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[CRITIQUE] : Joy Ride


Réalisatrice : Adele Lim
Avec : Stephanie Hsu, Ashley Park, Sherry Cola, Sabrina Wu,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Audrey demande à son amie d’enfance Lolo, à son ancienne coloc Kat devenue star de feuilletons chinois et à Deux de Tens’ l’excentrique cousine de Lolo de l’accompagner en Chine à la recherche de sa mère biologique. Mais leur voyage se transforme en la plus dingue des expériences durant laquelle les jeunes femmes vont enchaîner les galères !



Critique :


Il est assez dingue de se dire que si Very Bad Trip de Todd Phillips à engendré plusieurs proto-clones (voire même une suite conçue intégralement et honteusement dans le même moule, Very Bad Trip 2), le tout aussi génial - voire même meilleur - Mes Meilleures Amies de Paul Feig, succès plus qu'avéré pourtant, n'a pas réellement créé à son tour, une vague de gros délires potaches et chorales au féminin (à quelques très légères exceptions près, les pas forcément tout aussi réussis # Pire Soirée et Girls Trip), sur la décennie suivant sa sortie.

Le (trop) bien nommé Joy Ride d'Adele Lim, à donc tout d'une torride et désopilante anomalie, preuve si besoin était pour les trois misogynes derrière qui ne suivent pas, que les comédies rated R au féminin peuvent s'avérer tout aussi extravagantes, décomplexées et furieusement déglinguées avec des femmes aussi bien devant que derrière la caméra, si tenté encore qu'on les produise.

Copyright Metropolitan FilmExport

Tout en rebondissements dingues et en blagues régressives, sans pour autant brader son humanité et son cœur tout en guimauve à l'intérieur, le film se veut autant comme un road trip pékinois dévergondé et sauvage autour de quatre copines bien ancrées dans la vingtaine et instantanément attachantes (incroyable et complémentaire quatuor Stephanie Hsu, Ashley Park, Sherry Cola et Sabrina Wu, qui brisent gentiment les stéréotypes faciles), qu'une odyssée initiatique barrée et hors des sentiers battus, à la découverte de ses racines et de son identité - personnelle comme culturelle -, avec le conflit intérieur complexe qui en découle.

En apparence, Joy Ride n'est qu'une comédie délirante et décomplexée - ce qui est véritablement le cas -, mais elle n'a rien d'une expérience comique creuse, tant Lim a une manière délicate de glisser des scènes authentiques et touchantes, de laisser s'exprimer avec justesse son histoire étonnamment douce sur l'amitié et l'identité, au beau milieu de ses élans savoureusement grossiers et potaches.
Il aura fallu attendre dix ans pour avoir enfin, un héritier intelligent, drôle et sincère au bijou de Paul Feig : il était temps.


Jonathan Chevrier