[CRITIQUE/RESSORTIE] : La Mort d'un bureaucrate
Réalisateur : Tomas Gutierrez Alea
Avec : Salvador Wood, Silvia Planas, Manuel Estanillo,…
Distributeur : Tamasa Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Cubain.
Durée : 1h25min
Date de sortie : 6 mars 2002
Date de ressortie : 7 septembre 2022
Synopsis :
Un ouvrier cubain émérite meurt broyé par sa machine à fabriquer des bustes mortuaires. Selon ses voeux, on l'enterre avec son livret de travail. Malheureusement, sa veuve, pour recevoir sa pension, est obligée de fournir ce fameux livret. Le neveu du défunt entreprend alors les démarches nécessaires pour le récupérer.
Critique :
Cuba, 1966, un prolétaire exemplaire et ouvrier modèle, Francisco Pérez, meurt subitement en étant la victime malheureuse d'un dysfonctionnement d'une machine qu'il avait lui-même inventée pour accélérer la fabrication de bustes révolutionnaires.
On fait plus tragiquement absurde, mais pas beaucoup.
Après sa mort, sa veuve s'adresse à l'organisme compétent afin de percevoir la pension de veuve à laquelle elle a droit.
Le hic, c'est que son regretté mari a été enterré - et c'était son souhait ultime - avec son carnet de travail, un document nécessaire pour mener à bien le processus de déblocage d'une pension pour son épouse.
Dans l'embarras le plus total, c'est à son neveu Juachin, de se jeter tête baissé dans une bataille impitoyable contre l'hydre de Lerne de la bureaucratie cubaine, où ses choix malheureux mais compréhensibles pour débloquer cette inextricable situation, ne va faire qu'empirer les choses et ce, même si cela semblait pourtant impossible à faire...
Roulant tranquillement mais sûrement sur la voie pavée d'or de la comédie italienne burlesque et férocement hilarante, qui s'en va railler les dérives politiques et bureaucratiques d'une réalité cubaine fraîchement post-révolutionnaire, La Mort d'un bureaucrate est un bijou de farce macabre et audacieuse aux forts accents Kafkaïen, où l'emprise bureaucratique presque absurde qui se resserre sur les citoyens d'une société alors à peine frappées par ses changements révolutionnaires, se fait le symbole du triomphe du formalisme dans notre monde contemporain, censé protéger autant qu'il est incapable de servir convenablement (la bureaucratie étant un mal non seulement pour celui qui la subit, mais aussi pour celui qui fait respecter ses règles, même s'il ne les comprend ni ne les partage pas).
Sous fortes influences directes (Harrold Lloyd, Luis Buñuel, Buster Keaton) comme plus discrètes (Jacques Tati, Mario Monicelli), le film de Tomas Gutierrez Alea ne se fait jamais qu'un simple et jubilatoire exutoire anti-establishment, mais bien une mise en images sarcastique et tragique à la tension grimpant savamment crescendo, de l'échec universel d'un système rigide et boursouflé par sa rationalité extrême, qui fait plus de victime impuissante qu'autre chose.
Jonathan Chevrier
Avec : Salvador Wood, Silvia Planas, Manuel Estanillo,…
Distributeur : Tamasa Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Cubain.
Durée : 1h25min
Date de sortie : 6 mars 2002
Date de ressortie : 7 septembre 2022
Synopsis :
Un ouvrier cubain émérite meurt broyé par sa machine à fabriquer des bustes mortuaires. Selon ses voeux, on l'enterre avec son livret de travail. Malheureusement, sa veuve, pour recevoir sa pension, est obligée de fournir ce fameux livret. Le neveu du défunt entreprend alors les démarches nécessaires pour le récupérer.
Critique :
#LaMortDunBureaucrate n'incarne jamais qu'un simple et jouissif exutoire anti-establishment, il est une exposition sarcastique et tragique de l'échec universel d'une bureaucratie rigide et boursouflée par sa rationalité extrême, qui fait plus de victime impuissante qu'autre chose pic.twitter.com/1ohHFbeEKE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 22, 2022
Cuba, 1966, un prolétaire exemplaire et ouvrier modèle, Francisco Pérez, meurt subitement en étant la victime malheureuse d'un dysfonctionnement d'une machine qu'il avait lui-même inventée pour accélérer la fabrication de bustes révolutionnaires.
On fait plus tragiquement absurde, mais pas beaucoup.
Après sa mort, sa veuve s'adresse à l'organisme compétent afin de percevoir la pension de veuve à laquelle elle a droit.
Le hic, c'est que son regretté mari a été enterré - et c'était son souhait ultime - avec son carnet de travail, un document nécessaire pour mener à bien le processus de déblocage d'une pension pour son épouse.
Dans l'embarras le plus total, c'est à son neveu Juachin, de se jeter tête baissé dans une bataille impitoyable contre l'hydre de Lerne de la bureaucratie cubaine, où ses choix malheureux mais compréhensibles pour débloquer cette inextricable situation, ne va faire qu'empirer les choses et ce, même si cela semblait pourtant impossible à faire...
Copyright TAMASA CINÉMA |
Roulant tranquillement mais sûrement sur la voie pavée d'or de la comédie italienne burlesque et férocement hilarante, qui s'en va railler les dérives politiques et bureaucratiques d'une réalité cubaine fraîchement post-révolutionnaire, La Mort d'un bureaucrate est un bijou de farce macabre et audacieuse aux forts accents Kafkaïen, où l'emprise bureaucratique presque absurde qui se resserre sur les citoyens d'une société alors à peine frappées par ses changements révolutionnaires, se fait le symbole du triomphe du formalisme dans notre monde contemporain, censé protéger autant qu'il est incapable de servir convenablement (la bureaucratie étant un mal non seulement pour celui qui la subit, mais aussi pour celui qui fait respecter ses règles, même s'il ne les comprend ni ne les partage pas).
Sous fortes influences directes (Harrold Lloyd, Luis Buñuel, Buster Keaton) comme plus discrètes (Jacques Tati, Mario Monicelli), le film de Tomas Gutierrez Alea ne se fait jamais qu'un simple et jubilatoire exutoire anti-establishment, mais bien une mise en images sarcastique et tragique à la tension grimpant savamment crescendo, de l'échec universel d'un système rigide et boursouflé par sa rationalité extrême, qui fait plus de victime impuissante qu'autre chose.
Jonathan Chevrier