[CRITIQUE] : Abdelinho
Réalisateur : Hicham Ayouch
Acteurs : Ali Suliman, Aderrahim Tamimi, Inês Monteiro,...
Distributeur : Urban Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Marocain.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Abdelinho, de son vrai prénom Abdellah vit dans une petite ville au Maroc. Abdelinho est coincé entre une mère hystérique et un travail kafkaïen dans une administration. Sa seule échappatoire : le Brésil et son amour pour Maria, l'héroïne d'une télénovela éponyme. Cette passion est menacée par l'arrivée de l’obscur Amr Taleb, télévangéliste musulman, qui prône une sobriété bien éloignée des cours de samba donnés par Abdelinho aux femmes de sa ville.
Critique :
Le quatrième long-métrage du cinéaste Hicham Ayouch (l'excellent Fièvres), Abdelinho, est de ces petites bulles de fantaisie et de fraîcheur qui manquent cruellement au sein de cet été ciné 2023 pourtant incroyablement dense en propositions diverses.
Totalement conscient de ses - infimes - maladresses autant que d'une ambition louable dans sa manière de traiter de thématiques/questionnements actuels, sous couvert d'une narration et/où d'un ton atypique.
C'est vers le burlesque pop et coloré qu'il tend cette fois, un brin emprunté à la comedia del arte, pour narrer les atermoiements d'Abdellah, surnommé Abdellino, un jeune marocain vivant dans une ville décemment trop petite pour lui.
Engoncé dans une vie insatisfaisante, poussé au mariage par une mère gentiment omniprésente et écrasante, il ne trouve qu'un échappatoire que dans son amour pour le Brésil, ses cours de samba et la belle Maria.
Le hic, c'est que la jeune femme est l'héroïne d'une télénovela éponyme et n'a aucune connaissance de son existence, et sa passion pour la nation de Pelé se voit vite menacée par l'arrivée de l’obscur Amr Taleb, un télévangéliste musulman qui prône une sobriété bien éloignée des aspirations et des passions " caliente " d'Abdelinho...
Et c'est ce choc de personnalités et de mondes diamétralement opposés, qui sert de toile de fond du film, une opposition chaotique entre intégrisme/conservatisme et désir de modernité et d'ouverture au monde, qui perd gentiment mais sûrement de sa fraîcheur à mesure que le cinéaste laisse poindre une narration sensiblement caricaturale et convenue (le sempiternel happy-end est vite prévisible), qui ne sert ni son propos plus où moins satirique et un brin transgressif (finalement très en surface), ni son ton pour le coup gentiment surréaliste et léger, digne d'une télénovela.
Mais Abdelinho n'en est pas moins un chouette bout de cinéma, prônant avec bienveillance la tolérance et la nécessité de lutter pour ses convictions pour lutter face aux diktats et aux interdits (familiaux, traditionnels, religieux, societaux).
Une petite bulle de fraîcheur qui ne vise pas toujours juste, mais vaut son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ali Suliman, Aderrahim Tamimi, Inês Monteiro,...
Distributeur : Urban Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Marocain.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Abdelinho, de son vrai prénom Abdellah vit dans une petite ville au Maroc. Abdelinho est coincé entre une mère hystérique et un travail kafkaïen dans une administration. Sa seule échappatoire : le Brésil et son amour pour Maria, l'héroïne d'une télénovela éponyme. Cette passion est menacée par l'arrivée de l’obscur Amr Taleb, télévangéliste musulman, qui prône une sobriété bien éloignée des cours de samba donnés par Abdelinho aux femmes de sa ville.
Critique :
Même si sa narration est caricaturale et convenue, et qu'il n'aborde ses thématiques subversives qu'en surface,#Abdelinho n'en reste pas moins un chouette moment de cinéma léger et surréaliste, prônant avec bienveillance la tolérance et la nécessité de lutter pour ses convictions pic.twitter.com/kmoca9mg1W
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 19, 2023
Le quatrième long-métrage du cinéaste Hicham Ayouch (l'excellent Fièvres), Abdelinho, est de ces petites bulles de fantaisie et de fraîcheur qui manquent cruellement au sein de cet été ciné 2023 pourtant incroyablement dense en propositions diverses.
Totalement conscient de ses - infimes - maladresses autant que d'une ambition louable dans sa manière de traiter de thématiques/questionnements actuels, sous couvert d'une narration et/où d'un ton atypique.
C'est vers le burlesque pop et coloré qu'il tend cette fois, un brin emprunté à la comedia del arte, pour narrer les atermoiements d'Abdellah, surnommé Abdellino, un jeune marocain vivant dans une ville décemment trop petite pour lui.
Engoncé dans une vie insatisfaisante, poussé au mariage par une mère gentiment omniprésente et écrasante, il ne trouve qu'un échappatoire que dans son amour pour le Brésil, ses cours de samba et la belle Maria.
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Le hic, c'est que la jeune femme est l'héroïne d'une télénovela éponyme et n'a aucune connaissance de son existence, et sa passion pour la nation de Pelé se voit vite menacée par l'arrivée de l’obscur Amr Taleb, un télévangéliste musulman qui prône une sobriété bien éloignée des aspirations et des passions " caliente " d'Abdelinho...
Et c'est ce choc de personnalités et de mondes diamétralement opposés, qui sert de toile de fond du film, une opposition chaotique entre intégrisme/conservatisme et désir de modernité et d'ouverture au monde, qui perd gentiment mais sûrement de sa fraîcheur à mesure que le cinéaste laisse poindre une narration sensiblement caricaturale et convenue (le sempiternel happy-end est vite prévisible), qui ne sert ni son propos plus où moins satirique et un brin transgressif (finalement très en surface), ni son ton pour le coup gentiment surréaliste et léger, digne d'une télénovela.
Mais Abdelinho n'en est pas moins un chouette bout de cinéma, prônant avec bienveillance la tolérance et la nécessité de lutter pour ses convictions pour lutter face aux diktats et aux interdits (familiaux, traditionnels, religieux, societaux).
Une petite bulle de fraîcheur qui ne vise pas toujours juste, mais vaut son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier