[CRITIQUE] : Juniors
Réalisateur : Hugo P. Thomas
Avec : Vanessa Paradis, Ewan Bourdelles, Noah Zandouche,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Jordan, 14 ans, s’ennuie dans le petit village de Mornas. Sa mère infirmière étant souvent absente, il s’occupe avec son meilleur ami Patrick en jouant à leur console affectueusement nommée Jessica. Mais lorsque Jessica rend l’âme, Jordan décide de simuler une maladie et de monter une cagnotte en ligne pour s’en racheter une. Quand ce mensonge se propage dans la cour du collège, les regards se tournent enfin vers eux. Un début de popularité qui mettra leur amitié indéfectible à rude épreuve...
Critique :
Au-delà des évasions légères de Cédric Klapisch, on ne peut pas réellement dire que le septième art hexagonal c'était montré sensiblement habile dans ses incursions au cœur d'un teen movie dominé de la tête et des épaules par nos camarades de l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique.
Reste que quelques irréductibles gaulois ont tentés avec brio, de corriger le tir avec des péloches hautement recommandables (on pense instinctivement à Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, à À l'Abordage de Guillaume Brac, à Le Nouveau de Rudi Rosenberg le magnifique Falcon Lake de Charlotte Le Bon où même Stella est amoureuse de Sylvie Verheyde).
Malgré toutes ses bonnes intentions, Juniors, estampillé premier long-métrage en solo d'un Hugo P. Thomas qui tente de s'inscrire sur glorieux pas de ses comparses à la réalisation de Willy 1er, les frangins Lidocic et Zoran Boukherma (Teddy, L'Année du Requin), n'est malheureusement pas fait de la même pellicule, même s'il n'est pas dénué de qualités.
Partant d'un postulat pour le moins casse-gueule et moralement discutable qui, il est vrai, appuie sur la naïveté/candeur folle de ses jeunes protagonistes (deux collégiens BFF, pour tromper l'ennui et une coupe de cheveux foirée, décide de faire croire que l'un d'entre eux à un cancer, pour ouvrir une cagnotte et profiter des dons pour se payer une PS5 !), la narration capitalise sur l'effet papillon d'un mensonge devenant tellement gros, qu'il emprisonnera ses deux mômes complètement inconscients de la gravité de leur acte, jusqu'à un point de non-retour in fine pas aussi dramatique que le poids du dit bobard (les conséquences sont balayés par un gentil happy-end, même si leur entreprise se retourne, un temps, violemment - et logiquement - contre eux).
Intéressant dans sa volonté de faire naître son initiation à la dure de l'âge adulte et sa maturité, par la force brutale d'une tromperie incontrôlable, le tout flanqué dans un cadre rural à la fois socialement abandonné et à la jeunesse virtuellement connectée, Juniors peine cependant à rendre son odyssée transgressive/amorale un tant soit peu attachante, tant il survole maladroitement toute idée de dramaturgie au profit d'un humour (plus où moins) acide, tant il brosse grossièrement les traits de ses jeunes protagonistes, plus antipathiques qu'innocents.
Au-delà d'une écriture un brin facile et pas toujours cohérente, qui n'hésite pas à embrasser quelques lieux communs en cours de bobine (ce qui est, soyons honnête, un défaut imputable à bon nombre de comédies hexagonales), même la mise en scène semble tout aussi bardée d'un cruel manque d'ambition, que ne vient jamais relever une direction d'acteurs tout aussi balbutiante, quand bien même la lumineuse Vanessa Paradis y trouve le joli rôle d'une courageuse mère infirmière et divorcée, devant porter à bout de bras son foyer - et les conneries d'une progéniture qu'elle défend bec et ongles.
Une petite déception donc.
