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[CRITIQUE] : Le Manoir Hanté


Réalisateur : Justin Simien
Acteurs : Rosario Dawson, Chase Dillon, Owen Wilson, Tiffany Haddish, LaKeith Stanfield, Danny DeVito, Jared Leto, Winona Ryder, Dan Levy, Jamie Lee Curtis,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Comédie, Fantastique, Famille, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
Inspiré de l’attraction mythique des parcs Disneyland, Le Manoir Hanté raconte l’histoire d’une mère et son fils qui engagent une équipe de pseudo-experts pour les aider à chasser les différents spectres et fantômes qui hantent leur maison.



Critique :


Petit retour en arrière.
En l'an de grâce 2003, pointant le bout de son nez à quelques encablures d'un Terminator : Le Soulèvement des Machines de Jonathan Mostow, qui en laissera plus d'un sur le carreau (pas nous, malgré ses défauts), l'épopée maritime fantastique de Gore Verbinski, Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, définit gentiment tous les pronostics sur sa poire.

Voué à l'échec, aussi bien parce que les films de pirates s'étaient tous où presque, cassés la tronche au box-office lors de la décennie précédente (L'île aux pirates, Waterworld,...), mais aussi parce qu'il était étrange/fou de se dire qu'une simple attraction issue du parc à thèmes de la souris aux grandes oreilles, puisse inspirer un blockbuster malin et entraînant; le film a su faire péter le box-office et même incarner une fructueuse franchise, dont le destin semble être de revenir tôt où tard, dans nos salles obscures.

Copyright 2023 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved.

Une anomalie (d'autant que Verbinski ne fait jamais allusion à l'idée même, que son film soit basé sur une attraction) que Disney a tenté de reproduire, en vain, sur les vingt années suivantes, alternant entre le très bon - Tomorrowland de Brad Bird - et le médiocre - Jungle Cruise de Jaume Collet-Serra.
Bien moins subtil que son aîné Piratesque, mais plutôt intéressant dans sa volonté d'incarner une œuvre totalement opposée à celle-ci, qui se délecte pleinement de ses références et de ses origines, Le Manoir Hanté de Justin Simien, dans la droite lignée du film Le Manoir Hanté et les 999 Fantômes de Rob Minkoff (qui louchait lui aussi sur la même attraction éponyme), joue du même humour un tantinet potache et familial, mais explore avec plus de minutie la mythologie foisonnante qui entoure le manège Disney - sans aucun doute la plus riche de toute l'histoire du parc.
Une mythologie qui n'a d'ailleurs eu de cesse de s'enrichir à travers les époques et même, plus simplement, à travers les différents parcs autour du monde.

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Derrière chaque buste effrayant, derrière chaque tableau enveloppé par les toiles d'araignées, se niche une potentielle histoire, ce que Simien et la scénariste Katie Dippold ont pleinement compris, dans leur volonté de leur donner vie sans pour autant totalement perdre quiconque n'ayant pas une connaissance accrue du matériau d'origine - même si le fan service est bien présent et que les clins d'œil sont légion.

Des petits détails qui font mouche, et qui viennent rattraper les quelques errances d'une narration prétexte pas toujours habile (notamment dans un dernier tiers qui tente de rationaliser le tout) et qui a une fâcheuse tendance à s'éterniser plus que de raison.
Tout comme son casting stellaire finalement, tant chaque comédien à son moment de gloire et cabotine joyeusement, tous apportant son humour et faisant en sorte qu'il se percute et épouse ceux des autres, dans une énergie délicieusement frénétique (LaKeith Stanfield, Danny DeVito et Tiffany Haddish volent le show).

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S'il bâtit son épouvante - familiale, évidemment, donc n'en demandez pas trop - sur un gouffre d'opportunités pas toujours bien gérées, Le Manoir Hanté sauve néanmoins agréablement les meubles par sa scénographie gothique attrayante, son humour plutôt bon enfant et son sous-texte dramatique émouvant (le deuil insondable, la nécessité de se connecter aux autres).

Pas le délice macabre et souriant qu'il aurait pu/du être, mais pour un divertissement fantaisiste et un poil cartoonesque dont on attendait - vraiment - rien, le Disney nouveau s'en sort plutôt avec les honneurs, et mérite son bon commentaire Airbnb.


Jonathan Chevrier


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