[CRITIQUE] : À Contretemps
Réalisateur : Juan Diego Botto
Avec : Penélope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa,…
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Espagnol, Belge.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans un logement insalubre. A défaut, la police placera la petite en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme injustement menacée d’expulsion, et qui pour s’en sortir, tente de provoquer une révolte citoyenne. Alors que les heures défilent implacablement pour ces deux âmes en lutte, Madrid devient le lieu de toutes les colères...
Critique :
La douloureuse question des expulsions de logements est un sujet très rarement abordé par le septième art (on pense, instinctivement, au bouillant 99 Homes de Ramin Bahrani, mais les exemples ne sont pas légion), alors qu'elle est cruellement au cœur de nos sociétés contemporaines, et encore plus à une heure où les difficultés économiques et sociales frappent autant les classes les plus démunis que les classes dites moyennes - mais qui n'ont plus de moyennes que de nom.
Que le cinéma espagnol, par la force d'une comédienne aussi talentueuse et populaire qu'engagée, Penélope Cruz (ce qui offre au film, une caisse de résonnance toute particulière), se penche sur le sujet n'a donc rien d'anodin à une heure où la crise économique couplée à la pandémie du Covid-19, ont accentué la crise du logement et encore plus affaibli toute la nation, d'autant que l'action reste tout du long vissée dans le quartier d'Orcasitas, l'un des quartiers les plus populaires - et insalubres - de Madrid.
Dans ce contexte difficile, la narration s'attache à quatre destins.
Rafa tout d'abord, un avocat et militant social qui se bat chaque jour pour tenter d'éviter les expulsions et aussi pour protéger les plus démunis du quartier, tellement absorbé par sa tâche qu'il a abandonné sa compagne et son beau-fils. qui, bien qu'il ne l'envisage pas ainsi, sont la dernière de ses priorités.
Badía, une immigrée arabe qui vit dans son appartement avec sa fille, Azucena, une femme d'âge moyen, mariée et avec un jeune fils, qui survit avec les maigres revenus du foyer et avec une ordonnance d'expulsion imminente qui pèse sur le foyer; et enfin Teodora, une vieille veuve qui elle aussi, risque l'expulsion pour non-paiement du prêt de son fils...
Entre le puissant drame social Loachien (dans son esprit de solidarité, de militantisme, son engagement de comédiens non-professionnels pour accentuer le réalisme dur de son histoire) et le thriller nerveux mené tambour battant (très hispanique pour le coup), le tout enrobé dans une humanité authentique et jamais feinte, À contretemps, qui ne montre jamais dans sa maîtrise, qu'il est un premier effort (la mise en scène est assurée, le rythme savamment enlevé, sa direction d'acteurs fait ressortir le meilleur de ses comédiens), ne pêche in fine que dans son dernier tiers, un brin forcé et tire-larmes.
Un sacré premier long-métrage donc.
Jonathan Chevrier
Avec : Penélope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa,…
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Espagnol, Belge.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans un logement insalubre. A défaut, la police placera la petite en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme injustement menacée d’expulsion, et qui pour s’en sortir, tente de provoquer une révolte citoyenne. Alors que les heures défilent implacablement pour ces deux âmes en lutte, Madrid devient le lieu de toutes les colères...
Critique :
Furieusement dans l'air du temps, entre le puissant drame social Loachien et le thriller nerveux
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 5, 2023
mené tambour battant, le tout enrobé dans une humanité authentique et jamais feinte, #ÀContretemps impressionne par sa justesse et son réalisme dur, malgré un climax un brin forcé. pic.twitter.com/xjrGx7AL93
La douloureuse question des expulsions de logements est un sujet très rarement abordé par le septième art (on pense, instinctivement, au bouillant 99 Homes de Ramin Bahrani, mais les exemples ne sont pas légion), alors qu'elle est cruellement au cœur de nos sociétés contemporaines, et encore plus à une heure où les difficultés économiques et sociales frappent autant les classes les plus démunis que les classes dites moyennes - mais qui n'ont plus de moyennes que de nom.
Que le cinéma espagnol, par la force d'une comédienne aussi talentueuse et populaire qu'engagée, Penélope Cruz (ce qui offre au film, une caisse de résonnance toute particulière), se penche sur le sujet n'a donc rien d'anodin à une heure où la crise économique couplée à la pandémie du Covid-19, ont accentué la crise du logement et encore plus affaibli toute la nation, d'autant que l'action reste tout du long vissée dans le quartier d'Orcasitas, l'un des quartiers les plus populaires - et insalubres - de Madrid.
Copyright Condor Distribution |
Dans ce contexte difficile, la narration s'attache à quatre destins.
Rafa tout d'abord, un avocat et militant social qui se bat chaque jour pour tenter d'éviter les expulsions et aussi pour protéger les plus démunis du quartier, tellement absorbé par sa tâche qu'il a abandonné sa compagne et son beau-fils. qui, bien qu'il ne l'envisage pas ainsi, sont la dernière de ses priorités.
Badía, une immigrée arabe qui vit dans son appartement avec sa fille, Azucena, une femme d'âge moyen, mariée et avec un jeune fils, qui survit avec les maigres revenus du foyer et avec une ordonnance d'expulsion imminente qui pèse sur le foyer; et enfin Teodora, une vieille veuve qui elle aussi, risque l'expulsion pour non-paiement du prêt de son fils...
Entre le puissant drame social Loachien (dans son esprit de solidarité, de militantisme, son engagement de comédiens non-professionnels pour accentuer le réalisme dur de son histoire) et le thriller nerveux mené tambour battant (très hispanique pour le coup), le tout enrobé dans une humanité authentique et jamais feinte, À contretemps, qui ne montre jamais dans sa maîtrise, qu'il est un premier effort (la mise en scène est assurée, le rythme savamment enlevé, sa direction d'acteurs fait ressortir le meilleur de ses comédiens), ne pêche in fine que dans son dernier tiers, un brin forcé et tire-larmes.
Un sacré premier long-métrage donc.
Jonathan Chevrier