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[CRITIQUE] : Sur la branche


Réalisatrice : Marie Garel-Weiss
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Daphné Patakia, Raphaël Quenard, Agnès Jaoui,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Mimi a presque trente ans et rêve toujours à ce qu'elle pourrait faire quand elle sera grande. Alors qu'elle se décide à chercher du travail, elle fait la connaissance de Paul, un avocat sur la touche. Ensemble ils vont tenter de défendre Christophe, un petit arnaqueur qui clame son innocence. Si Paul voit dans cette affaire un moyen de se refaire, Mimi y voit, elle, une mission, un chemin vers la justice et la vérité.



Critique :


On avait laissé Benoît Poelvoorde il y a une poignée de semaines, avec ce qui était, sans l'ombre d'un doute, l'une de ses plus belles prestations de récente mémoire (voire même de toute sa carrière, n'ayons pas peur des mots), au coeur du dernier long-métrage en date du talentueux et gentiment décalé Olivier Babinet, Normale, où il incarnait un drôle et touchant père de famille atteint de sclérose en plaques, à la fois lessivé par une vie qui lui a quasiment tout pris (son corps, son épouse), et totalement dépendant de sa courageuse fille - la merveilleuse Justine Lacroix.

C'est tout aussi affûté et merveilleusement désabusé, qu'il embaume le cadre du nouvel effort de la cinéaste Marie Garel-Weiss (le très beau La Fête est Finie, qui comptait l'amitié fusionnelle de deux jeunes toxicomanes, livrées à elles-mêmes, et tentant de lutter contre leur addiction à la drogue), Sur la Branche, où il campe un avocat divorcé, à la fois gentiment aigri et sévèrement habité par la dépression, et dont les dernières illusions quant à son métier (le moindre de ses clients le persécute et lui rappellent sa carrière ratée), semblent tout autant au fond du trou que lui.

Copyright Pyramide Distribution

Tout se bouscule, littéralement, avec l'arrivée dans sa vie de l'électron libre Mimi, une trentenaire fraîchement sortie de l'hôpital psychiatrique, aussi fragile qu'elle est téméraire et décidée à décrocher un emploi dans un cabinet d'avocats, se voit envoyée par son ex-femme et ex-associée, pour récupérer un dossier sensible dont elle a besoin.
Ensemble, et contre toute attente, ils vont former un tandem (très) atypique pour tenter d'empêcher un petit arnaqueur breton clamant son innocence, de croupir plus longtemps derrière les barreaux...

Résolument moins ancré dans la (cruelle) réalité que son premier film, tant Marie Garel-Weiss exagère ici - volontairement - le trait et plonge parfois, sans réserve, dans le burlesque, Sur la Branche peut autant se voir comme une comédie dramatico-romantique fantaisiste, et un récit procédural un poil loufoque, où les obsessions - diverses - et les angoisses d'une jeune femme malade (et se pensant douée d'une intuition hors du commun), viennent nourrir une quête de justice mais également le spleen existentiel d'un homme qui réapprend, peu à peu, à s'ouvrir au monde.

Copyright Pyramide Distribution

Pas toujours adroit et même franchement convenu, mais d'une sincérité et d'une douceur timbrée à toute épreuve (même dans ses séquences soufflant autant le chaud que le froid), cette modeste et onirique ode à la marginalité, dénuée de tout jugement putassier et au casting atypique (un quatuor Benoît Poelvoorde, Daphné Patakia, Raphaël Quenard et Agnès Jaoui aux petits oignons), emporte joliment son auditoire par son charme intriguant et sa poésie un brin lunaire.
Pas parfait donc, mais à la fantaisie hautement recommandable.


Jonathan Chevrier


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