[CRITIQUE] : Straight Up
Réalisateur : James Sweeney
Acteurs : Katie Findlay, James Sweeney, Cayleb Long,...
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Todd, gay d’une vingtaine d’années et bourré de TOC, est inquiet de mourir seul au point de remettre en question sa sexualité. Quand il rencontre Rory une jeune actrice débutante aussi drôle qu’énergique et avec son lot également de névroses, les deux vont nouer une relation forte basée uniquement sur le dialogue et pas sur le sexe. L’auteur, réalisateur et acteur James Sweeney livre une comédie romantique aiguisée et moderne qui montre l’étendue des définitions de l’amour et de la sexualité.
Critique :
Serait-ce les us et coutumes de la saison (comprendre : l'arrivée à l'automne des téléfilms romantiques... de noël) où un pur hasard du calendrier, mais pas une semaine ne se passe sans qu'une comédie romantique ne pointe le bout de son nez dans une salle obscure.
Sorte de fusion entre la formule familière du genre - comme Ticket To Paradise d'Ol Parker - et une envie d'en dépoussiérer les grandes lignes - comme Bros de Nicholas Stoller -, le tout saupoudré d'un petit esprit de screwball comedy à la Noah Baumbach; Straight Up, estampillé premier long-métrage de James Sweeney - également au scénario et devant la caméra - a du tout d'une version queer et moderne de Quand Harry rencontre Sally (qui a dit Will & Grace ?), de ces personnages gentiment angoissés et déprimés par la vie à leur désir intense d'aimer et de vouloir être aimé (la sempiternelle recherche de l'âme soeur, quel qu'il soit), auquel il ajoute quelques nuances sensibles et rafraîchissantes.
Regard bienveillant sur ceux qui ne se reconnaissent absolument pas dans la normalisation forcée de la société contemporaine, le film, habilement basé sur les limites d'une amitié étroite et platonique qui franchit les limites de la romance, scrute à la fois (quitte à ne jamais pleinement les aborder) entre la quête identitaire et sexuelle et la frontière sinueuse entre attirance sentimentale et sexuelle, dans ce qui peut se voir comme un regard sarcastique mais réfléchi sur les complexités contemporaines de l'amour.
Sous ses atours de match parfait, Todd et Rory ont une relation qui, bien qu'intellectuellement stimulante, manque d'un élément majeur et c'est ce dit petit moins (qui n'est pas uniquement le frisson de la copulation) qui pousse non sans humour et un montage délicieusement évocateur, le spectateur à remettre en question les définitions élastiques de l'amour et de la sexualité sans pour autant que les réponses lui soient dégainées sans effort à l'écran.
Authentique et mélancolique, porté par l'alchimie magique entre l'énergie nerveuse de James Sweeney et la partition tout en retenue et cinglante de Katie Findlay (résolument LA révélation du film), Straight Up, un poil plombé cela dit par son final abrupte, sert un cocktail étonnant autant dans sa politique identitaire que dans sa mise en imahes des périls de l'aliénation moderne et cette peur générationnelle d'être seul, au point que l'on veut le meilleur pour ses deux héros cabossés - même s'ils ne savent pas ce que c'est.
Une belle extension au génial Bros, à qui l'on espère un accueil plus enthousiaste.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Katie Findlay, James Sweeney, Cayleb Long,...
Distributeur : L'Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Todd, gay d’une vingtaine d’années et bourré de TOC, est inquiet de mourir seul au point de remettre en question sa sexualité. Quand il rencontre Rory une jeune actrice débutante aussi drôle qu’énergique et avec son lot également de névroses, les deux vont nouer une relation forte basée uniquement sur le dialogue et pas sur le sexe. L’auteur, réalisateur et acteur James Sweeney livre une comédie romantique aiguisée et moderne qui montre l’étendue des définitions de l’amour et de la sexualité.
Critique :
À la fois authentique et mélancolique, #StraightUp, un poil plombé par son final abrupte mais porté par un sympathique tandem James Sweeney/Katie Findlay, sert un cocktail étonnant autant dans sa politique identitaire que dans sa mise en images des périls de l'aliénation moderne. pic.twitter.com/ysT9dNwJ7F
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 25, 2022
Serait-ce les us et coutumes de la saison (comprendre : l'arrivée à l'automne des téléfilms romantiques... de noël) où un pur hasard du calendrier, mais pas une semaine ne se passe sans qu'une comédie romantique ne pointe le bout de son nez dans une salle obscure.
Sorte de fusion entre la formule familière du genre - comme Ticket To Paradise d'Ol Parker - et une envie d'en dépoussiérer les grandes lignes - comme Bros de Nicholas Stoller -, le tout saupoudré d'un petit esprit de screwball comedy à la Noah Baumbach; Straight Up, estampillé premier long-métrage de James Sweeney - également au scénario et devant la caméra - a du tout d'une version queer et moderne de Quand Harry rencontre Sally (qui a dit Will & Grace ?), de ces personnages gentiment angoissés et déprimés par la vie à leur désir intense d'aimer et de vouloir être aimé (la sempiternelle recherche de l'âme soeur, quel qu'il soit), auquel il ajoute quelques nuances sensibles et rafraîchissantes.
Copyright Valparaiso Pictures |
Regard bienveillant sur ceux qui ne se reconnaissent absolument pas dans la normalisation forcée de la société contemporaine, le film, habilement basé sur les limites d'une amitié étroite et platonique qui franchit les limites de la romance, scrute à la fois (quitte à ne jamais pleinement les aborder) entre la quête identitaire et sexuelle et la frontière sinueuse entre attirance sentimentale et sexuelle, dans ce qui peut se voir comme un regard sarcastique mais réfléchi sur les complexités contemporaines de l'amour.
Sous ses atours de match parfait, Todd et Rory ont une relation qui, bien qu'intellectuellement stimulante, manque d'un élément majeur et c'est ce dit petit moins (qui n'est pas uniquement le frisson de la copulation) qui pousse non sans humour et un montage délicieusement évocateur, le spectateur à remettre en question les définitions élastiques de l'amour et de la sexualité sans pour autant que les réponses lui soient dégainées sans effort à l'écran.
Copyright Valparaiso Pictures |
Authentique et mélancolique, porté par l'alchimie magique entre l'énergie nerveuse de James Sweeney et la partition tout en retenue et cinglante de Katie Findlay (résolument LA révélation du film), Straight Up, un poil plombé cela dit par son final abrupte, sert un cocktail étonnant autant dans sa politique identitaire que dans sa mise en imahes des périls de l'aliénation moderne et cette peur générationnelle d'être seul, au point que l'on veut le meilleur pour ses deux héros cabossés - même s'ils ne savent pas ce que c'est.
Une belle extension au génial Bros, à qui l'on espère un accueil plus enthousiaste.
Jonathan Chevrier