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[CRITIQUE] : Désir Fatal


Réalisateur : Neil LaBute
Avec : Diane Kruger, Ray Nicholson, Hank Azaria, Gia Crovatin,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min

Synopsis :
Connor Bates est un jeune homme qui a purgé une peine de prison pour voies de fait. Il travaille maintenant dans une bibliothèque et passe son temps libre à courir, nager et essayer de remettre sa vie sur les rails. Un jour, il rencontre Marilyn Chambers, l’épouse d’un riche homme d’affaires qui la maltraite régulièrement. Commence alors une relation intense qui plonge Connor et Marilyn dans une spirale dont ils perdent peu à peu le contrôle.



Critique :

On ne peut pas vraiment dire que la subtilité soit l'apanage du cinéma un brin fragile - pour être poli - de Neil LaBute, honnête faiseur indé (voire même marketé Sundance à ses débuts) d'un cinéma ricain qui les compte à la pelle, et dans lequel il n'a jamais véritablement dépassé la queue du peloton, malgré quelques péloches plutôt sympathique (En compagnie des hommes, Nurse Betty où encore le remake - oui - de The Wicker Man, pas aussi dégueu qu'on le dit), où il n'hésitait jamais à pointer du doigt la masculinité toxique qui gangrène sa société patriarcale - quand bien même il a été considéré depuis ses débuts, comme misogyne dans la célébration de ses personnages masculins abjectes.

Copyright Plaion Pictures

Il n'empêche que pour son nouvel effort, Désir Fatal (dont on préférera clairement le titre US, Out of The Blue, définitivement moins bateau), le bonhomme pousse les potards de l'absence de finesse à son paroxysme, tant il cherche à y rendre un hommage appuyé (parce que beaucoup trop cité) au The Postman Always Rings Twice/Le facteur sonne toujours deux fois de James M. Cain, et plus directement son adaptation de 1981 signé Bob Rafelson avec Jack Nicholson en vedette, puisqu'il fait ici tourner rien de moins que son propre rejeton, Ray.

Passé ce gros clin d'œil inséré au tractopelle, place à ce qui incarne tout du long un ersatz de film noir de la grande époque (avec un personnage titre, ex-tolard devenu bibliothécaire, est passionné par les films noir de la grande époque... tractopelle qu'on vous dit), où LaBute colle aux dessous d'une captivante femme fatale moderne (superbe Diane Kruger, qui n'a pas besoin de trop forcer son monde, pour le convaincre qu'elle est mieux sans la compagnie de son mari), dont il ne semble plus trop savoir quoi faire passé un premier tiers familier et à la tension plutôt crédible, avant que la narration ne se perde dans une sorte de proto-remake DTV-esque de Sexcrimes, à coups de rebondissements faisandés et de dialogues risibles à souhait, où il n'est in fine plus vraiment clair si l'on est fasse à un pastiche volontaire où un hommage tout aussi inconsistant et bardé d'absurdité, à la sophistication visuelle à peine plus relevée qu'une publicité pour du papier hygiénique.

Copyright Plaion Pictures

Dommage, car aux côtés d'une Kruger vénéneuse (bien que leur alchimie soit très relative), le rejeton Nicholson laisse poindre quelques jolies dispositions d'acteur, qui aurait mérité un bien meilleur véhicule de premier plan, expurgé de toute romance laborieuse et de scènes de sexe profondément anti-érotiques, pour pleinement s'exprimer.
Insipide et bon marché donc, même pour du DTV lambda.


Jonathan Chevrier


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