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[FUCKING SERIES] : The Diplomat : Sauver son mariage où le monde ?


(Critique - avec spoilers - de la saison 1)


Si The Night Agent est entré en un éclair, dans le Top 10 des séries Netflix les les plus regardées de tous les temps - pas mal pour une série sans " stars " -, et que la merveilleuse et piquante Acharnées est venu tromper plusieurs mois de vache maigre d'un point de vue qualitatif (un vrai pari audacieux comme on en voit trop peu), il semblerait (enfin) que la firme au Toudoum ait sortie l'artillerie lourde pour nourrir un catalogue série de plus en plus famélique.

D'autant que la plateforme semble avoir définitivement enclenché un changement de braquet côté public cible, délaissant un brin les adolescents pour une télévision à l'ancienne, presque de " papa " : plus simple, musclée et allant définitivement à l'essentiel.

Copyright Alex Bailey/Netflix

Sensiblement plus complexe et moins régressif que le show chapeauté par Shawn Ryan, le thriller politique The Diplomat porté par la merveilleuse Keri Russell, s'inscrit néanmoins dans cette même mouvance, lui qui s'articule autour des aléas d'une agente des services étrangers de carrière plongée au milieu d'une crise internationale lorsqu'elle a été nommée nouvelle ambassadrice des États-Unis au Royaume-Uni.
Pour ne rien gâcher, elle doit en plus de ses crises internationales à gérer, négocier avec quelques problèmes intimes dont la plupart sont causés par son mari Hal, ancien diplomate/ambassadeur de carrière lui-même, qui refuse de rester dans l'ombre et laisser sa femme être à la hauteur du poste et de ses responsabilités...

Après vision, il n'y a in fine rien de détonnant dans le fait de considérer la série, à l'aube pour le moment de sa première saison, comme une sorte de fusion tranquille entre la légèreté mélodramatique des séries du " Shonda Rhimes Universe ", et une plongée mi-hollywoodienne (et son spectre d'action si familier), mi-Sorkinienne dans les arcanes de la politique internationale (le tout avec en sous-texte une réflexion sur le rapport inégal entre les hommes et les femmes effectuant la même profession), tant Debora Cahn est une héritière des deux écoles (elle a écrit sur À la maison blanche et Grey's Anatomy, et s'est son premier show en solo).

Même s'il est encore un peu (trop) tôt pour la faire figurer sur un même pied d'égalité que ses deux figures tutélaires, impossible de ne pas louer la volonté de la showrunneuse de croquer une exploration approfondie de ce que signifie être diplomate, de la tension - personnelle et professionnelle - aux sacrifices qui découlent d'une telle profession, d'autant qu'elle ajoute l'élément loin d'être négligeable de le suivre d'un point de vue féminin, phare imperturbable dans un monde traditionnellement d'hommes et au sexisme plus où moins subtil.

Copyright Alex Bailey/Netflix

Un poil plus réaliste que ses camarades contemporains (tellement qu'elle semble presque d'un autre temps, un pur produit network du début des années 2000 qui est pourtant au fait des conflits internationaux actuels), même si son ambition d'arborer un récit complexe met parfois à rude épreuve la crédulité de sa narration, d'autant qu'elle étend parfois un peu trop pour son bien parfois, le facteur de divertissement/cynisme jusqu'à son point de rupture; The Diplomat, qui a le bon ton de suivre l'exemple d'une réalité relative comme House of Cards, sans jamais épouser ses dérives provocatrices, mérite qu'on lui laisse le temps de s'épanouir et de prouver la profondeur de ses chicaneries politiques, ne serait-ce que pour rendre justice à la prestation magistrale d'une Keri Russell (bien accompagnée par les excellents David Gyasi et Rufus Sewell), qui trouve enfin un rôle à sa mesure après The Americans, en Wonder Woman fatiguée par l'absurdité et la bêtise de l'homme.

Alors certes, si tout est construit tel un château de cartes qui menace continuellement de s'effondrer sous le moindre regard un tant soit peu attentif, il ne faut pas grand chose à la série pour solidifier ses bases et vite devenir incontournable.
La preuve, elle arrive déjà à être addictive même dans ses faiblesses...


Jonathan Chevrier
 

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