[CRITIQUE] : Gangsters par Alliance

Réalisateur : Tyler Spindel
Avec : Pierce Brosnan, Adam Devine, Ellen Barkin, Nina Dobrev,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min

Synopsis :
Quand la banque que gère Owen se fait cambrioler quelques jours avant son mariage, toutes les preuves désignent des suspects incroyablement gênants : ses futurs beaux-parents !

Critique :

Même si elle réserve son lot de scènes hilarantes, #GangstersParAlliance n'en reste pas moins une comédie d'action aussi sincère que furieusement déséquilibrée, qui aurait définitivement méritée d'être moins bridée pour voir au-delà de son simple statut de distraction jetable. pic.twitter.com/84fms5QnN4
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 7, 2023

De Mariage à la Grecque à Crazy Rich Asians, en passant par Le Père de la Mariée où encore Mon Beau-père et moi et ses suites (où ses variantes les plus récentes), les comédies familiales sous fond de mariage et/où de rencontre avec sa belle-famille sont légion au sein du cinéma ricain, des comédies qui ont une fâcheuse tendance à recycler les mêmes codes tout autant qu'elles ont un charme si accrocheur, qu'il est parfois difficile d'y résister.

En ce sens, l'idée que Tyler Spindel vienne pimenter un peu une recette familière (et qu'Hollywood ne s'est jamais senti le besoin de révolutionner ne serait-ce que d'un iota), avec un (gros) doigt d'action et de criminalité dans l'équation, avait de quoi allécher un brin sur le papier.

Le hic, c'est que si The Out-Laws - Gangsters par Alliance par chez nous - à le bon ton de réserver plus d'un moment hilarant (logique en même temps, avec un casting vedette composé de Pierce Brosnan, Adam Devine, Ellen Barkin, Nina Dobrev, Laci Mosley, Lil Rel Howery, Michael Rooker, Blake Anderson, Lauren Lapkus et Richard Kind), il est avant tout et surtout mis à mal par une écriture paresseuse, alignant les tropes stéréotypés et les facilités à la pelle, tuant dans l'oeuf la moindre de ses tentatives de s'élever au-dessus de la mêlée.

Ne réussissant jamais vraiment à lier ses deux versants de film de braquage/d'action et de comédie familiale et légère, tant il ne célèbre ni la folie musclée de la première, ni n'embrasse pleine l'absurdité folle de la seconde, la faute à une mise en scène classique au possible et dénué de toute ambition; le film, vissé sur un pitch prétexte (un directeur de banque qui vient tout juste d'être promu et est en passe de demander en mariage l'amour de sa vie, Parker, découvre que ses futurs beaux-parents, qu'il n'a jamais rencontré, sont en réalité le couple de légendaires braqueurs qui viennent de braquer sa banque), ne vaut in fine que pour l'abattage impliqué de son casting, vendant avec générosité ce que l'écriture peine à rendre consistant et même vivant.

En pseudo-Jim Carrey tout droit sortie de Braqueurs Amateurs, à la fois un brin névrosé et furieusement attachant, DeVine vole le show, tout comme le tandem sournoisement impassible Brosnan/Barkin à l'alchimie folle (et crédible dans l'action).
Trois bombes à fragmentation qui livrent un joli show au coeur d'une comédie d'action sincère mais déséquilibrée, qui aurait définitivement méritée d'être moins bridée pour voir au-delà de son simple statut de distraction jetable comme Netflix sait, il est vrai, si bien les faire.
Pas désagréable donc, mais vraiment oubliable.

Jonathan Chevrier