[CRITIQUE] : Blood on Her Name
Réalisateur : Matthew Pope
Acteurs : Bethany Anne Lind, Will Patton, Jimmy Gonzales,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min
Synopsis :
La décision paniquée d'une femme de dissimuler un meurtre accidentel devient incontrôlable lorsque sa conscience exige qu'elle rende le corps du défunt à sa famille.
Critique :
Tout commence par une marre de sang coulant lentement sur un béton glacé.
On découvre une femme, logiquement secouée par la situation et elle aussi éclaboussée par ce même sang qui, on le découvrira très vite, n'est pas le sien mais celui d'un homme dont elle vient de fracasser le crâne.
De toute évidence, c'était de la légitime défense, mais ce sang qui ne cesse de couler et de s'étaler sur le sol menace d'entâcher quelques choses qui la touche plus frontalement : son avenir et celui des siens.
Ses halètements déchirant transpercent l'air, elle commence à paniquer et sait désormais que sa seule préoccupation est de dissimuler le corps, coûte que coûte.
Une ouverture choc qui sert de point de départ aussi mystérieux que captivant au premier long-métrage de Matthew Pope, Blood on Her Name, gentiment logé entre le thriller captivant, le revenge movie brutal et le western baroque, vissé sur la lente déliquescence du quotidien déjà brinquebalant, d'une femme acculée dans les cordes par une société patriarcale et une masculinité toxique gangrennant le moindre contour de son existence.
Mère célibataire et mécanicienne, Leigh Tiller (Bethany Anne Lind, juste formidable), évolue depuis toujours dans un univers défini par les hommes, d'un père shérif bourru qui a une présence écrasante sur son existence à l'ombre d'un ex emprisonné qui plane sur son garage, en passant par un fils délinquant dont elle peine à écarter du même chemin criminel de son géniteur.
Une vraie anti-héroïne anxieuse, qui essaie de garder sa famille unie et son univers entier même s'il tombe en lambeaux, et qui doit donc négocier avec un mort et une maladresse (et une empathie sincère pour la famille du défunt) qui ne peut que la mener à sa perte...
Apre et radical, le film attire son auditoire par l'odeur putride du sang avant de le renverser par la puissance émotionnelle que convoque le trouble de son anti-héroïne désespérée dont on épouse les tourments autant que la sincère quête de rédemption, dans un drame mystérieux à la dynamique étonnante (l'élément perturbateur qui vient renverser les cartes, intervient dès l'ouverture), qui distille ses vérités au compte-gouttes et vient savoureusement bousculer les contours familiers d'une narration qui a le bon ton de rester tout du long vissé sur son sujet, un personnage à la fiabilité relative dont la dureté apparente ne masque qu'à peine la fragilité.
Fable sombre fermement ancré dans le réel, d'une noirceur et d'une intensité implacables, Blood on Her Name, à peine tronqué par une direction d'acteur parfois bancale, se fait une plongée captivante et chaotique dans la noirceur de l'âme humaine et de ses dilemmes moraux.
Un sacré premier effort, tendu et moralement complexe dont on est bien content que la plateforme Shadowz ait mis la main dessus.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Bethany Anne Lind, Will Patton, Jimmy Gonzales,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min
Synopsis :
La décision paniquée d'une femme de dissimuler un meurtre accidentel devient incontrôlable lorsque sa conscience exige qu'elle rende le corps du défunt à sa famille.
Critique :
D'une noirceur et d'une intensité implacables, gentiment logé entre le thriller et le western baroque, #BloodOnHerName, à peine tronqué par une direction d'acteur hésitante, se fait une plongée captivante et chaotique dans la noirceur de l'âme humaine et de ses dilemmes moraux. pic.twitter.com/v9iY9ubXC9
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 22, 2023
Tout commence par une marre de sang coulant lentement sur un béton glacé.
On découvre une femme, logiquement secouée par la situation et elle aussi éclaboussée par ce même sang qui, on le découvrira très vite, n'est pas le sien mais celui d'un homme dont elle vient de fracasser le crâne.
De toute évidence, c'était de la légitime défense, mais ce sang qui ne cesse de couler et de s'étaler sur le sol menace d'entâcher quelques choses qui la touche plus frontalement : son avenir et celui des siens.
Ses halètements déchirant transpercent l'air, elle commence à paniquer et sait désormais que sa seule préoccupation est de dissimuler le corps, coûte que coûte.
Une ouverture choc qui sert de point de départ aussi mystérieux que captivant au premier long-métrage de Matthew Pope, Blood on Her Name, gentiment logé entre le thriller captivant, le revenge movie brutal et le western baroque, vissé sur la lente déliquescence du quotidien déjà brinquebalant, d'une femme acculée dans les cordes par une société patriarcale et une masculinité toxique gangrennant le moindre contour de son existence.
Mère célibataire et mécanicienne, Leigh Tiller (Bethany Anne Lind, juste formidable), évolue depuis toujours dans un univers défini par les hommes, d'un père shérif bourru qui a une présence écrasante sur son existence à l'ombre d'un ex emprisonné qui plane sur son garage, en passant par un fils délinquant dont elle peine à écarter du même chemin criminel de son géniteur.
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Une vraie anti-héroïne anxieuse, qui essaie de garder sa famille unie et son univers entier même s'il tombe en lambeaux, et qui doit donc négocier avec un mort et une maladresse (et une empathie sincère pour la famille du défunt) qui ne peut que la mener à sa perte...
Apre et radical, le film attire son auditoire par l'odeur putride du sang avant de le renverser par la puissance émotionnelle que convoque le trouble de son anti-héroïne désespérée dont on épouse les tourments autant que la sincère quête de rédemption, dans un drame mystérieux à la dynamique étonnante (l'élément perturbateur qui vient renverser les cartes, intervient dès l'ouverture), qui distille ses vérités au compte-gouttes et vient savoureusement bousculer les contours familiers d'une narration qui a le bon ton de rester tout du long vissé sur son sujet, un personnage à la fiabilité relative dont la dureté apparente ne masque qu'à peine la fragilité.
Fable sombre fermement ancré dans le réel, d'une noirceur et d'une intensité implacables, Blood on Her Name, à peine tronqué par une direction d'acteur parfois bancale, se fait une plongée captivante et chaotique dans la noirceur de l'âme humaine et de ses dilemmes moraux.
Un sacré premier effort, tendu et moralement complexe dont on est bien content que la plateforme Shadowz ait mis la main dessus.
Jonathan Chevrier