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[CRITIQUE] : Neneh Superstar


Réalisateur : Ramzi Ben Sliman
Avec : Oumy Bruni GarrelCécile FarguesMaïwenn, Aïssa Maïga,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min

Synopsis :
Née pour danser, Neneh est une petite fille noire de 12 ans qui vient d'intégrer l'école de ballet de l'Opéra de Paris. Malgré son enthousiasme, elle va devoir redoubler d'efforts pour s'arracher à sa condition et se faire accepter par la directrice de l'établissement, Marianne Belage. Cette dernière est en effet la garante des traditions et porteuse d'un secret qui la relie à la petite ballerine.



Critique :


Si les bonnes intentions ne font jamais véritablement un film, il arrive toute fois que certaines d'entre elles peuvent au moins en nourrir le propos et ce même si la production en elle-même, s'échine a férocement se mettre des bâtons dans les roues.
C'est définitivement tout le paradoxe qui anime le second long-métrage écrit et réalisé par Ramzi Ben Sliman (Ma Révolution), Neneh Superstar, une comédie dramatique catapultée au coeur de l'école de baller de l'Opéra de Paris qui ne sait, ironiquement, pas vraiment sur quel pied danser d'autant qu'elle recycle un schéma narratif tellement familier au sein du cinéma hexagonal, qu'il n'y a même pas besoin de poser son fessier dans une salle obscure pour en prédire le moindre mouvement jusqu'à son générique de fin.
Mais à une heure où si tout n'a pas encore été dit et filmé, tout semble se ressembler avec un cynisme irritant - pour être poli -, le manque d'originalité n'est plus foncièrement un défaut en soi, tant ce n'est jamais vraiment la destination mais bien le voyage - et comment il nous transporte - qui compte.

Copyright Mika Cotellon - 2022 Gaumont - France 2 Cinéma - Gaumont animation

Rien de mal dès lors à voir débarquer une énième - potentiellement - belle histoire scrutant comment, en dépit de ses origines, une figure juvénile combat les préjugés et le plafond de verre imposé par notre société sensiblement discriminante, pour s'émanciper et concrétiser leur rêve; tant tout n'est qu'une question de foi, à la fois celle qui fait vivre le film et celle qu'il est censé en son spectateur.
Mais c'est bien là que pêche le long-métrage, cette croyance en son histoire qu'il ne suscite jamais vraiment, lui dont l'écriture manichéenne ne donne pas assez de puissance aussi bien à son récit et à ses personnages (très) caricaturaux, qu'à sa critique frontale du racisme systémique - jamais caché - et de la reproduction sociale au sein de la (très) conservatrice institution culturelle française qu'est le ballet de l'Opéra de Paris, définitivement peu portée sur la diversité.
Difficile donc de totalement se prendre au jeu de cette chronique d'un bousculement des traditions par une ado rebelle, affrontant la rigidité réactionnaire incarnée par une directrice/tortionnaire qui ne fait que reproduire les mêmes brimades qu'elle a subit, en raison de ses origines, dans sa jeunesse.
Les ficelles sont grosses donc pour tisser un discours fort sur la nécessité de privilégier l'inclusion social et de lutter contre la discrimination raciale et de classe, et ce n'est pas la partition pourtant énergique d'Oumy Bruni Garrel ni celle magnétique de Maïwenn, qui viendront corriger le tir...


Jonathan  Chevrier