[CRITIQUE] : Luise

Réalisateur : Matthias Luthardt
Acteurs : Christa Théret, Luise Aschenbrenner, Leonard Kunz,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Historique, Romance.
Nationalité : Français, Allemand.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Octobre 1918. La Première Guerre mondiale s’étire. Luise, 25 ans, vit seule dans une ferme isolée en Alsace, territoire allemand depuis 50 ans. Hélène, jeune Française en fuite vers les Pays-Bas, y trouve refuge, poursuivie par un soldat allemand, Hermann, qu’elle aurait blessé pour une raison mystérieuse. Il la retrouve et s’impose dans la ferme bien que cela fasse de lui un déserteur. Luise accepte de les héberger tous les deux sans rien connaître de leur passé. Un dangereux jeu à trois se met en place...

Critique :

Huis clos porté par le malaise - et plus moderne qu'il n'en a l'air -, sous fond d'émancipation féminine face à une masculinité écrasante et toxique,#Luise a in fine bien plus à vendre que ne le laisse présager son pitch assez léger même si sa narration s'étire trop pour son bien pic.twitter.com/zC1gVyL1ua
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 10, 2023

Très disparate carrière que celle de la pourtant talentueuse Christa Théret, passée de potentielle next big thing du cinéma français, après le succès de difficilement défendable (mais bien plus que son remake US, par Lisa Azuelos elle-même) LOL (Laughing Out Loud) - nomination au César du meilleur espoir féminin à la clé -, à comédienne très rarement présente sur grand écran, malgré quelques jolies fait d'armes (elle a tournée pour Costa-Gavras, Bertrand Blier, Frédéric Tellier, Olivier Assayas où encore Bertrand Mandico).

Cette année, c'est par deux fois que nous la retrouveront dans les salles obscures : avec le dernier effort de Bertrand Mandico justement, Connan, mais surtout présentement avec Luise, second effort tardif du wannabe cinéaste allemand Matthias Luthardt (PRIX SACD et OFAJ lors de la Croisette 2006, pour Pingpong), librement adapté du roman Le Renard de D. H. Lawrence (L'amant de Lady Chatterley).

L'histoire suit celle, aux dernières heures de la Première Guerre mondiale, de Luise, 25 ans au compteur, vivant en territoire allemand - l'Alsace - à une poignée de jours avant que l'armistice ne soit proclamée, et qui voit son destin bousculé par Hélène, jeune Française en fuite vers les Pays-Bas après avoir poignardé le caporal qui tentait de la violer, puis Hermann, soldat allemand déserteur, et la pourchasse...
Dans la ferme isolée de Luise, qui se fait une véritable tour de Babel, un jeu ambiguë et dangereux, tout en séduction et en tension palpable, va s'installer entre les trois personnages...

Huis clos gentiment porté par le malaise et plus moderne qu'il n'en a l'air, sous fond de secrets inavoués et d'émancipation féminine face à une masculinité écrasante et toxique, Luise a in fine bien plus à vendre que ne le laisse présager son pitch assez léger, quand bien même la narration semble s'étirer un peu trop pour son bien sûr un peu plus d'une heure et demie bien tassée, quitte à furieusement diluer sa tension.
Dommage, vu la partition très juste du trio Christa Théret, Luise Aschenbrenner et Leonard Kunz.

Jonathan Chevrier