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[CRITIQUE] : Shazam ! La Rage des Dieux


Réalisateur : David F. Sandberg
Acteurs : Zachary Levi, Helen Mirren, Lucy Liu, Rachel Zegler, Meagan Good, Adam Brody, D.J. Cotrona,...
Distributeur : Warner Bros. Pictures France
Budget : -
Genre : Fantastique, Action, Aventure, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 2h10min

Synopsis :
Suite des aventures de Billy Batson, ado capable de devenir un super-héros adulte lorsqu'il prononce le mot "Shazam !".
Investis des pouvoirs des dieux, Billy Batson et ses copains apprennent encore à concilier leur vie d’ados avec leurs responsabilités de super-héros dès lors qu’ils se transforment en adultes. Mais quand les Filles de l’Atlas, trio d’anciennes déesses ivres de vengeance, débarquent sur Terre pour retrouver la magie qu’on leur a volée il y a longtemps, Billy, alias Shazam, et sa famille s’engagent dans une bataille destinée à conserver leurs superpouvoirs, à rester en vie et à sauver la planète. Mais une bande d’adolescents peut-elle vraiment empêcher la destruction du monde ? Et, surtout, Billy en a-t-il seulement envie... ?



Critique :


À une heure où le tandem Warner Bros. Discovery/DC a totalement acté l'idée de bazarder sans envie les restes de son DCEU avant de faire table rase, en espérant récolter suffisamment de billets verts pour rentrer dans ses frais et ne pas accentuer plus que de raison son déficit colossal, comment avoir un tant soit peu de volonter à l'idée de se fader le premier de ses quatre cavaliers de l'apocalypse (The Flash, Blue Beetle et Aquaman and The Lost Kingdom suivront jusqu'à décembre), dans une salle obscure qui elle-même n'est pas motivée à le projeter ?

C'est tout le paradoxe qui habite et/où habitera votre potentielle séance de Shazam ! La Rage des Dieux de David F. Sandberg, suite directe d'un premier opus qui nous avait étonnamment séduit en 2019, une modeste et ludique origin story joliment ancrée dans son époque, qui ne voyait jamais plus loin que son statut de bon petit divertissement super-héroïco-familial bienveillant et sincère.
Son extension en revanche, symbole d'un DCEU à la dérive, n'a définitivement pas le même charme et encore moins la même modestie, en bonne séquelle suivant la règle Hollywoodienne du " bigger, faster but not better "...

Copyright 2021 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & DC

Tout second opus, pas uniquement super-héroique il est vrai, à une facheuse tendance à se perdre dans une surenchère qui lui joue souvent des tours, notamment dans sa propension à alourdir sa liste de sous-intrigues et/où personnages pour embrasser une approche " d'univers connecté ", aussi maladroitement avancé soit-il dans le DC-verse (toute période confondue).
Mais dans un cas comme Shazam!, monument sur papier tant les aventures de Billy Batson a passé les quatre-vingt-dix balais sur le papier glacé, la connection aux autres super-héros cinématographiques étaient presque essentielle pour attirer un tant soit plus l'intérêt autour d'une franchise mineure, pas même invitée au bal malade de la Justice League, faux caméo risible de Superman en prime (et tellement mentionnés ici que l'on se demande pourquoi ils ne sauvent pas le monde eux-mêmes).

La Rage des Dieux pousse sensiblement le curseur au point de non-retour, empilant six super-héros principaux croqués à la truelle et sans réelle évolution depuis le premier opus (d'autant que la dynamique déjà complexe est encore plus exacerbée par le fait que tous où presque - excepté Mary donc - sont incarnés par deux personnalités différentes, adolescentes ET adultes), ainsi que trois méchants insignifiants dans un blockbuster d'à peine plus de deux heures, à l'intrigue aussi simple que furieusement incohérente.

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On y suit donc les aternoiements des trois filles du Titan/Dieu Atlas, d’anciennes déesses ivres de vengeance - enfin surtout Hespera et Kalypso - qui débarquent sur Terre pour retrouver la magie qu’on leur a volée et faire en sorte que l'armée de feu papounet domine le monde... voilà.
Pas plus de motivation - même vintage - dans la besace (elles sont méeeeeechantes, ça suffit) ni même de liant dans une narration laborieuse, recyclant peu où proue les mêmes dynamiques personnelles pour chacun des membres de la " Shazam family " tant elle n'a jamais vraiment la volonté d'explorer en profondeur ses personnages, presque consciente trop tard n'a pas vraiment compris trop quoi faire avec cette équipe B à peine bonne à fumer du vilain générique (alors que transplanter les personnalités de six enfants immatures dans des corps surpuissants est une prémisse intrinsèquement géniale).

Un comble quant le charme même du premier opus (dont le thème charnière était la famille) résidait justement dans sa manière habile d'équilibrer l'aspect ridiculement assumé de sauver le monde directement depuis les confins confortables de Philadelphie, et une proprension à laisser s'exprimer le coeur de ses adolescents dont les désirs étaient avant tout et surtout de trouver leur place dans le monde, et de se connecter aux autres.

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Ici, l'écriture jadis désinvolte (dans le bon sens du terme) et inspiré, laisse place à une plume essorée qui survole à peu près tout ce qui lui tombe sous la main, même des sous-textes en lien avec ceux du premier film (comme la peur légitime de Billy, à l'aube de la majorité, de vieillir seul et en dehors de sa famille adoptive, qui va totalement à contrario de la manière dont agit son pendant super-héroique qui vampirise tout son temps de présence).
À tel point que le seul personnage un tant soit bien croqué et/où plaisant à suivre reste Freddy (encore et toujours harcelé au lycée), notamment grâce à sa romance sincère avec Anthea, la plus mesurée des trois filles d'Atlas.

À défaut de reproduire tout ce qui était charmant, le film double consciencieusement tout ce le rendait instantanément jetable au point qu'il est doucement ironique de voir débarquer dans l'équation Wonder Woman (dans un caméo dispensable), tant il est impossible de ne pas penser à la débandade Wonder Woman 1984 qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau - jusque dans son troisième acte façon carnage CGI-esque débile et illisible (qui pille tranquillou X-Men : Days of Future Past).
Même ses pistes intéressantes, petites bouées dans une piscine crasseuse et surchargée (le ressentiment de Philly envers ses super-héros de sa ville natale, le manque d'engagement de ses dits mômes envers leurs rôles,...), sont abandonnées aussi vite qu'elles sont jetées à l'eau.

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En l'absence d'un minimum de coeur et d'un méta-humour digeste, tous ses défauts ne peuvent qu'exploser à l'écran dans une agonie spectaculaire et bruyante (dialogues navrants, intrigue prétexte, vilains insignifiants et au traitement éculé, exposition fastidieuse, CGI bâclés et/où sans inspiration,...), malgré quelques plaisirs férocement involontaires (un placement de produit dantesque d'Helen Mirren).
On s'en doutait déjà un minimum mais cela fait tout de même un petit pincement tant on avait apprécié le premier opus : non, la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, et Shazam ! La Rage des Dieux est du même niveau si ce n'est pire, que le déjà difficilement défendable Black Adam.

Le plus fou c'est qu'une scène mid-crédit, sans aucun doute validée par Gunn et Safran, ouvre sensiblement la porte à un retour et non à une condamnation du héros et de la franchise.
Damn you DC...


Jonathan Chevrier


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