[CRITIQUE] : Infiltrée
Réalisateur : Justin Lerner
Avec : Karen Martínez, Rudy Rodríguez, Brandon López,...
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Guatemaltèque, Américain, Mexicain.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Sarita apprend que le nouveau petit ami de sa sœur fait partie d'un dangereux gang. Quand elle disparait après une soirée, elle le suspecte immédiatement et va trouver un moyen d'infiltrer son gang. Prête à tout pour découvrir la vérité, elle se retrouve impliquée dans leurs crimes.
Critique :
Au sein d'une distribution annuelle de plus en plus dense, ce qui est à la fois une bénédiction (on ne compte plus les belles découvertes au fil des mercredis) et une source de frustration incroyable (car il est humainement impossible de tout voir, sauf cas exceptionnels), il n'est désormais plus rare de voir l'émergence d'œuvres issus d'industries en pleine essor, squatter des salles obscures au milieu de grosses productions rutilantes américaines, où de comédies populaires bien de chez nous.
Un éclectisme qui est aussi bien une chance qu'une force, et que l'on se doit se préserver en ouvrant, justement, nos horizons au moins autant que les petits distributeurs courageux, tentant des paris souvent à la lisière du casse-gueule - pour rester poli.
Nouvelles preuves cette semaine, autant avec Vera du tandem Tizza Covi et Rainer Frimmel, Les Fantômes d'Istanbul de Azra Deniz Okyay ou même le captivant Infiltrée, estampillé troisième long-métrage du cinéaste ricain Justin Lerner qui, après deux premiers efforts sur ses propres terres, a suivi les glorieux pas de Cary Joji Fukunaga et son bouillant Sin Nombre (auquel la comparaison est évidente), en s'immergeant corps et caméra - avec un vrai travail de fond derrière - au coeur des recoins sombres de l'Amérique Centrale.
Et ici, plus directement, le Guatemala et sa criminalité aussi rampante que brutale, vissée sur l'odyssée tourmentée et poignante de la jeune et honnête Sarita (Karen Martínez, formidable), déterminée à retrouver sa sœur disparue, Bea, à la suite d'une soirée, elle qui son petit ami, Andrés, membre d'un gang, d'être derrière tout ça.
Pour en avoir le cœur net, elle va rejoindre le dit gang dans l'espoir de trouver des réponses, mais va in fine se laisse entraîner de plus en plus profondément dans leurs activités criminelles...
Peinture viscérale et noire d'une jeunesse paumée et sans espoir, fascinée par la violence (extrême et sensiblement masculine), autant qu'une immersion à la lisière du documentaire, dans l'enfer cyclique et insensible des gangs qui la banalise, Infiltrée ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité d'un point de vue narratif, avec son incursion balisée dans le polar noir mâtiné de revenge movie sauvage (voire d'un doigt de western, avec même quelques subtils inserts fantastiques), mais il compense fièrement ses excès de facilités - et même ses quelques invraisemblances) par le panache et l'authenticité d'une mise en scène au plus près des maux déroutants et dévastateurs d'une réalité sociale effrayante.
Depuis toujours, la violence ne fait que répondre elle-même, à la violence...
Jonathan Chevrier
Avec : Karen Martínez, Rudy Rodríguez, Brandon López,...
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Guatemaltèque, Américain, Mexicain.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Sarita apprend que le nouveau petit ami de sa sœur fait partie d'un dangereux gang. Quand elle disparait après une soirée, elle le suspecte immédiatement et va trouver un moyen d'infiltrer son gang. Prête à tout pour découvrir la vérité, elle se retrouve impliquée dans leurs crimes.
Critique :
Autant peinture viscérale et noire d'une jeunesse guatémaltèque paumée et fascinée par la violence, qu'immersion à la lisière du doc, dans l'enfer cyclique et insensible des gangs qui la banalise, #Infiltrée ne pète pas dans la soie de l'originalité, mais envoie sacrément du pâté pic.twitter.com/2czVsXcDld
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 24, 2023
Au sein d'une distribution annuelle de plus en plus dense, ce qui est à la fois une bénédiction (on ne compte plus les belles découvertes au fil des mercredis) et une source de frustration incroyable (car il est humainement impossible de tout voir, sauf cas exceptionnels), il n'est désormais plus rare de voir l'émergence d'œuvres issus d'industries en pleine essor, squatter des salles obscures au milieu de grosses productions rutilantes américaines, où de comédies populaires bien de chez nous.
Un éclectisme qui est aussi bien une chance qu'une force, et que l'on se doit se préserver en ouvrant, justement, nos horizons au moins autant que les petits distributeurs courageux, tentant des paris souvent à la lisière du casse-gueule - pour rester poli.
Nouvelles preuves cette semaine, autant avec Vera du tandem Tizza Covi et Rainer Frimmel, Les Fantômes d'Istanbul de Azra Deniz Okyay ou même le captivant Infiltrée, estampillé troisième long-métrage du cinéaste ricain Justin Lerner qui, après deux premiers efforts sur ses propres terres, a suivi les glorieux pas de Cary Joji Fukunaga et son bouillant Sin Nombre (auquel la comparaison est évidente), en s'immergeant corps et caméra - avec un vrai travail de fond derrière - au coeur des recoins sombres de l'Amérique Centrale.
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Et ici, plus directement, le Guatemala et sa criminalité aussi rampante que brutale, vissée sur l'odyssée tourmentée et poignante de la jeune et honnête Sarita (Karen Martínez, formidable), déterminée à retrouver sa sœur disparue, Bea, à la suite d'une soirée, elle qui son petit ami, Andrés, membre d'un gang, d'être derrière tout ça.
Pour en avoir le cœur net, elle va rejoindre le dit gang dans l'espoir de trouver des réponses, mais va in fine se laisse entraîner de plus en plus profondément dans leurs activités criminelles...
Peinture viscérale et noire d'une jeunesse paumée et sans espoir, fascinée par la violence (extrême et sensiblement masculine), autant qu'une immersion à la lisière du documentaire, dans l'enfer cyclique et insensible des gangs qui la banalise, Infiltrée ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité d'un point de vue narratif, avec son incursion balisée dans le polar noir mâtiné de revenge movie sauvage (voire d'un doigt de western, avec même quelques subtils inserts fantastiques), mais il compense fièrement ses excès de facilités - et même ses quelques invraisemblances) par le panache et l'authenticité d'une mise en scène au plus près des maux déroutants et dévastateurs d'une réalité sociale effrayante.
Depuis toujours, la violence ne fait que répondre elle-même, à la violence...
Jonathan Chevrier