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[CRITIQUE] : Les Algues Vertes


Réalisateur : Pierre Jolivet
Avec : Céline Sallette, Nina Meurisse, Julie Ferrier,…
Distributeur : Haut et Court
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Français, Belgique.
Durée : 1h47min

Synopsis :
À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?

Adaptation des algues vertes - l’histoire interdite, la bande dessinée d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, tirée de l'enquête menée par Inès Léraud sur le scandale des algues vertes



Critique :


On avait laissé le cinéma de Pierre Jolivet en 2019, avec une vraie petite bulle de légèreté et de bons sentiments, portée par le séduisant couple Alice Belaïdi et Arthur Dupont : Victor et Célia, fable sociale enjouée et rythmée qui explorait plutôt bien l'univers périlleux de l'entreprenariat (tout en traitant du thème difficile du harcèlement professionnel), en s'attachant joliment aux prismes d'une jeune génération désirant réaliser ses rêves sans pour autant être naïve.

Son nouvel effort, Les Algues Vertes, ne s'inscrit pas réellement dans le même mood - il en est même totalement l'opposé -, lui qui comme son titre l'indique, revient sur le scandale breton de la prolifération, mortelles pour le coup, des algues vertes et de l'enquête menée par la journaliste Inès Léraud (qui avait déjà eu droit à une retranscription en bande dessinée, Algues vertes, l'histoire interdite, co-signée avec le dessinateur Pierre Van Hove).

Copyright Haut et Court

A la différence de sa version sur papier glacé, l'enquête se fait ici pleinement du point de vue intime de Léraud (incarnée avec conviction par Céline Sallette), au travers d'une narration aussi documentée que savamment exigeante, constamment à la lisière du docu-vérité, plongeant au cœur des ravages - toujours d'actualité - de ces marées vertes (au plus près des familles des victimes) autant que de la violence crue et cynique, entre déni volontaire et corruption à peine masquée, de la politique du silence opérée par les instances politiques et industrielles.

À la fois passionnant et d'une simplicité à toute épreuve, la narration - tout comme la mise en scène fonctionnelle de Jolivet -, didactique juste ce qu'il faut, va strictement à l'essentiel, aborde frontalement son sujet (tout en se permettant une petite digression sur la vie sentimentale d'Inès Léraud) tout en donnant un regard optimiste sur l'importance du militantisme, sur la nécessité de combattre l'injustice et l'adversité.
Un cri d'indignation sur pellicule clair, limpide et nécessaire.


Jonathan Chevrier


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