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[CRITIQUE] : A Good Person


Réalisateur : Zach Braff
Acteurs : Florence Pugh, Morgan Freeman, Celeste O’Connor, Molly Shannon,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h05min.

Synopsis :
La vie d'une jeune femme se brise suite à son implication dans un accident mortel. Quelques années plus tard, sa relation inattendue avec son futur beau-père l'aide à y reprendre goût.



Critique :


Pour le spectateur lambda, l'excellent et beaucoup trop rare Zach Braff est avant tout et surtout, la vedette de la cultissime et regretté sitcom Scrubs, qui durant neuf saisons (on s'est arrêté à la saison huit, la neuvième était clairement de trop sans les héros-titres) aura amusé et touché son public comme peu de shows télévisés ont réussi à le faire jusqu'à ce jour.

Dans la carcasse du délirant et attachant John Dorian aka J.D., il aura su habilement démontrer non seulement son humour (et son parfait timing dans le comique de situation) mais également sa faculté à jongler entre les émotions avec justesse, un talent certain qui trouva d'ailleurs son apothéose dans le magnifique  Garden State - et le tout aussi réussi Le Rôle de ma Vie.

CREDIT: JEONG PARK / METRO GOLDWYN MAYER PICTURES

Passé le résolument moins personnel mais néanmoins (très) chouette feel good movie Braquage à l'ancienne, le bonhomme nous revient, toujours avec Morgan Freeman, avec A Good Person, cantonnée cette fois à une sortie en catimini via la case VOD.
Nouvelle exploration de la complexité de la vie et de la bonté humaine, au coeur d'une société contemporaine brutale, semée d'embûches et à la tragédie omniprésente, embaumée par une poésie tendre et mélancolique tout droit sortie d'un poème de Whitman, la narration s'attache à la pauvre Allison (magnifique Florence Pugh), représentante pharmaceutique et auteur-compositeur-interprète qui voit sa vie basculer à la suite d'un accident de voiture tragique (elle y perdra son beau-frère et sa belle-sœur, ce qui mettra un terme à la préparation de son mariage).

Paralysée par la culpabilité, elle se perd dans la dépression et une profonde addiction aux opioïdes, et ne refera surface qu'au contact du père du couple disparu, Daniel (un Morgan Freeman des grands jours, assez rare ces derniers temps), policier à la retraite et sobre depuis une décennie, qui s'occupe de sa petite-fille orpheline, Ryan, et continue de se rendre aux réunions des AA.
Ces trois âmes meurtries, par la force de leur bonté et de leur esprit compatissant, vont apprendre à arpenter le dur chemin de la guérison/rédemption.

CREDIT: JEONG PARK / METRO GOLDWYN MAYER PICTURES

Mélodrame continuellement à hauteur de cœurs, touchant dans sa manière douce-amère d'aborder les thèmes du deuil, de la dépendance et de la rédemption, sans jamais avoir peur d'en arpenter les faces sombres (bien qu'il se perd douloureusement dans son troisième acte), A Good Person, bien intentionné même si prévisible dans sa séance de thérapie sur pellicule, appartient autant à sa bienveillance qu'à la justesse de ses interprètes.
Un brin maladroit donc, mais sincèrement humain et déchirant.


Jonathan Chevrier