Jonathan Chevrier
Avec : Vanessa Paradis, Ewan Bourdelles, Noah Zandouche,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Jordan, 14 ans, s’ennuie dans le petit village de Mornas. Sa mère infirmière étant souvent absente, il s’occupe avec son meilleur ami Patrick en jouant à leur console affectueusement nommée Jessica. Mais lorsque Jessica rend l’âme, Jordan décide de simuler une maladie et de monter une cagnotte en ligne pour s’en racheter une. Quand ce mensonge se propage dans la cour du collège, les regards se tournent enfin vers eux. Un début de popularité qui mettra leur amitié indéfectible à rude épreuve...
Critique :
Intéressant dans sa volonté de faire naître son initiation à la dure de l'âge adulte, par la force brutale d'un mensonge incontrôlable, #Juniors peine pourtant très vite à rendre son odyssée transgressive/amorale un tant soit peu drôle, attachante mais surtout plaisante à suivre. pic.twitter.com/2A7Otm0dpR
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 28, 2023
Au-delà des évasions légères de Cédric Klapisch, on ne peut pas réellement dire que le septième art hexagonal c'était montré sensiblement habile dans ses incursions au cœur d'un teen movie dominé de la tête et des épaules par nos camarades de l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique.
Reste que quelques irréductibles gaulois ont tentés avec brio, de corriger le tir avec des péloches hautement recommandables (on pense instinctivement à Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, à À l'Abordage de Guillaume Brac, à Le Nouveau de Rudi Rosenberg le magnifique Falcon Lake de Charlotte Le Bon où même Stella est amoureuse de Sylvie Verheyde).
Malgré toutes ses bonnes intentions, Juniors, estampillé premier long-métrage en solo d'un Hugo P. Thomas qui tente de s'inscrire sur glorieux pas de ses comparses à la réalisation de Willy 1er, les frangins Lidocic et Zoran Boukherma (Teddy, L'Année du Requin), n'est malheureusement pas fait de la même pellicule, même s'il n'est pas dénué de qualités.
Copyright The Jokers Films |
Partant d'un postulat pour le moins casse-gueule et moralement discutable qui, il est vrai, appuie sur la naïveté/candeur folle de ses jeunes protagonistes (deux collégiens BFF, pour tromper l'ennui et une coupe de cheveux foirée, décide de faire croire que l'un d'entre eux à un cancer, pour ouvrir une cagnotte et profiter des dons pour se payer une PS5 !), la narration capitalise sur l'effet papillon d'un mensonge devenant tellement gros, qu'il emprisonnera ses deux mômes complètement inconscients de la gravité de leur acte, jusqu'à un point de non-retour in fine pas aussi dramatique que le poids du dit bobard (les conséquences sont balayés par un gentil happy-end, même si leur entreprise se retourne, un temps, violemment - et logiquement - contre eux).
Intéressant dans sa volonté de faire naître son initiation à la dure de l'âge adulte et sa maturité, par la force brutale d'une tromperie incontrôlable, le tout flanqué dans un cadre rural à la fois socialement abandonné et à la jeunesse virtuellement connectée, Juniors peine cependant à rendre son odyssée transgressive/amorale un tant soit peu attachante, tant il survole maladroitement toute idée de dramaturgie au profit d'un humour (plus où moins) acide, tant il brosse grossièrement les traits de ses jeunes protagonistes, plus antipathiques qu'innocents.
Copyright The Jokers Films |
Au-delà d'une écriture un brin facile et pas toujours cohérente, qui n'hésite pas à embrasser quelques lieux communs en cours de bobine (ce qui est, soyons honnête, un défaut imputable à bon nombre de comédies hexagonales), même la mise en scène semble tout aussi bardée d'un cruel manque d'ambition, que ne vient jamais relever une direction d'acteurs tout aussi balbutiante, quand bien même la lumineuse Vanessa Paradis y trouve le joli rôle d'une courageuse mère infirmière et divorcée, devant porter à bout de bras son foyer - et les conneries d'une progéniture qu'elle défend bec et ongles.
Une petite déception donc.
Jonathan Chevrier