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[CRITIQUE] : Les Déguns 2


Réalisateurs : Claude Zidi Jr. et Cyrille Droux
Avec : Karim Jebli, Nordine Salhi, Sofiane Zermani,…
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min

Synopsis :
Après leurs déboires et leurs aventures du premier opus, Nordine Salhi et Karim Jeb alias Karim et Nono reviennent plus en forme et plus déterminés que jamais et continuent leur quête de succès par tous les moyens. Après un premier échec cuisant dans l’univers de la télé-réalité, les deux acolytes décident de se lancer dans le rap. Dans sa recherche du succès musical, Karim, alias Nécrophile, aidé de son manager Nono, ne cesse d’accumuler des tentatives ratées. Une opportunité vers la célébrité est saisie, mais tout ne se passe pas comme prévu, et les mésaventures vont s'enchaîner pour les deux protagonistes.




Critique :



Dans l'époque furieusement triste comme la nôtre, des doux dingues tels que feu Philippe Clair où les Charlots (qui ont fusionné douloureusement leurs auras, dans le difficilement défendable La Grande Java), sorte de version antérieure et naïve des ZAZ shootée à l'absurde le plus régressif qui soit, n'auraient pas eu leur place, cloué au pilori du cynisme de la comédie populaire actuelle qui, faute de régulièrement renouveler/chambouler ses codes, préfère se complaire dans un mélange de clichés redondants et de prises de risques fantomatiques, qui font sa recette (étonnamment, mais vraiment de moins en moins) à succès.

Porteur d'un humour (très) simple et enfantin, jouant pleinement sur les bordures glissantes du comique de situation, la petite troupe de chanteurs devenus acteurs par la force des choses, ne s'est jamais vraiment prise au sérieux et leurs films, perfectibles, ont toujours correspondu à cette image.
Un peu comme toute la carrière de Claude Zidi, parsemé de vraies pépites, mais que l'on a trop souvent catégorisé comme un faiseur de seconde zone.
Que son propre fils, Claude Zidi Jr. (ici accompagné par Cyrille Droux), tente de raviver cette flamme absurde dans la comédie contemporaine avait, tout du moins sur le papier, quelque chose de louable voire même de plutôt chouette, quand bien même tous les héritages cinématographiques ne sont pas tous fait pour être perpétuer.

Si l'on mettra volontairement de côté un sympathique Ténor, sorti l'an dernier, en revanche, sa double mise en images sur grand écran, des aventures du tandem des Déguns Karim Jebli/Nordine Salhi, qui s'inscrit pourtant pleinement dans cette continuité régressive et dénué de toute force narrative, ne parvient jamais à renouer avec cette formule hier critiquée, mais aujourd'hui magique - passée sous le filtre de la nostalgie, évidemment.

Hyperfocal/Firstep/Akka Créations

Les éléments clés sont là, un duo hâbleur qui se cherche (et qui, bien dirigé, comme pour le plutôt bon Walter de Varante Soudjian, est vraiment drôle) enchaîne excessivement les mésaventures dans des gags frôlant continuellement avec le mauvais goût.
Mais rien n'y fait, dans un océan de vulgarité où le peu d'éclair de génie ne tient même pas dans un teaser de 30 secondes (et encore moins dans une pluie de caméos dispensables), la sauce ne prend pas même si, avec un peu d'honnêteté, il est vite évident que cette seconde cuvée s'avère plus digeste que la première (l'absence de Hanouna y joue, sûrement), dont le succès en salles reste un mystère.

Au milieu d'un amas de séquences embaumées dans un premier degré déconcertant - voire insultant -, frappé d'un humour qui ne fait jamais vraiment mouche (tirant à l'aveugle sur tout ce qui bouge, sans la moindre valeur ni remords) et ne sert surtout jamais un propos un tant soit peu consistant et/où critique, alors qu'il effleure constamment les contours de la satire (celle d'une jeunesse qui veulent embrasser le succès aussi chimérique qu'éphémère de la télé-réalité, du rap, des réseaux sociaux,...), il ne reste pas où peu grand chose à ressortir des Déguns 2.

Alors oui, c'était prévisible, une question de génération sans doute, où d'évidence pour les plus lucides, même si cela se tient mieux que l'accumulation de sketchs youtubesque incarné par le film original.
Chacun son délire, dirons-nous.


Jonathan Chevrier