[CRITIQUE] : Méduse
Réalisatrice : Sophie Levy
Acteurs : Anamaria Vartolomei, Roxane Mesquida, Arnaud Valois,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min.
Synopsis :
Romane rentre tard chez elle en compagnie de Guillaume dont elle tombe rapidement amoureuse. Le lendemain matin, Guillaume découvre une fille dans le salon. C'est Clémence, la sœur de Romane, restée hémiplégique et privée de la parole des suites d’un accident. Guillaume se sent alors investi d’une mission : redonner corps et vie à Clémence.
Critique :
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure.
Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec Méduse, estampillé premier long-métrage écrit et réalisé par la wannabe cinéaste Sophie Levy, dont les quelques balbutiements narratifs ne rompt jamais totalement l'enthousiasme naissant de cette variation ambitieuse du sempiternel mythe de Méduse au travers d'un tortueux triangle amoureux, flirtant ici autant avec la tragédie du mélodrame familial qu'avec les contours du thriller intime et minimaliste à forte tendance huis clos, le tout dominé par la justesse d'une Anamaria Vartolomei dont on est loin d'avoir fini d'explorer toutes les nuances fantastiques de son jeu.
Embaumé dans une ambiance morose voire presque onirique, le film est vissé sur la relation trouble entre deux soeurs orphelines, Romane et Clémence, la première étant dans une santé optimale tandis que la seconde, victime directe de l'accident qui a coûté la vie à leur mère, est hémiplégique et privée de la parole.
Une maladie qui oblige la première, par amour et par culpabilité, à rythmer son existence en fonction d'une seconde qui ne peut dépendre que d'elle jusqu'au jour où un jeune pompier entre dans la danse, Guillaume, bien décidé à aider Clémence à s'en remettre, incarnant bien malgré le ver d'une pomme déjà bien entamée...
Scrutant les méandres d'une prison de verre où chacune des soeurs blessées est victime, à différentes échelles, d'une tragédie qui les unit dans la dépendance de l'autre et les consume lentement dans une solitude et un silence mortifère (sans que la cinéaste ne prenne parti ni ne juge leurs pensées et actes), Sophie Levy concocte un cauchemar organique et paranoïaque presque hors du temps (malgré quelques détails trahissant clairement sa temporalité), une bulle envoûtante savamment expurgée en dialogues (pas un mal tant certains sonnent douloureusement faux) et porté par une mise en scène inspirée et esthétiquement sophistiquée.
Alors certes, quelques couacs d'écritures de ci, de là peuvent faire tiquer (sa grande prévisibilité en tête), mais difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de cette reprise minimaliste, vénéneuse et dénué de tout manichéisme du mythe de Méduse qui laisse présager avec gourmandise, la potentielle naissance d'une réalisatrice qui compte dans l'hexagone.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Anamaria Vartolomei, Roxane Mesquida, Arnaud Valois,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h26min.
Synopsis :
Romane rentre tard chez elle en compagnie de Guillaume dont elle tombe rapidement amoureuse. Le lendemain matin, Guillaume découvre une fille dans le salon. C'est Clémence, la sœur de Romane, restée hémiplégique et privée de la parole des suites d’un accident. Guillaume se sent alors investi d’une mission : redonner corps et vie à Clémence.
Critique :
Difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de #Méduse, reprise minimaliste, vénéneuse et dénué de tout manichéisme du mythe de Méduse, un thriller intime et tortueux vissé sur la relation trouble et mortifère de deux soeurs liées par la dépendance de l'autre et la tragédie. pic.twitter.com/Ifl0h1oflm
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 26, 2022
À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure.
Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les trois au fond qui ne suivent pas - avec Méduse, estampillé premier long-métrage écrit et réalisé par la wannabe cinéaste Sophie Levy, dont les quelques balbutiements narratifs ne rompt jamais totalement l'enthousiasme naissant de cette variation ambitieuse du sempiternel mythe de Méduse au travers d'un tortueux triangle amoureux, flirtant ici autant avec la tragédie du mélodrame familial qu'avec les contours du thriller intime et minimaliste à forte tendance huis clos, le tout dominé par la justesse d'une Anamaria Vartolomei dont on est loin d'avoir fini d'explorer toutes les nuances fantastiques de son jeu.
Copyright Sophie Levy |
Embaumé dans une ambiance morose voire presque onirique, le film est vissé sur la relation trouble entre deux soeurs orphelines, Romane et Clémence, la première étant dans une santé optimale tandis que la seconde, victime directe de l'accident qui a coûté la vie à leur mère, est hémiplégique et privée de la parole.
Une maladie qui oblige la première, par amour et par culpabilité, à rythmer son existence en fonction d'une seconde qui ne peut dépendre que d'elle jusqu'au jour où un jeune pompier entre dans la danse, Guillaume, bien décidé à aider Clémence à s'en remettre, incarnant bien malgré le ver d'une pomme déjà bien entamée...
Scrutant les méandres d'une prison de verre où chacune des soeurs blessées est victime, à différentes échelles, d'une tragédie qui les unit dans la dépendance de l'autre et les consume lentement dans une solitude et un silence mortifère (sans que la cinéaste ne prenne parti ni ne juge leurs pensées et actes), Sophie Levy concocte un cauchemar organique et paranoïaque presque hors du temps (malgré quelques détails trahissant clairement sa temporalité), une bulle envoûtante savamment expurgée en dialogues (pas un mal tant certains sonnent douloureusement faux) et porté par une mise en scène inspirée et esthétiquement sophistiquée.
Copyright Sophie Levy |
Alors certes, quelques couacs d'écritures de ci, de là peuvent faire tiquer (sa grande prévisibilité en tête), mais difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de cette reprise minimaliste, vénéneuse et dénué de tout manichéisme du mythe de Méduse qui laisse présager avec gourmandise, la potentielle naissance d'une réalisatrice qui compte dans l'hexagone.
Jonathan Chevrier