[CRITIQUE] : Bird Box Barcelona
Réalisateurs : David et Àlex Pastor
Acteurs : Mario Casas, Georgina Campbell, Diego Calva,...
Distributeur : Netflix France
Budget :
Genre : Épouvante-horreur, Thriller, Drame.
Nationalité : Américain, Espagnol.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Les producteurs du phénomène mondial Bird Box présentent Bird Box Barcelona, qui vient enrichir l'univers ayant captivé le public en 2018. Après qu'une force mystérieuse a décimé la population mondiale, Sebastian doit tenter de survivre dans les rues désertes de Barcelone. Tandis qu'il forme une alliance de fortune avec d'autres survivants pour fuir la ville, une menace plus sombre encore se profile.
Critique :
Pas désagréable, voire même plus captivant dans son mysticisme, que le film original, mais trop familier et/où paresseux dans son méli-mélo apocalyptique pour marquer, #BirdBoxBarcelona n'a pas grand chose à montrer, logique pour un film où il faut apprendre à vivre sans voir. pic.twitter.com/G5B8L1CLQ0
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 15, 2023
Boursouflé par ses nombreuses ellipses autant que par sa volonté de ne rien montrer - ou presque - et un concept qui désamorce lui-même à la fois sa cohérence et sa propre tension, Bird Box de Susanne Bier, loin de la séance radicale espérée, incarnait in fine un cauchemar frustrant et maladroit, à peine relevé par la prestation impliquée de Sandra Bullock.
Longtemps teasé sans réellement prendre forme (tant mieux, dans un sens), suite au succès impressionnant - donc incompréhensible - du film, l'hypothètique seconde aventure de la pauvre Malorie se voit damner le pion par un spin-off tout aussi improbable, Bird Box Barcelona, chapeauté par le tandem David et Àlex Pastor, et qui permet à la firme au Toudoum d'apporter sa pierre à l'édifice d'un été cinéma particulièrement riche en bandes horrifiques.
Copyright ANDREA RESMINI/NETFLIX |
Plutôt aguicheur sur le papier, autant de par son cadre (quitter enfin la vision apocalyptique systématiquement où presque, américaine, pour un regard plus européen), que dans sa volonté louable de développer un brin la mythologie de ce qui est, aujourd'hui, une saga, le film rentre cela dit très (trop) vite dans le rang, sorte de rip-off plus où moins assumé de Sans un Bruit et de The Last of Us, qui perd douloureusement au jeu des comparaisons.
Annoncé dans la même timeline que le film d'origine, pour mieux montrer ce qui se passe en Europe lorsque de mystérieux monstres arrivent (mais gardés, comme dans Bird Box, hors champ), qu'une vague de suicides s'enclenche et que l'humanité s'effondre, le tout vissé sur un tandem familier (un veuf tente de protéger une femme et une môme pré-adolescente dans une Espagne post-apocalyptique... The Last of Us donc), la péloche, évidemment plus désespérée qu'horrifique , capitalise sur la même anxiété latente d'une menace que l'on ne voit jamais - et que l'on ne doit pas voir -, et la même paranoïa face aux rescapés, tout en épousant la même dynamique redondante (principalement fuir), à quelques nuances près (les fameux Seers, qui réagissent à la vue des créatures non pas par le suicide, mais en devenant obsédées par le fait de les regarder, tout en poussant les autres à faire de même - et donc de mourir).
Copyright ANDREA RESMINI/NETFLIX |
Pas désagréable donc, voire même plus captivant dans son mysticisme et son mystère, que le film original (qui n'avait aucune assise religieuse), mais bien trop familier et/où paresseux et lisse dans son méli-mélo apocalyptique pour pleinement marquer (l'écriture ne se borne même pas à donner de la substance, à des personnages secondaires n'étant là que pourbetre des victimes jetables), Bird Box Barcelona n'a pas grand chose à montrer, logique après tout pour un film où il faut, justement, apprendre à vivre sans voir...
Jonathan Chevrier