[CRITIQUE/RESSORTIE] : Le Samouraï
Réalisateur : Jean-Pierre Melville
Avec : Alain Delon, Georges Pellegrin, Nathalie Delon,...
Distributeur : Les Films du Camelia
Budget : -
Genre : Policier, Drame, Thriller.
Nationalité : Italien, Français.
Durée : 1h45min
Date de sortie : 25 octobre 1967
Date de ressortie : 28 juin 2023
Synopsis :
Jef Costello, dit le Samouraï est un tueur à gages. Alors qu'il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie. En dépit d'un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l'enquête. Lorsqu'elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte.
Critique :
Le fait qu'il soit surnommé "le plus américain des auteurs français" n'est définitivement pas le fruit du hasard tant Jean-Pierre Melville n'a eu de cesse de déclarer son amour pour le film noir américain des 30s (une influence qui fut surtout représenté d'un point de vue iconographique et non narratif, à la différence d'un Henry Verneuil par exemple), au travers de sa dense filmographie qui elle-même, décortiquait avec justesse l'essence de l'anti-héros solitaire reflétée dans les œuvres de Hawks ou LeRoy, dans une définition exaltée et virile de la figure masculine.
Un type d'anti-héros poétique - même dans le crime -, à la fois romantique et constamment en alerte, jouant au funambule sur le fil tenu de la grande faucheuse (de ses hommes pour qui la mort est un triomphe), que symbolisait comme personne Alain Delon, et peut-être de la plus belle des manières dans la peau du tueur à gages méthodique et taciturne Jef Costello, dans le chef-d'œuvre Le Samouraï.
Pur polar noir glacial et follement mélancolique bien de chez nous, l'histoire reste tout du long vissé sur le regard désabusé et triste d'un professionnel du crime, à la fois irrésistible et complexe, magnétique et impénétrable, un homme dont on ne sait rien et qui aime que les choses restent ainsi.
Un loup solitaire qui préfère mettre les mots de côté et vivre dans l'ombre - toujours camouflé où presque - d'un monde où il tue pour l'argent, où tout n'est pout lui qu'une question de contrôle à avoir, qu'une question de respect d'un code de vie qu'il faut suivre à la ligne près, sans déborder.
Et justement, quand on l'oblige à déborder vers la marge, à remettre en cause ses propres principes, tout se bouscule et il ne lui reste finalement que deux choix, fuir où mourir...
Polar noir donc, mais tout autant que western urbain voire même gendaigeki (car son influence orientale ne se résume décemment pas qu'à son titre), totalement emporté par la mise en scène aérienne de Melville et ses longs travellings tranchant la froideur d'un Paris rarement aussi peu accueillant, autant que par l'atmosphère bleutée de la photographie d'Henri Decaë; Le Samouraï, pillé à travers le temps (Tarantino, Woo, Besson, Jarmusch et même Winding Refn n'ont jamais cachés s'en être inspirés) mais jamais égalé, retrouve les salles pour démontrer si besoin était, sa grandeur hypnotique et tragique.
Ne le manquez pas.
Jonathan Chevrier
Avec : Alain Delon, Georges Pellegrin, Nathalie Delon,...
Distributeur : Les Films du Camelia
Budget : -
Genre : Policier, Drame, Thriller.
Nationalité : Italien, Français.
Durée : 1h45min
Date de sortie : 25 octobre 1967
Date de ressortie : 28 juin 2023
Synopsis :
Jef Costello, dit le Samouraï est un tueur à gages. Alors qu'il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie. En dépit d'un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l'enquête. Lorsqu'elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte.
Critique :
Polar noir tout autant que western urbain ou gendaigeki, totalement emporté par la mise en scène aérienne de Jean-Pierre Melville et l'atmosphère bleutée de la photo d'Henri Decaë, #LeSamouraï, pillé mais jamais égalé, est un pur chef-d'œuvre glaciale, intense et mélancolique. pic.twitter.com/vKS1GuAHO6
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 3, 2023
Le fait qu'il soit surnommé "le plus américain des auteurs français" n'est définitivement pas le fruit du hasard tant Jean-Pierre Melville n'a eu de cesse de déclarer son amour pour le film noir américain des 30s (une influence qui fut surtout représenté d'un point de vue iconographique et non narratif, à la différence d'un Henry Verneuil par exemple), au travers de sa dense filmographie qui elle-même, décortiquait avec justesse l'essence de l'anti-héros solitaire reflétée dans les œuvres de Hawks ou LeRoy, dans une définition exaltée et virile de la figure masculine.
Un type d'anti-héros poétique - même dans le crime -, à la fois romantique et constamment en alerte, jouant au funambule sur le fil tenu de la grande faucheuse (de ses hommes pour qui la mort est un triomphe), que symbolisait comme personne Alain Delon, et peut-être de la plus belle des manières dans la peau du tueur à gages méthodique et taciturne Jef Costello, dans le chef-d'œuvre Le Samouraï.
Compagnie Industrielle et Commer / Collection Christophel |
Pur polar noir glacial et follement mélancolique bien de chez nous, l'histoire reste tout du long vissé sur le regard désabusé et triste d'un professionnel du crime, à la fois irrésistible et complexe, magnétique et impénétrable, un homme dont on ne sait rien et qui aime que les choses restent ainsi.
Un loup solitaire qui préfère mettre les mots de côté et vivre dans l'ombre - toujours camouflé où presque - d'un monde où il tue pour l'argent, où tout n'est pout lui qu'une question de contrôle à avoir, qu'une question de respect d'un code de vie qu'il faut suivre à la ligne près, sans déborder.
Et justement, quand on l'oblige à déborder vers la marge, à remettre en cause ses propres principes, tout se bouscule et il ne lui reste finalement que deux choix, fuir où mourir...
Polar noir donc, mais tout autant que western urbain voire même gendaigeki (car son influence orientale ne se résume décemment pas qu'à son titre), totalement emporté par la mise en scène aérienne de Melville et ses longs travellings tranchant la froideur d'un Paris rarement aussi peu accueillant, autant que par l'atmosphère bleutée de la photographie d'Henri Decaë; Le Samouraï, pillé à travers le temps (Tarantino, Woo, Besson, Jarmusch et même Winding Refn n'ont jamais cachés s'en être inspirés) mais jamais égalé, retrouve les salles pour démontrer si besoin était, sa grandeur hypnotique et tragique.
Ne le manquez pas.
Jonathan Chevrier