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[CRITIQUE] : Medellín


Réalisateur : Franck Gastambide
Avec : Franck Gastambide, Simon Abkarian, Ramzy Bedia, Anouar Toubali, Brahim Bouhlel, Essined Aponte, Raymond Cruz, Mike Tyson,…
Distributeur : Amazon Pride Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min

Synopsis :
Pablito est un jeune Youtubeur, fasciné par Pablo Escobar. Il décide de réaliser son rêve en partant à Medellin sur les traces du baron de la drogue. Quelques jours plus tard, c'est par une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, que le monde découvre que Pablito est aux mains de dangereux narcos, qui exigent une énorme rançon pour le libérer. " Plata o Plomo ! " . Mais ce que les Narcos ignorent c'est que Pablito a un grand frère et que ce grand frère a un plan aussi simple que totalement insensé : monter une équipe, faire une descente en Colombie pour affronter les hommes du cartel et ramener son petit frère sain et sauf.



Critique :


Après avoir offert un contrôle technique moderne et irrévérencieux à une franchise made in France qui en avait douloureusement besoin (Taxi 5, qui n'a malheureusement pas appelé de suite), Franck Gastambide, rookie charismatique et attachant du septième art hexagonal menant habituellement sa carrière entre les comédies - majoritairement - potaches et les séries B musclés, avait pris son temps avant de revenir derrière la caméra, s'offrant quelques prestations remarqués aussi bien du côté du drame intime (l'excellent La Surface de réparation de Christophe Régin), de la comédie socialo-romantique gentiment farfelue (Damien veut changer le monde de Xavier de Choudens) où même le thriller burné (Sans Répit de Régis Blondeau).

Cinq ans plus tard donc, et à l'instar de son comparse Malik Bentalha avec Jack Mimoun et les secrets de Val Verde, il laissait entrevoir l'idée d'entrechoquer la comédie gentiment régressive et le film d'aventure musclé - avec un doigt de cartel colombien - pour Medellín, résolument son effort le plus ambitieux à ce jour.

Copyright Amazon Prime Video

Tissé autour d'une mission de sauvetage suicide qui fera pâlir de jalousie John Matrix et son explosion toute entière de l'armée du fictif Val Verde (un grand frère aimant vient sauver des griffes de narcos colombiens, son petit frère un peu trop fan de Pablo Escobar), le film délaisse cependant très vite les contours d'un very bad trip en terres hostiles (comme Pataya) pour bifurquer agréablement vers le terrain sinueux de l'actionner sauce Fast and Furious (le clin d'œil est loin d'être anodin), solide dans ses envolées burnées (avec un découpage pas toujours heureux, mais définitivement plus maîtrisé que pour Taxi 5), porté par une générosité furieusement enthousiasmante et une gravité étonnante - notamment dans son dernier tiers.

S'améliorant de film en film, gentiment sous référence et porté par une cinématographie très ricaine, Gastambide s'éclate et se fait plaisir (Mike Tyson vient joyeusement cabotiner, Raymond Cruz vient exploser quelques scènes de son charisme), vient pimper un cahier des charges gentiment plus élevé que la moyenne des bisseries de feu Europa Corp, et concocter l'un des (LE ?) meilleurs films français issus du catalogue difficilement défendable de Prime Vidéo.
Pas de surprise avec le bonhomme, juste du kiffe.


Jonathan Chevrier


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