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[CRITIQUE] : Tout fout le camp


Réalisateur : Sébastien Betbeder
Acteurs : Thomas Scimeca, Nicolas Belvalette, Jonathan Capdevielle, Léonie Dahan-Lamort,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : 1,2M€
Genre : Comédie.
Nationalité : Français
Durée : 1h35min

Synopsis :
Dans une ville du Nord de la France, Thomas, pigiste au journal local, doit faire le portrait d'Usé, musicien atypique et ancien candidat à l'élection municipale. Tandis que les deux hommes apprennent à se connaître, ils découvrent, le corps inanimé de Jojo. Mais ce dernier ressuscite...



Critique :


Difficile de ne pas avoir un attachement certain pour la filmographie gentiment singulière de Sébastien Betbeder, des petites bulles de fantaisies intimistes aussi douces que lucides dont la liberté d'exécution et l'aura rafraîchissante étaient presque sans pareil dans un septième art hexagonal où la marginalité, et encore plus dans le giron de la comédie, peine à s'inscrire sur la durée.
Un cinéma qui peut se montrer à la fois savoureusement cinglant que parsemés de jolis accents romanesques, au sein duquel gravite une pluie de personnages attachants; une formule atypique qui, il est vrai, commençait à laisser pointer quelques redondances dans les canevas humains qu'il tisse pourtant si méticuleusement.
Un sentiment cela dit trompé avec son dernier effort en date, Tout fout le camp, road movie comico-barré saupoudré d'une louche de fantastique, le tout catapulté dans les ruelles de la France périphérique - ici Amiens.

Copyright Envie de Tempête Productions

Doux marginaux d'une société hexagonale gangrenée par le confirmisme et le capitalisme, la narration suit les aventures déglinguées de Thomas, pigiste d'un journal local qui se rêvait grand reporter, et du chanteur Usé, sujet de son prochain papier (mais surtout récent élu local, s'être présenté aux éléctions municipales en créant le poétique et lunaire Parti Sensible - true story), dont la quiétude - où plutôt l'ennui - va être trompé à la suite d'une soirée arrosée où ils font la découverte d'un cadavre ensanglanté.
Le hic c'est que ce dit homme mort - appelé Jojo - se réveille, devenant dès lors un compagnon de route sympathique mais vomissant - bientôt accompagné de sa soeur, elle bien vivante -, qui doit rester à proximité de Thomas pour " rester en vie "...
De loin son effort le plus engagé et loufoque, Tout fout le camp prend vite les contours d'une fable politico-surnaturelle embrassant à pleine bouche les codes de la comédie populaire, pour mieux asséner sa charge féroce contre un gouvernement laissant à l'abandon ses classes populaires, autant qu'un vrai message d'espoir et un appel à la solidarité à une heure où la France d'en bas - mais pas que - est littéralement à genoux.
Pas de panique donc, tout n'a pas encore foutu le camp avec le cinéma de Betbeder, il semble même potentiellement s'offrir un nouveau virage des plus revigorant.


Jonathan Chevrier


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