[CRITIQUE] : De nos jours...
Réalisateur : Hong Sang-soo
Acteurs : Ki Joo-bong, Kim Min-Hee, Song Seon-mi,....
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Comédie.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h24min.
Synopsis :
Deux conversations en alternance à Séoul : une ancienne actrice est sollicitée par une débutante tandis qu’un vieux poète reçoit un admirateur. Les deux vedettes esquivent les questions existentielles de leur interlocuteur, la première songe à sa récente reconversion et le second bataille avec son sevrage d’alcool et de tabac.
De nos jours…, à la manière d’un haïku, invite à guetter ce qui importe intimement, ce qui fait le sel, chaque jour, de notre vie.
Critique :
Si les réunions Berlinoises et Cannoises ne seraient rien - où presque - sans leur dose " Sang-sooienne " annuelle, les salles obscures ne s'en sortirait pas forcément mieux sans leur double, voire triple, séance, selon les aléas de la distribution.
Plus prolifique qu'un Fassbinder à son époque, Hong Sang-soo nous revient avec une nouvelle merveille, De nos jours..., bijou de séance essentialiste aux âmes fatiguées, qui s'inscrit dans la même veine que son La Femme s'est échappe, où il s'attache cette fois à dépeindre la vérité d'une seule et même journée, à travers deux groupes de personnages qui n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre - au-delà d'une guitare.
Dans une épuration frôlant gentiment avec l'extrême, l'important aujourd'hui chez le cinéaste n'est plus tant de provoquer le vertige dans une lecture psychologique, thématique voire même symbolique de son histoire, mais bien de sensiblement jouer avec ce qu'il nous montre, donnant ses clés de compréhension à travers ses personnages et ce qu'ils disent et font.
D'autant que si ses œuvres ont toujours été des fictions à peine voilées sur sa propre vie, il se lance ici dans un parallèle encore plus édifiant avec sa propre existence, à travers le personnage du poète (littéralement nommé Hong), légèrement irritable et à la renommée fraîchement renouvelée, tandis que celui de Sangwon peut tout autant se voir, comme une variation cinématographique de Kim Min-hee - une actrice semi-retraitée cherchant à comprendre la prochaine étape de son existence.
Tout en délicatesse, dans des prises aussi longues que décontractées, embaumé dans la spontanéité et la langueur de la vie elle-même, le cinéaste se délecte des petits gestes comme une chorégraphie d'excellence, use de sa modestie pour mieux aborder avec subtilité des questionnements existentiels, dans ce qui peut se voir aussi bien comme une œuvre mineure (ce qui n'est absolument pas péjoratif, et encore plus ici), qu'une évocation délicieuse et - légèrement - profonde des petites choses qui font le sel de nos existences, et que l'on se doit de préserver coûte que coûte.
En gardant ses personnages continuellement vivants dans une société qui l'est tout autant (en arrière-plan, dans les dialogues), jusque dans son titre simplement évocateur (qui veut tout dire), le cinéaste nous empresse de se délecter et de profiter de chaque chose, à une heure où les plaisirs - comme le monde -, se font de plus en plus éphémère.
Il a, évidemment, parfaitement raison.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ki Joo-bong, Kim Min-Hee, Song Seon-mi,....
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Comédie.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h24min.
Synopsis :
Deux conversations en alternance à Séoul : une ancienne actrice est sollicitée par une débutante tandis qu’un vieux poète reçoit un admirateur. Les deux vedettes esquivent les questions existentielles de leur interlocuteur, la première songe à sa récente reconversion et le second bataille avec son sevrage d’alcool et de tabac.
De nos jours…, à la manière d’un haïku, invite à guetter ce qui importe intimement, ce qui fait le sel, chaque jour, de notre vie.
Critique :
Embaumé par la spontanéité et la langueur de la vie elle-même, #DeNosJours se délecte des petits gestes comme une chorégraphie d'excellence, dans ce qui peut se voir autant comme une œuvre mineure qu'une évocation délicieuse des petites choses qui font le sel de nos existences. pic.twitter.com/Z1I5MqovCK
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 19, 2023
Si les réunions Berlinoises et Cannoises ne seraient rien - où presque - sans leur dose " Sang-sooienne " annuelle, les salles obscures ne s'en sortirait pas forcément mieux sans leur double, voire triple, séance, selon les aléas de la distribution.
Plus prolifique qu'un Fassbinder à son époque, Hong Sang-soo nous revient avec une nouvelle merveille, De nos jours..., bijou de séance essentialiste aux âmes fatiguées, qui s'inscrit dans la même veine que son La Femme s'est échappe, où il s'attache cette fois à dépeindre la vérité d'une seule et même journée, à travers deux groupes de personnages qui n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre - au-delà d'une guitare.
Dans une épuration frôlant gentiment avec l'extrême, l'important aujourd'hui chez le cinéaste n'est plus tant de provoquer le vertige dans une lecture psychologique, thématique voire même symbolique de son histoire, mais bien de sensiblement jouer avec ce qu'il nous montre, donnant ses clés de compréhension à travers ses personnages et ce qu'ils disent et font.
Copyright Capricci Films |
D'autant que si ses œuvres ont toujours été des fictions à peine voilées sur sa propre vie, il se lance ici dans un parallèle encore plus édifiant avec sa propre existence, à travers le personnage du poète (littéralement nommé Hong), légèrement irritable et à la renommée fraîchement renouvelée, tandis que celui de Sangwon peut tout autant se voir, comme une variation cinématographique de Kim Min-hee - une actrice semi-retraitée cherchant à comprendre la prochaine étape de son existence.
Tout en délicatesse, dans des prises aussi longues que décontractées, embaumé dans la spontanéité et la langueur de la vie elle-même, le cinéaste se délecte des petits gestes comme une chorégraphie d'excellence, use de sa modestie pour mieux aborder avec subtilité des questionnements existentiels, dans ce qui peut se voir aussi bien comme une œuvre mineure (ce qui n'est absolument pas péjoratif, et encore plus ici), qu'une évocation délicieuse et - légèrement - profonde des petites choses qui font le sel de nos existences, et que l'on se doit de préserver coûte que coûte.
Copyright Capricci Films |
En gardant ses personnages continuellement vivants dans une société qui l'est tout autant (en arrière-plan, dans les dialogues), jusque dans son titre simplement évocateur (qui veut tout dire), le cinéaste nous empresse de se délecter et de profiter de chaque chose, à une heure où les plaisirs - comme le monde -, se font de plus en plus éphémère.
Il a, évidemment, parfaitement raison.
Jonathan Chevrier