[CRITIQUE] : Une Zone à Défendre
Réalisateur : Romain Cogitore
Acteurs : François Civil, Lyna Khoudri, Nathalie Richard,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min.
Synopsis :
Greg, officier de la DGSI, est envoyé sous une fausse identité pour infiltrer une ZAD. Il y rencontre Myriam, une militante écologiste. 18 mois plus tard, Greg retourne sur place pour une mission officielle, il retrouve Myriam et découvre qu’elle a un bébé. Déchiré entre son ambition professionnelle et un amour naissant, Greg doit faire un choix, qui peut tout changer. Car le temps presse, bientôt tout disparaîtra.
Critique :
Cinéaste de l'amour, Romain Cogitore ?
On avait laissé le bonhomme il y a quatre ans avec une petite merveille de romance réaliste et dramatique, L'autre Continent, cartographie dense et douce-amère de l'amour capturé avec une sensibilité rare.
Une œuvre qui répondait déjà à un premier effort signé neuf ans plus tôt, en 2011, Nos résistances, plongée au cœur de la Seconde Guerre mondiale et de la résistance, vissé sur un adolescent - déjà François Civil - plus occupé par la pensée de sa bien-aimée (et l'idée de coucher avec elle), plutôt que de se préparer à bouter de l'envahisseur nazi.
Une nouvelle fois, c'est l'amour qui fait vibrer son cinéma avec le résolument casse-gueule - et le mot est faible - Une Zone à Défendre, première production française avec l'étiquette firme aux grandes oreilles sur la pellicule (directement pour sa plateforme maison) et qui, il est vrai, à au moins pour elle l'audace de voguer aux antipodes de la comédie facile et complice (90% du catalogue " originale " maison), au travers d'un drame sous fond d'immersion au cœur d'une ZAD.
Un film qui se veut politique et un brin pédagogique donc, mais avant tout et surtout romantique, puisque autour de sa mise en image d'une communauté de militants écologistes anti-capitalistes et pacifiques, opposées à la construction d'un barrage dans le sud de la France, Cogitore tisse la romance impossible et Roméo et Juliettesque entre une jeune militante zadiste et un jeune policier de la DGSI, missionné pour infiltrer le groupe avant que les affres du cœur ne s'en mêle - le fameux " les opposés s'attirent " etc.
Les violons sont de sortis, le bonhomme - sur lequel toute la narration est vissée - est tiraillé entre la femme de sa vie et son bébé, et ses ambitions professionnelles, jusqu'ici, on nage à la fois en terrain très (trop?) balisé, mais aussi sur le territoire d'une actualité houleuse.
Contre toute attente, ce n'est pas tant dans ce versant de l'intrigue que le film pêche (il a le bon ton de ne jamais tombé dans la caricature aussi bien du militantisme, que de la brutalité policière, ce qui n'était pas gagné sur le papier), mais pleinement dans sa romance jamais réellement crédible malgré l'alchimie évidente entre François Civil et Lyna Khoudri (qui font ce qui peuvent avec des personnages archétypaux as hell), tant Cogitore ne creuse jamais assez le lien qui unit ses deux amants maudits (à part le fait d'avoir un enfant en commun... et c'est tout), ni à rendre un tant soit peu palpable son émotion, tout juste plus élaborée qu'un téléfilm Lifetime.
En résulte une œuvre bancale, pleine de bonnes intentions malgré un message bardé de contradictions (le souci de vouloir prôner coûte que coûte la neutralité la plus absolue), mais qui s'auto-saborde continuellement, que ce soit par sa mise en scène sans ambition, son montage tronqué, son rythme décousu où ses dialogues frisant lourdement avec le ridicule (et que dire de l'ellipse finale façon happy ending so Disney ?).
Pas la catastrophe annoncée donc, mais pas franchement meilleur non plus.
Jonathan Chevrier
Acteurs : François Civil, Lyna Khoudri, Nathalie Richard,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget :
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min.
