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[CRITIQUE] : Le Challenge


Réalisateur : Gene Stupnitsky
Avec : Jennifer LawrenceAndrew Barth FeldmanLaura Benanti, Matthew Broderick,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min

Synopsis :
Maddie est sur le point de perdre sa maison d’enfance et elle pense avoir trouvé la solution à ses problèmes financiers lorsqu’elle tombe sur une offre d’emploi intrigante : parents fortunés cherchent quelqu’un pour emmener Percy, leur fils introverti de 19 ans, dans une série de « dates » afin de le décoincer avant qu’il ne parte pour l’université. A la grande surprise de Maddie, Percy rend ce challenge plus compliqué que prévu et le temps est compté. Elle a un été pour relever ce challenge ou se retrouver sans toit.



Critique :


Tomber un brin en désuétude au-delà des odyssées vachardes de Seth Rogen et sa bande (elles-mêmes absentes depuis un petit moment dans les salles obscures), la comédie US piquante était appelée à revenir, comme souvent, par cycle, et ce n'est que par le succès de quelques bouteilles savamment jetées à la mer, qu'il pourrait de nouveau s'inscrire dans le riche des paysages des sorties estivales annuelles.

Une bouteille telle que Le Challenge (No Hard Feelings en V.O., bien meilleur titre évidemment) de Gene Stupnitsky, scénariste sur un désopilant Bad Teacher dont il reproduit plus où moins justement la même structure, avec quelques petites nuances près : une anti-héroine déterminée et capable des stratagèmes les plus retors possibles pour mener à bien son objectif étonnamment (très) précis, dont séduire/bouffer une sorte d'agneau fragile pour le loup féroce qu'elle est.
Une anti-héroine chez qui la bienséance où même Les strictes règles de la vie en communauté, sont des notions futiles en comparaison de son individualisme exacerbé.

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Soit ici Maddie (une Jennifer Lawrence qui n'a définitivement rien à envier à Cameron Diaz, dans ce qui peut se voir comme son premier vrai rôle comique à part entière), 32 ans, qui parvient tant bien que mal à nous faire adhérer à son éthique subversive - et jouissive -, dans sa quête de récupérer une voiture pour continuer son job de chauffeur Uber, puisqu'elle s'est fait saisir la sienne au moment même où nous la découvrons (elle n'est pas douée pour payer des impôts, et sa maison est également sur la scellette).
C'est alors qu'elle tombe sur l'annonce du siècle : une annonce sur Craiglist qui offre une voiture gratuite à quiconque peut «sortir» avec Percy Feldman, 19 ans au compteur, un jeune homme timide et futur fier produit de Princeton, dont les parents veulent désespérément faire sortir de sa coquille, par peur qu'il ne soit pas vraiment adapter au monde d'aujourd'hui.

Et par sortir, il faut comprendre purement et simplement coucher avec le gamin.
Dénuée de toute culpabilité (et d'une notion toute particulière de la frontière entre le bien et le mal), elle commence alors à se lier d'amitié avec Percy, et alors que les deux se rapprochent et que Maddie essaye désespérément de séduire sa proie pour obtenir plus vite le gros lot, rien ne se passe - évidemment - comme prévu...

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Comédie potacho-torride qui n'aurait certainement pas été produite sur une inversion des genres (et c'est peut-être, là aussi, l'un des souci qui caractérise son écriture limitée), sur une âme difficilement défendable qui commence à diluer l'eau de son vin (comprendre : réaliser qu'elle profite d'un jeune homme au bon cœur pour des raisons férocement égoïstes), Le Challenge peine à faire totalement mouche tant il ne sait jamais vraiment sur quel pied danser, dans sa tentative d'incarner à la fois un coup de rétroviseur nostalgique sur l'âge d'or de ce sous-genre de la comédie US (même s'il n'est pas intrinsèquement drôle, et qu'il tire son humour plus des performances que de ses situations et dialogues), une remise à niveau 2.0 avec un - léger - penchant progressiste (on reste quand même dans une vision stéréotypée de la " Hot Mess " habituelle), et une modeste auscultation de la génération Z (où l'on essaye plus de comprendre que de se moquer); le tout enrobé d'une écriture maladroite et d'une sincérité pas toujours à-propos.

Dommage tant Jennifer Lawrence y met (vraiment) du sien (dans un rôle difficile et à l'écriture jamais sûre, où elle doit être à la fois douce, égoiste et autoritaire) et que l'humour tout en physicalité d'Andrew Barth Feldman (un cousin de Sheldon Cooper et McLovin, dont l'interprétation du hit Maneater est géniale), fait gentiment son office et rompt un brin la prévisibilité d'une intrigue qui, une fois lancée, ne réserve que trop peu de rebondissements.

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Si l'on ne boudera pas son plaisir (quelques séquences sont vraiment hilarantes) à la vision de No Hard Feelings, qui aurait pu profiter un peu plus de sa jolie galerie de seconds couteaux (totalement inexistante), on ne criera pas non plus à la comédie de l'année, et encore moins à celle de la semaine (Asteroid City ❤).
L'été commence doucement donc.


Jonathan Chevrier


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