[CRITIQUE] : Bowling Saturne
Réalisatrice : Patricia Mazuy
Acteurs : Arieh Worthalter, Achille Reggiani, Y Lan Lucas,...
Budget : -
Distributeur : Paname Distribution
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h54min
Synopsis :
A la mort de leur père, Guillaume, policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient d'hériter à son demi-frère marginal, Armand. L'héritage est maudit et va plonger les deux hommes dans un gouffre de violence…
Critique :
Il n'est pas si rare finalement, et encore plus depuis le rebond du torture porn dans la seconde moitié des années 2000, de voir débarquer une péloche qui conceptualise la brutalité d'une manière si choquante et malsaine, qu'elle provoque une réaction viscérale à son auditoire, même le plus désensibilisé par une violence - surtout faîte aux femmes - totalement banalisé au coeur de la société.
Mais ce qui est - majoritairement - l'apanage d'un Gaspar Noé dans l'hexagone, donc chaque choc cinématographique sert la narration et non l'inverse, n'est pas totalement celui d'une Patricia Mazuy qui creuse encore un peu plus le sillon d'un cinéma macabre après son Paul Sanchez est revenu !, avec le thriller bouillonnant mais familier Bowling Saturne, vissé sur un regard allégorique d'une violence et d'une toxicité masculine que l'on se transmet comme un héritage sournois de génération en génération.
Scrutant la lente descente au fin fond des limbes de deux demi-frères marqués irrémédiablement par les péchés et les pulsions de leur patriarche, Armand - un tueur de femmes - et Guillaume - un flic paumé et compromis -, Mazuy articule crescendo sa barbarie misogyne jusqu'à une séquence bascule particulièrement épouvantable et pénible, traumatisme dont le spectateur ne se remet jamais vraiment tout comme une narration qui passé ce pic essentiel dans le développement psychologique malade de son personnage, se fait plus prévisible et définitivement moins captivante (passant de du terrifiant Armand au plus affable Guillaume) jusqu'à son inévitable final.
Prenant dans sa manière de voir la brutalité et la sauvagerie masculine comme un instinct animal qui surplombe tout conditionnement où sentiment d'humanité - et sur lequel nous avons aucune emprise -, malgré un symbolisme lourd (notamment le parallèle entre la chasse des animaux dans la nature et celles des femmes dans un cadre plus urbain), Bowling Saturne, embaumé dans une photographie néo-noir enivrante de Simon Beaufils, n'en reste pas moins une séance radicale et oppressante qui ne laisse définitivement pas insensible - loin de là même.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Arieh Worthalter, Achille Reggiani, Y Lan Lucas,...
Budget : -
Distributeur : Paname Distribution
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h54min
Synopsis :
A la mort de leur père, Guillaume, policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient d'hériter à son demi-frère marginal, Armand. L'héritage est maudit et va plonger les deux hommes dans un gouffre de violence…
Critique :
Captivant dans son regard allégorique d'une violence/toxicité masculine que l'on se transmet comme un héritage sournois de génération en génération, un poil moins quant il se laisse aller à une 2nde partie plus prévisible, #BowlingSaturne n'en reste pas moins un thriller radical. pic.twitter.com/ysvualmAhF
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 26, 2022
Il n'est pas si rare finalement, et encore plus depuis le rebond du torture porn dans la seconde moitié des années 2000, de voir débarquer une péloche qui conceptualise la brutalité d'une manière si choquante et malsaine, qu'elle provoque une réaction viscérale à son auditoire, même le plus désensibilisé par une violence - surtout faîte aux femmes - totalement banalisé au coeur de la société.
Mais ce qui est - majoritairement - l'apanage d'un Gaspar Noé dans l'hexagone, donc chaque choc cinématographique sert la narration et non l'inverse, n'est pas totalement celui d'une Patricia Mazuy qui creuse encore un peu plus le sillon d'un cinéma macabre après son Paul Sanchez est revenu !, avec le thriller bouillonnant mais familier Bowling Saturne, vissé sur un regard allégorique d'une violence et d'une toxicité masculine que l'on se transmet comme un héritage sournois de génération en génération.
Copyright Paname Distribution |
Scrutant la lente descente au fin fond des limbes de deux demi-frères marqués irrémédiablement par les péchés et les pulsions de leur patriarche, Armand - un tueur de femmes - et Guillaume - un flic paumé et compromis -, Mazuy articule crescendo sa barbarie misogyne jusqu'à une séquence bascule particulièrement épouvantable et pénible, traumatisme dont le spectateur ne se remet jamais vraiment tout comme une narration qui passé ce pic essentiel dans le développement psychologique malade de son personnage, se fait plus prévisible et définitivement moins captivante (passant de du terrifiant Armand au plus affable Guillaume) jusqu'à son inévitable final.
Prenant dans sa manière de voir la brutalité et la sauvagerie masculine comme un instinct animal qui surplombe tout conditionnement où sentiment d'humanité - et sur lequel nous avons aucune emprise -, malgré un symbolisme lourd (notamment le parallèle entre la chasse des animaux dans la nature et celles des femmes dans un cadre plus urbain), Bowling Saturne, embaumé dans une photographie néo-noir enivrante de Simon Beaufils, n'en reste pas moins une séance radicale et oppressante qui ne laisse définitivement pas insensible - loin de là même.
Jonathan Chevrier