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[CRITIQUE] : Antigang, La Relève


Réalisateur : Benjamin Rocher
Acteurs : Alban Lenoir, Cassiopée Mayance, Sofia Essaïdi, Jean Reno,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Action, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Ancienne légende de la brigade Antigang connue pour ses méthodes musclées et peu conventionnelles, Niels Cartier, a quitté la police à la suite d’une intervention qui a mal tourné et conduit au décès de sa femme. Quand le gang de braqueurs responsable de sa mort réapparait huit ans plus tard, Niels ne laisse personne se mettre en travers de son chemin pour obtenir vengeance. Quitte à devoir former malgré lui un duo explosif avec sa fille de 14 ans, au tempérament bien trempé…



Critique :


Irréductible gaulois bien décidé à changer le statut d'un cinéma d'action made in France sclérosé et cantonné à n'exister que sous les pitreries amorphes d'un Olivier Marchal dont le cinéma n'est plus que l'ombre de lui-même, Alban Lenoir apparaît comme la lumière burnée au coeur d'un tunnel bien sombre, le phare d'un genre qui renaît gentiment mais sûrement de ces cendres, délaissés par des producteurs peu enclin aux risques.
C'est justement du côté des plateformes, via Netflix, qu'il a méchamment bousculé la fourmilière avec le diptyque Balle Perdue puis le plus récent AKA, actionners survitaminés et jouant pleinement la carte de la bonne bisserie burnée de luxe, des tentatives pleinement réussies de conjurer doublement le sort d'une action bien de chez nous endormie.

Exit la firme au Tudum, c'est du côté de la firme aux grandes oreilles Disney cette fois, pas toujours habile pour ce qui est de produire du made in France, qu'il nous revient avec une suite aussi improbable qu'alléchante au Antigang de Benjamin Rocher - toujours présent derrière la caméra -, petite bisserie nerveuse nettement au-dessus du tout-venant d'une Europa Corp encore en vie - mais sans envie -, où il vampirisait l'écran aux côtés de Jean Reno.

Copyright Disney+

Sobrement intitulé Antigang, La Relève, et bien décidé à donner du muscle (et de la qualité, aussi) à un catalogue frenchy de Disney Plus qui en a cruellement besoin, se fait une suite dans la même veine que son illustre aîné, à savoir une péloche savamment biberonnée au cinéma que l'on aime - sans forcément être écrasé par ses références -, un divertissement généreux qui débitent les punchlines peut-être un peu trop vite que ses (bons) coups.

Bifurquant plus volontiers, à l'instar de Balle Perdue, vers le revenge movie avec cela dit un accent plus marqué encore, sur l'importance de la famille et la notion d'héritage (qui se retrouvait déjà dans la relation entre Serge Buren/Jean Reno et Niels Cartier/Alban Lenoir), cette seconde aventure ronronne en bitume connu (jusqu'à une présence sporadique, d'un Jean Reno définitivement trop vieux pour ses conneries), perd il est vrai sensiblement en punch dans son cocktail rebooté (pour mieux s'affirmer en tant que franchise Disney-friendly, avec les qualités comme les défauts que cela implique), mais reste deux coudées au-dessus du tout-venant, même quand son écriture se tire elle-même dans les pneus (le personnage irritant de la fille rebelle de Cartier, Charlotte, qui accumule les maladresses d'écriture et les clichés avec un panache rare).

Copyright Disney+

Du cousu main en somme, Entre le buddy movie moderne sauce La Relève - comme le premier -, et l'actionner buriné et ludique à l'ancienne, qui aurait mérité d'y aller plus franco dans la régression qui tatane, Antigang, La Relève, plus tendre que brutal, vaut néanmoins chèrement son pesant de pop-corn, et encore plus au cœur du catalogue chiche en nouveautés d'une plateforme aux grandes oreilles, laissant trop peu de place à une vraie définition du mot fun.


Jonathan Chevrier


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