[CRITIQUE] : Cash
Réalisateur : Jérémie Rozan
Avec : Raphaël Quenard, Agathe Rousselle, Igor Gotesman, Antoine Gouy, Youssef Hajdi, Grégoire Colin,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français
Durée : 1h35min
Synopsis :
À Chartres, les Breuil, à la tête d’un important groupe de parfums, règnent sur la ville de père en fils. Toujours à Chartres, mais à des années-lumière de ce monde de luxe, Daniel Sauveur ne supporte plus la richesse insolente des Breuil et vit de petites combines. Quand le projet qu’il a monté avec son copain d’enfance est sabordé par le groupe, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger. Il se débrouille alors pour être embauché dans l’usine familiale et convainc ses collègues de dérober une partie du stock. Avec toujours le même objectif : faire tomber la plus puissante dynastie de la ville…
Critique :
Encore second couteau de luxe de la (bonne) comédie française il y a encore une poignée de mois (La Cour des miracles, Coupez!, Fragile, Je verrai toujours vos visages, Les Olympiades,...), Raphaël Quenard brigue déjà les premiers rôles et est en passe de devenir une de ses révélations comme on en voit très rarement dans l'hexagone.
Déjà étincelant dans Chien de la Casse de Jean-Baptiste Durand, dramédie à la fois lumineuse et douce-amer, une errance émouvante et existentielle façon double récit initiatique de deux mômes blessés, et en attendant de le voir à nouveau crapahuter du côté du cinéma savoureusement singulier de Quentin Dupieux, avec Yannick (il était déjà de la meilleure séquence/sketch de Fumer fait tousser, aux côtés de Blanche Gardin, également du casting), le voilà en vedette d'un Netflix Originals : Cash, premier long-métrage de Jérémie Rozan qui louche gentiment sur Le Monde est à toi de Romain Gavras, mais avec un vrai propos social à la clé.
Vrai/faux film de casse louchant à la fois sur le polar, le revenge movie, le film de gangsters et le drame social (oui, tout ça), tout en ne laissant jamais de côté ses oripeaux de comédie un brin piquante, le film se fait un objet gentiment improbable et hybride, qui assume fièrement ses influences (comme le Gavras, il ne cache absolument pas son hommage au cinéma béni de Martin Scorsese, peut-être même plus encore avec les monologues de son anti-héros titre) autant que ses origines (le récit à pour cadre la ville de Chartres), au coeur d'une histoire certes un brin convenu (et bardé de rebondissements pas toujours cohérents) et pas toujours bien croqués (quelques clichés faciles, des personnages à peine brossés, un dénouement qui contredit totalement toute la morale et le message anti-capitaliste du récit,...), mais mis en scène avec suffisamment d'énergie et d'entrain, pour tout du long garder l'intérêt de son auditoire vivace.
Cynique autant qu'il est insolent, politique autant qu'il est férocement ancré dans la société contemporaine, Cash, malgré quelques scories (l'apanage de tout premier effort), emporte pourtant l'adhésion non seulement pour son propos plutôt bien amené sur la lutte des classes, que pour la partition charismatique de Quenard, qui vampirise littéralement l'écran - quitte à laisser des miettes au reste de la distribution.
Une bien chouette séance tout de même, et encore plus dans un catalogue récent made in Netflix assez maigre.
Jonathan Chevrier
Avec : Raphaël Quenard, Agathe Rousselle, Igor Gotesman, Antoine Gouy, Youssef Hajdi, Grégoire Colin,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français
Durée : 1h35min
Synopsis :
À Chartres, les Breuil, à la tête d’un important groupe de parfums, règnent sur la ville de père en fils. Toujours à Chartres, mais à des années-lumière de ce monde de luxe, Daniel Sauveur ne supporte plus la richesse insolente des Breuil et vit de petites combines. Quand le projet qu’il a monté avec son copain d’enfance est sabordé par le groupe, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger. Il se débrouille alors pour être embauché dans l’usine familiale et convainc ses collègues de dérober une partie du stock. Avec toujours le même objectif : faire tomber la plus puissante dynastie de la ville…
Critique :
Aussi cynique qu'il est joliment ancré dans la société contemporaine et sous forte influence Scorsesienne,#Cash, malgré quelques scories, emporte pourtant l'adhésion non seulement pour son propos plutôt bien amené, son énergie détonnante et la partition enlevée de Raphaël Quenard pic.twitter.com/2bjeUlvvSG
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 6, 2023
Encore second couteau de luxe de la (bonne) comédie française il y a encore une poignée de mois (La Cour des miracles, Coupez!, Fragile, Je verrai toujours vos visages, Les Olympiades,...), Raphaël Quenard brigue déjà les premiers rôles et est en passe de devenir une de ses révélations comme on en voit très rarement dans l'hexagone.
Déjà étincelant dans Chien de la Casse de Jean-Baptiste Durand, dramédie à la fois lumineuse et douce-amer, une errance émouvante et existentielle façon double récit initiatique de deux mômes blessés, et en attendant de le voir à nouveau crapahuter du côté du cinéma savoureusement singulier de Quentin Dupieux, avec Yannick (il était déjà de la meilleure séquence/sketch de Fumer fait tousser, aux côtés de Blanche Gardin, également du casting), le voilà en vedette d'un Netflix Originals : Cash, premier long-métrage de Jérémie Rozan qui louche gentiment sur Le Monde est à toi de Romain Gavras, mais avec un vrai propos social à la clé.
Copyright Caroline Dubois / Netflix |
Vrai/faux film de casse louchant à la fois sur le polar, le revenge movie, le film de gangsters et le drame social (oui, tout ça), tout en ne laissant jamais de côté ses oripeaux de comédie un brin piquante, le film se fait un objet gentiment improbable et hybride, qui assume fièrement ses influences (comme le Gavras, il ne cache absolument pas son hommage au cinéma béni de Martin Scorsese, peut-être même plus encore avec les monologues de son anti-héros titre) autant que ses origines (le récit à pour cadre la ville de Chartres), au coeur d'une histoire certes un brin convenu (et bardé de rebondissements pas toujours cohérents) et pas toujours bien croqués (quelques clichés faciles, des personnages à peine brossés, un dénouement qui contredit totalement toute la morale et le message anti-capitaliste du récit,...), mais mis en scène avec suffisamment d'énergie et d'entrain, pour tout du long garder l'intérêt de son auditoire vivace.
Cynique autant qu'il est insolent, politique autant qu'il est férocement ancré dans la société contemporaine, Cash, malgré quelques scories (l'apanage de tout premier effort), emporte pourtant l'adhésion non seulement pour son propos plutôt bien amené sur la lutte des classes, que pour la partition charismatique de Quenard, qui vampirise littéralement l'écran - quitte à laisser des miettes au reste de la distribution.
Une bien chouette séance tout de même, et encore plus dans un catalogue récent made in Netflix assez maigre.
Jonathan Chevrier