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[CRITIQUE] : Agent Stone


Réalisateur : Tom Harper
Acteurs : Gal Gadot, Jamie Dornan, Alia Bhatt, Sophie Okonedo, Matthias Schweighöfer, Jing Lusi, Paul Ready,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Espionnage, Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h02min

Synopsis :
Rachel Stone, spécialiste du renseignement pour une mystérieuse agence de maintien de la paix, tente d'empêcher une hackeuse de lui voler son arme la plus précieuse et redoutable.



Critique :


Qu'on se le dise, et quand bien même l'idée de voir un thriller d'espionnage " Mission : Impossibl-esque " chapeauté par le brillant Tom Harper (Wild Rose, The Aeronauts), vendait gentiment du pâté sur le papier, Agent Stone partait avec tellement de balles dans le buffet, qu'il lui était impossible de garder sa pellicule droite.

D'autant qu'elle se lançait dans l'entreprise tout aussi audacieuse que suicidaire, de se confronter à l'actualité et à la comparaison immédiate/fatale avec Mission : Impossible - Dead Reckoning Partie 1 de Christopher McQuarrie, également produit par... Skydance, qui a donc fait curieusement preuve d'un cannibalisme involontaire envers sa dernière tentative de franchise, tant c'est à la firme au Tudum, Netflix, d'établir au final son planning des sorties - bien chiche en propositions cet été.

Copyright Netflix

Sorte de proto-The Gray Man qui aurait troqué la moustache de Captain America, pour les badasseries d'une Wonder Woman dont on ne peut que déplorer les choix de carrière récents (Wonder Woman 1984, Mort sur le Nil, Red Notice,...), jouant la carte d'une unité d'élite à la MIF (ici issu du MI6, mais sans Bond), dans laquelle Gadot campe une super-agent, Rachel Stone (faussement vendu comme l'élément geek de la bande, et interdite ou presque de quitter sa camionnette et de tâter du terrain), sous couverture bossant pour une organisation fantôme, La Charte (une organisation clandestine d'espions visant à maintenir la paix dans le monde... le Syndicat et les Apôtres quoi !), suivant les ordres venant d'une IA omnisciente incarnant la cousine mal lunée de l'Oeil de Dieu de la saga Fast & Furious, des écrans VR de Minority Report et de The Entity de Mission : Impossible (décidément, l'originalité...); Heart of Stone sent tellement le réchauffé que l'on se demanderait presque s'il n'est pas, in fine, un sketch du SNL qui n'ose jamais l'avouer face caméra.

Et comme dit plus haut, la comparaison avec les aventures d'Ethan Hunt et sa bande, et encore plus sa dernière en date (avec qui elle partage, notamment, un intérêt prononcé pour la technologie de pointe), lui fait tellement de mal qu'il est impossible de ne pas voir son héroïne casse-cou, comme un calque faiblard du meilleur agent du MIF, tant elle reproduit génériquement - et avec un dosage maladroit et excessif de CGI - les mêmes prouesses bigger than life (jusque dans une reproduction de la scène à moto de M:I II, la folie géniale de Woo en moins), le tout avec le même ton rebelle (elle suit évidemment plus son instinct que les ordres).

Copyright Netflix

D'une prémisse bordélique et risiblement alambiqué, ne s'embarrassant même pas d'étoffer plus que de raison sa mythologie autant que ses personnages secondaires (qui ne sont même pas la pour mettre en valeur le personne de Stone), et qui installe mollement les pièces d'un puzzle un brin embarassant (les dialogues cheezy, la B.O. totalement déconnectée, le manque de réflexion sur l'intelligence artificielle du " Cœur ", uniquement vu comme une arme redoutable et suprême pouvant faire le bien comme le mal,...) qui ne gagne pas forcément plus en clarté par la suite; le film n'atteint jamais le panache du thriller d'espionnage globe-trotter dont il rêve tant, bloqué qu'il est sur le tarmac, enduisant le moindre de ses petits plaisirs simple dans un goudron de paresse et d'apathie.

Dommage, tant l'action y est continue (même si frénétique et pas toujours lisible) et que Gal Gadot vend admirablement bien son personnage Hunt-esque et badass à souhait, excepté lorsqu'elle doit négocier avec des répliques ridicules et la propension du scénario, comme de la mise en scène, à lui refuser toute disgression glamour et d'esprit.
Elle méritait mieux, nous aussi.


Jonathan Chevrier


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