[CRITIQUE] : Rendez-vous à Tokyo
Réalisateur : Daigo Matsui
Acteurs : Sosuke Ikematsu, Sairi Itô, Yumi Kawai, Reika Ohzeki,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Romance, Drame.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui.
Critique :
Il y a une sorte de bouclage de boucle étonnante, au cœur du nouveau long-métrage de Daigo Matsui, Rendez-vous à Tokyo, lui qui rend pleinement hommage au cinéma de Jim Jarmusch, à tel point qu'il cite directement l'anthologie Night on Earth, avec même une utilisation de plusieurs extraits du film au coeur de moments interstitiels (souvent juxtaposés sur les instants d'ennui de son héroïne).
Une boucle bouclée, puisque Jarmusch lui-même a été férocement influencé tout au long de sa foisonnante carrière, par le cinéma nippon - Ozu et Mizoguchi en tête.
Mais l'influence s'arrête véritablement à cette citation affirmée, tant son effort ne dénote absolument pas de ses précédents : à la fois tendrement insaisissable et pourtant si familier.
Cette fois, il s'attache à conter l'histoire, à rebours, d'une romance dont on connaît les ultimes balbutiements dès les premiers instants, celle qui unissait Tonyo, un danseur contraint d'abandonner ses rêves à cause d'une blessure, et Yo, une conductrice de taxi.
Car tout Rendez-vous à Tokyo, où la capitale nippone se fait un véritable personnage complice et à part entière, est un voyage dans le temps (où le taxi de Yo, peut se voir comme une machine à remonter le temps gentiment rétro) et dans la mémoire d'une love story à la fois banale et solaire, décomposée tel un puzzle de plusieurs morceaux/moments de vie (sept, comme autant de rendez-vous que d'anniversaires) nous ramenant à des instants heureux mais douloureusement embaumés par la mélancolie, pour un auditoire conscient de l'issue de l'histoire qui nous est contée.
En résulte une expérience incroyablement douce-amère et mélancolique, notamment dans sa manière de capturer le malaise et la désillusion qui peut entourer la vérité d'une jeune vie d'adulte insatisfaisante, aussi bien qu'elle est emprunt d'une poésie folle dans sa plongée dans le désert de la nostalgie croissante d'un amour fané, dont on s'exalte des débuts spontanés autant qu'on se laisse emporter par les premières fêlures.
Rendez-vous à Tokyo où une belle nuit de souvenirs désenchantés, alors qu'un taxi s'éloigne vers un inexorable lendemain qui ne danse plus.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Sosuke Ikematsu, Sairi Itô, Yumi Kawai, Reika Ohzeki,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Romance, Drame.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui.
Critique :
Doux-amer et mélancolique, notamment dans sa manière de capturer le malaise qui peut embaumer une jeune vie d'adulte insatisfaisante, #RendezVousÀTokyo incarne une belle nuit de souvenirs désenchantés, alors qu'un taxi s'éloigne vers un inexorable lendemain qui ne danse plus. pic.twitter.com/zmORbRMFj4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 24, 2023
Il y a une sorte de bouclage de boucle étonnante, au cœur du nouveau long-métrage de Daigo Matsui, Rendez-vous à Tokyo, lui qui rend pleinement hommage au cinéma de Jim Jarmusch, à tel point qu'il cite directement l'anthologie Night on Earth, avec même une utilisation de plusieurs extraits du film au coeur de moments interstitiels (souvent juxtaposés sur les instants d'ennui de son héroïne).
Une boucle bouclée, puisque Jarmusch lui-même a été férocement influencé tout au long de sa foisonnante carrière, par le cinéma nippon - Ozu et Mizoguchi en tête.
Mais l'influence s'arrête véritablement à cette citation affirmée, tant son effort ne dénote absolument pas de ses précédents : à la fois tendrement insaisissable et pourtant si familier.
Cette fois, il s'attache à conter l'histoire, à rebours, d'une romance dont on connaît les ultimes balbutiements dès les premiers instants, celle qui unissait Tonyo, un danseur contraint d'abandonner ses rêves à cause d'une blessure, et Yo, une conductrice de taxi.
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Car tout Rendez-vous à Tokyo, où la capitale nippone se fait un véritable personnage complice et à part entière, est un voyage dans le temps (où le taxi de Yo, peut se voir comme une machine à remonter le temps gentiment rétro) et dans la mémoire d'une love story à la fois banale et solaire, décomposée tel un puzzle de plusieurs morceaux/moments de vie (sept, comme autant de rendez-vous que d'anniversaires) nous ramenant à des instants heureux mais douloureusement embaumés par la mélancolie, pour un auditoire conscient de l'issue de l'histoire qui nous est contée.
En résulte une expérience incroyablement douce-amère et mélancolique, notamment dans sa manière de capturer le malaise et la désillusion qui peut entourer la vérité d'une jeune vie d'adulte insatisfaisante, aussi bien qu'elle est emprunt d'une poésie folle dans sa plongée dans le désert de la nostalgie croissante d'un amour fané, dont on s'exalte des débuts spontanés autant qu'on se laisse emporter par les premières fêlures.
Rendez-vous à Tokyo où une belle nuit de souvenirs désenchantés, alors qu'un taxi s'éloigne vers un inexorable lendemain qui ne danse plus.
Jonathan Chevrier