Synopsis :
Greg, officier de la DGSI, est envoyé sous une fausse identité pour infiltrer une ZAD. Il y rencontre Myriam, une militante écologiste. 18 mois plus tard, Greg retourne sur place pour une mission officielle, il retrouve Myriam et découvre qu’elle a un bébé. Déchiré entre son ambition professionnelle et un amour naissant, Greg doit faire un choix, qui peut tout changer. Car le temps presse, bientôt tout disparaîtra.
Critique :
Pas la grosse catastrophe annoncée, mais pas franchement meilleur non plus, #UneZoneADéfendre ne pêche pas tant dans sa vision du militantisme où de la brutalité policière, mais bien dans sa romance faisandée et jamais vraiment crédible, malgré l'alchimie du couple Civil/Khoudri. pic.twitter.com/hKtBz2B6ys
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 7, 2023
Cinéaste de l'amour, Romain Cogitore ?
On avait laissé le bonhomme il y a quatre ans avec une petite merveille de romance réaliste et dramatique, L'autre Continent, cartographie dense et douce-amère de l'amour capturé avec une sensibilité rare.
Une œuvre qui répondait déjà à un premier effort signé neuf ans plus tôt, en 2011, Nos résistances, plongée au cœur de la Seconde Guerre mondiale et de la résistance, vissé sur un adolescent - déjà François Civil - plus occupé par la pensée de sa bien-aimée (et l'idée de coucher avec elle), plutôt que de se préparer à bouter de l'envahisseur nazi.
Une nouvelle fois, c'est l'amour qui fait vibrer son cinéma avec le résolument casse-gueule - et le mot est faible - Une Zone à Défendre, première production française avec l'étiquette firme aux grandes oreilles sur la pellicule (directement pour sa plateforme maison) et qui, il est vrai, à au moins pour elle l'audace de voguer aux antipodes de la comédie facile et complice (90% du catalogue " originale " maison), au travers d'un drame sous fond d'immersion au cœur d'une ZAD.
Copyright THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE / Disney Plus France |
Un film qui se veut politique et un brin pédagogique donc, mais avant tout et surtout romantique, puisque autour de sa mise en image d'une communauté de militants écologistes anti-capitalistes et pacifiques, opposées à la construction d'un barrage dans le sud de la France, Cogitore tisse la romance impossible et Roméo et Juliettesque entre une jeune militante zadiste et un jeune policier de la DGSI, missionné pour infiltrer le groupe avant que les affres du cœur ne s'en mêle - le fameux " les opposés s'attirent " etc.
Les violons sont de sortis, le bonhomme - sur lequel toute la narration est vissée - est tiraillé entre la femme de sa vie et son bébé, et ses ambitions professionnelles, jusqu'ici, on nage à la fois en terrain très (trop?) balisé, mais aussi sur le territoire d'une actualité houleuse.
Contre toute attente, ce n'est pas tant dans ce versant de l'intrigue que le film pêche (il a le bon ton de ne jamais tombé dans la caricature aussi bien du militantisme, que de la brutalité policière, ce qui n'était pas gagné sur le papier), mais pleinement dans sa romance jamais réellement crédible malgré l'alchimie évidente entre François Civil et Lyna Khoudri (qui font ce qui peuvent avec des personnages archétypaux as hell), tant Cogitore ne creuse jamais assez le lien qui unit ses deux amants maudits (à part le fait d'avoir un enfant en commun... et c'est tout), ni à rendre un tant soit peu palpable son émotion, tout juste plus élaborée qu'un téléfilm Lifetime.
Copyright THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE / Disney Plus France |
En résulte une œuvre bancale, pleine de bonnes intentions malgré un message bardé de contradictions (le souci de vouloir prôner coûte que coûte la neutralité la plus absolue), mais qui s'auto-saborde continuellement, que ce soit par sa mise en scène sans ambition, son montage tronqué, son rythme décousu où ses dialogues frisant lourdement avec le ridicule (et que dire de l'ellipse finale façon happy ending so Disney ?).
Pas la catastrophe annoncée donc, mais pas franchement meilleur non plus.
Jonathan Chevrier