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[CRITIQUE] : Tu peux oublier ma bat-mitsva


Réalisatrice : Sammi Cohen
Avec : Sunny Sandler, Samantha Lorraine, Adam Sandler, Idina Menzel, Sadie Sandler, Jackie Sandler,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min

Synopsis :
Meilleures amies, Stacy et Lydia préparent des bat-mitsvas épiques. Mais leur projet dérape quand la présence d'un garçon populaire s'ajoute aux drames du collège… Idina Menzel, Jackie Sandler, Adam Sandler, Sadie Sandler et Sunny Sandler sont les vedettes de cette comédie audacieuse et futée sur le passage à l'âge adulte.



Critique :


Adam Sandler est tellement à la maison du côté de la firme au Tudum, qu'au-delà de faire régulièrement tourner les copains, le bonhomme s'offre tout autant le luxe d'introduire, à l'instar de son ami Judd Apatow, sa propre femme, Jackie, et ses propres filles à l'écran, Sunny et Sadie - des habituées des caméos, au sein sa filmographie.

Mais s'il a, sensiblement, enchaîné chez Netflix les petites comédies insignifiantes entre deux, trois millésimes (The Meyerowitz Stories, Uncut Gems, Le Haut du Panier), il a cette fois mis les petits plats dans les grands dans ce qui pourrait presque se voir comme un étonnant et vibrant passage de témoin (et non une simple extravagance de nepo-baby), à sa fille Sunny - rien de moins que LA révélation du long-métrage.
Car non, le Sandman n'est pas réellement la vedette du drôle et léger Tu peux oublier ma bat-mitsva de Sammi Cohen, dont c'est le second passage derrière la caméra après le très chouette Crush l'an dernier.

Copyright Netflix © 2023

Basé sur le roman You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah de Fiona Rosenbloom, le film est une petite pépite de coming of age movie aussi authentique que gentiment réaliste, tant il s'inscrit de manière intemporel dans la plus pure tradition du récit initiatique ricain, tout en prenant fermement le pouls du monde actuelle et de la génération Tik-Tok.
Sandler y est juste parfait dans son rôle de figure paternelle modeste et sympathique (lui-même, en gros), qui tente de maintenir la paix dans une famille où il est le seul homme, tout en restant à l'écart de tout conflit.

Et des conflits, il y en a à foison dans cette pétillante chronique adolescente qui n'essaie jamais de redéfinir les codes du genre (elle les épouse sans réserve, tout en offrant un petit guide expéditif et jamais didactique, sur la religion juive et ses coutumes), d'autant qu'elle assume fièrement ses révérences au pape John Hughes, tant il peut se voir comme une relecture moderne et sincère de Sixteen Candles - la culture du viol en moins -, nouée autour de la préparation rocambolesque d'une Bat-Mitzvah (marquage essentiel au cœur de la communauté juive, pour l'entrée dans l'âge adulte), d'une amitié mise à rude épreuve par les affres des sentiments amoureux (super tandem Sunny Sandler/Samantha Lorraine, à l'alchimie convaincante), et d'une découverte de soi dans la joie comme dans la douleur (un amour non-partagé) et l'appréhension parfois absurde (cette idée que tout un monde - et un avenir - peut s'effondrer, sur un détail en apparence anodin).

Copyright Netflix © 2023

Moins vulnérable qu'un Eighth Grade, moins féroce qu'un Mean Girls mais sensiblement plus juste, adorable et vrai que la majorité des productions du genre (il est un parfait complément pré-adolescent au Booksmart d'Olivia Wilde), Tu peux oublier ma bat-mitsva et son héroïne aux portes de la maturité mais toujours sujette aux malheurs de la puberté, à la fois égoïste et puérile et pourtant cruellement empathique, est furieusement cousu de fil blanc, mais il est tout autant enrobé dans une telle authenticité et une telle tendresse qu'il est difficile de ne pas succomber à son charme, à sa fraîcheur et à sa simplicité.

La morale est simpliste, bateau même, mais elle fait toujours incroyablement mouche quand elle est bien assénée : il ne faut pas se laisser envahir par l'anxiété et l'obsession d'être cool et populaire, car le plus important reste de se concentrer sur les choses et les gens que l'on aime.


Jonathan Chevrier


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