre propre faute).

Et c'est tout le cœur même du long-métrage, c'est nécessité de changement, cette nécessité de se relever face aux nombreux revers et pertes (surtout sentimentale) de la vie, cette nécessité de pousser, de fleurir à nouveau même lorsque nos pétales, notre âme, sont fanées.
Tourné en 16mm, embaumé dans une mélancolie délicate et déchirante, Yamabuki incarne un doux et sensible drame choral sans forcément l'être pleinement, tant les destins qu'ils brossent s'entrecroisent sans véritablement se percuter.
Une petite anomalie donc, rebelle et atypique, belle et sauvage... comme la Yamabuki.


Jonathan Chevrier


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