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[CRITIQUE] : Paradis


Réalisateur : Alexander Abaturov
Acteurs : -
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min

Synopsis :
À l’été 2021, une vague de chaleur et une sécheresse exceptionnelle provoquent des incendies géants qui ravagent 19 millions d’hectares dans le nord-est de la Sibérie. Dans cette région, au cœur de la taïga, le village de Shologon se voile d’un épais nuage de fumée. Les cendres noires portées par le vent propagent des nouvelles alarmantes : la forêt est en feu et les flammes approchent. Abandonnés par le gouvernement, livrés à eux-mêmes, les habitants doivent s'unir pour combattre le Dragon.



Critique :


Il y a quelque chose de frustrant, pour ne pas dire même de franchement révoltant, à l'idée de voir que le point de non-retour en ce qui concerne le changement climatique a été franchit depuis des lustres, et que cela n'alerte pas plus que cela des gouvernements - dont le notre - bien trop occupé à privilégier l'augmentation toujours aussi substantielle des profits des plus puissants, tout en intimant aux citoyens de ne pas trop tirer sur la corde énergétique et de se serrer la ceinture " pour le bien commun ".

Un foutage de gueule gentiment institutionnalisé et loin d'être remis en cause (tout dû moins pas là où c'est le plus important : les bureaux de votes), qui nous pousse lentement mais sûrement vers une catastrophe non pas annoncée, mais déjà amorcée.

Copyright Jour2fête

Les ravages du changement climatique, le cinéaste Alexander Abaturov en fait le sujet principal de son nouvel effort - son second documentaire -, Paradise, où ils démontre comment les vagues de chaleur étouffantes et la sécheresse viennent envahir un hémisphère nord, pour qui ses effets sont aussi récents que catastrophiques (pour la première fois, en 2021, des forêts ont pris feu à proximité du Pôle Nord).
Un portrait ethnographique et sensoriel, vissé sur la résistance à la fois réfléchi et contemplative, presque zen, des peuples sibériens (ici le village de Shologon) isolés et sans aide gouvernementale, obligés de compter uniquement sur une solidarité et un soutien communautaire.

À la lisière de la méditation onirique et mystique, entre enfer et paradis, où l'humain affronte des éléments définitivement plus grand qu'eux (un feu symboliquement surnommé " Le Dragon "), Paradis, porté par des images somptueuses et saisissantes, met en évidence les dangers d'une politique gouvernementale aberrante, autant qu'il incarne un énième avertissement sur pellicule, de l'impact dévastateur du changement climatique.


Jonathan Chevrier


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