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[CRITIQUE] : L'École du Bien et du Mal


Réalisateur : Paul Feig
Acteurs : Sophia Anne Caruso, Sofia Wylie, Kerry Washington, Laurence Fishburne, Michelle Yeoh,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h27min.

Synopsis :
À Gavaldon, deux filles pas comme les autres, Sophie et Agatha, partagent la même passion pour les mondes enchantés. Sophie, couturière aux cheveux blonds, rêve d'échapper à sa morne existence pour devenir princesse, tandis qu'Agatha, avec son esthétique plus austère et sa mère excentrique, a l'étoffe d'une sorcière. Une nuit, sous une lune rouge sang, une force irrésistible emporte les deux amies jusqu'à l'École du Bien et du Mal, l'endroit où tous les contes de fées commencent vraiment. Une fois sur place, rien ne se passe comme elles l'auraient voulu : Sophie est catapultée à l'École du Mal dirigée par la très chic Lady Lesso à la langue acérée, et Agatha débarque à l'École du Bien supervisée par la gentille et solaire professeure Dovey. Aller en classe avec les enfants de la méchante sorcière, avec ceux du Capitaine Crochet ou avec le charmant fils du roi Arthur est déjà bien difficile, mais selon le maître d'école, seul un baiser d'amour véritable peut changer les règles et envoyer les jeunes filles vers les écoles et les destins qui leur correspondent vraiment. Et pour couronner le tout, un sinistre personnage mystérieusement lié à Sophie refait surface et menace de détruire l'école et le reste du monde. Pour connaître une fin heureuse, les deux amies inséparables n'auront pas d'autre choix que de survivre d'abord à leur véritable conte de fées.



Critique :


Force est d'admettre que vous ne pouvez décemment pas, en 2022, appuyer sur le bouton " Play " et vous lancer dans la vision d'un film tel que L'École du Bien et du Mal de Paul Feig, en espérant y voir ne serait-ce qu'une once d'originalité, tant le film - tout comme la série de romans YA populaires éponyme de Soman Chainani dont il est l'adaptation -, est tellement embaumé par l'aura et l'esprit d'Harry Potter, que l'étiquette de rip-off mal luné semble scotché au Chaterton de long en large sur sa pellicule.
Et même selon les attentes définitivement peu élevées qu'il suscite, le nouveau long-métrage du papa de Mes Meilleures Amies trouve le moyen de se vautrer joyeusement dans tous les travers du divertissement fantastico-familial conventionnel et bardé de clichés, se contentant du service minimum entre deux emprunts vulgaires dans un cocktail indigeste où la quasi-intégralité de son prestigieux casting vedette gravite dans les limbes d'un ennui dont même une quantité astronomique de magie (comprendre : un minimum d'idées cinématographiques) ne permettrait pas de les y extirper, pions interchangeables qu'ils sont d'une intrigue brutalement prévisible.

Copyright Helen Sloan SMPSP / NETFLIX

Sensiblement chargé comme une mule - 2h27 de bobine au compteur - et frappé par une paresse esthétique incroyable (des maquillages aux effets spéciaux en passant par les décors, des restes non-incinérés des tournages de Casse-Noisette et les quatre royaumes, et de la saga Harry Potter) qui ne mettra que quelques secondes à exploser au visage du spectateur, le film, pas même mieux cornaqué qu'un téléfilm de luxe Disney Channel tourné dans un Poudlard version wish, dégaine poussivement sa mythologie alambiquée et ses passages obligés au coeur d'une intrigue qui ne laisse jamais respirer ni ses personnages (qui ne distille aucune empathie où presque) et encore moins son histoire, empêchant toute immersion au sein d'un monde construit à l'arraché ni même toute emprise émotionnelle avec celui-ci.
En résulte une épuisante expérience qui, prise sous le prisme du second degré (ce que n'épouse jamais le film, pas même dans son discours méta sur le genre), s'avérerait presque divertissante, entre son triangle amoureux lénifiant où le cabotinage extrême de son pimpant casting (ne cherchez pas la merveilleuse er polyvalente Michelle Yeoh, elle n'est présente que quelques minutes à l'écran); que ce soit une Charlize Theron en clone de David Bowie qui cabotine joyeusement en version infiniment moins mordante de sa reine dans le diptyque Snow White, où une Kerry Washington qui exagère son jeu jusqu'à l'épuisement - surtout le notre.
Reste sans doute Sophia Anne Caruso et Sofia Wylie, qui portent tant bien que mal le film sur leurs frêles épaules et font joliment vivre l'amitié contrariée des deux héroïnes.

Copyright Helen Sloan SMPSP / NETFLIX

Nouvelle pierre à l'édifice des films fantastiques YA déjà colossalement encombré, aussi creux qu'il manque cruellement de personnalité et d'âme, L'École du Bien et du Mal rate le coche et n'a rien de nouveau à dire, pas même dans ses thèmes essentiels (l'esprit de sororité, les notions d'héroïsme et d'amitié en tête), un opus d'exposition bien trop long pour son bien destiné à jeter les bases d'inévitables suites tout en oubliant d'être film à part entière.
Spoilers : même le public cible est déjà trop vieux pour ses conneries...


Jonathan Chevrier


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